L'ECRIT DE JOIE

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Christine et l'inconnu de Montségur (partie 1)

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                                                     L'inconnu de Montségur - (Partie 1) -

En cette mi-avril 1996, début des vacances scolaires de Pâques, Christine et moi avons loué une chambre chez l'habitant près du village de Montségur. L'Ariège est un pays magnifique et, en cette période de l'année, dans cette région du sud, la nature est effervescente, tout est déjà vert et en fleurs. C'est notre second séjour dans ce département enchanteur.

Nous avons en projet de randonner tous les jours dans le massif montagneux. Aux pieds de ces Pyrénées monumentales dont on peut apercevoir les pics blancs et enneigés. Montségur est un charmant petit village limitrophe du département de l'Aude. C'est aussi ce village aux pieds du "Pog" sur lequel se trouvent les ruines du fameux château de Montségur. Appelé à tort "Château Cathare". Les Cathares n'ont jamais construit le moindre château. Pourchassés, ils ont trouvé refuge dans les châteaux des seigneurs acquis à leur cause.

Nous sommes arrivés dimanche soir dans cette petite ferme de la région où nous avons pris une location d'une semaine. Il y a un autre couple qui occupe une chambre voisine. Des enseignants, des gens absolument charmants. Les propriétaires ont cette gentillesse habituelle des habitants de la région. A la fois réservés, presque mystérieux mais chaleureux et hospitaliers.

Ce lundi matin, notre première expédition prévue est le château de Montségur. Nous prenons donc le sentier, abrupte, et parfois dangereux, qui monte au sommet du "Pog". Une demi-heure de marche qui représente un solide "entraînement" physique. Le ciel est gris et bas. Il fait doux et il n'y a pas le moindre souffle de vent. Nous arrivons vers dix heures trente.

Le château de Montségur n'est en fait qu'une enceinte de pierre grise qui n'est pas sans évoquer l'intérieur d'un vaisseau. Par sa forme en bateau, avec sa proue et sa poupe, ce château offre la particularité d'être une des citadelles du vertige propre au pays Cathare. Nous pénétrons dans le château par la poterne. Une porte d'entrée, dont les linteaux sont de pierres grises et qui est située sur le côté. Chaque mur semble un défi à l'équilibre et est construit en prolongement des falaises verticales du "Pog".

Ce château était déjà une ruine en 1204. Les sinistres évènements de 1244 semblent encore planer sur le lieu. Le silence est impressionnant. La grande douceur, sous ce ciel gris et bas, est, ce jour-là, d'une étrangeté supplémentaire. L'endroit est désert. Au fond de cet espace, qui doit mesurer cent mètres sur trente, il y a une sorte de cabanon de bois. De nombreuses planches et des outils témoignent de travaux en cours.

Pour satisfaire un besoin naturel, je vais entre le cabanon et le mur de pierres. Christine qui adore me la tenir pour en diriger le jet, vient me rejoindre. C'est à ce moment qu'un petit chien vient courir autour de nous. La voix d'un homme résonne dans l'enceinte. Christine me lâche pour aller regarder, penchant la tête à l'angle du cabanon. Je termine tranquillement mon "affaire". Je tourne la tête pour regarder derrière moi. Ma compagne a disparu.

Je viens me mettre dans la même situation en me penchant derrière l'angle du cabanon. Je peux découvrir un homme d'environ cinquante ou cinquante cinq ans, assis sur un amas de pierres. Christine longe le mur pour aller regarder le vide dans l'ouverture opposée. L'inconnu caresse son chien. L'amour et la complicité nous ont rendu télépathes. Je sais que ma compagne va se livrer à son jeu préféré. "Allumer" par sa simple présence...

Au bout de cinq minutes, l'homme se lève assez péniblement. Il se dirige vers Christine. Cette dernière, vêtue d'un jean bleu moulant, d'un léger pull bleu et chaussée de solides chaussures de marche, peut se mouvoir gracieusement, toute à son aise dans la caillasse. Sa silhouette, élancée, son mètre soixante dix huit, lui confèrent toujours un physique avantageux. Ce jour-là, ses longs cheveux châtains et raides, en libertés, flottant librement jusque sur le haut de son dos, achèvent de la rendre attractive.

L'inconnu, arrivé à la hauteur de la jeune fille, engage la conversation. Depuis ma cachette, je ne peux pas comprendre la nature de ces échanges. Par contre, je peux la deviner. La présence de cette magnifique jeune fille ici, en ces lieux, ne peut pas être sans titiller la libido de tout mâle normalement constitué. Le quidam est plus petit de dix bons centimètres. Rapidement, je peux voir Christine se mettre à rire. Le bougre doit avoir quelques bons mots, quelques bonnes "formules" dans son répertoire.

Au bout de quelques minutes, durant la conversation amusée, et plutôt animée, je vois Christine pointer son index vers la braguette du type. Je tire les petites jumelles du sac à dos. Je scrute. Le drôle a sa braguette ouverte. C'est donc "ça" !
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05/03/2015

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