L'ECRIT DE JOIE

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Christine évoque des choses troublantes

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Christine évoque des choses troublantes

Nous étions entrain de nous promener autour de ce lac où nous aimions tant venir nous ressourcer. Nous nous sommes arrêtés près de la vieille table d'orientation. Il y avait là deux bancs de pierre de chaque côté d'une table de granit. Nous nous étions souvent assis là. Aujourd'hui encore, parfois, j'y retourne. Je sais que Christine est là, qui m'attend, assise sur le banc.

Cet après-midi là, un peu tristounette, elle me parlait de son adolescence, de cette période difficile et plutôt pénible. Ces choses n'ont absolument pas leurs places ici. Aussi, je me contenterais uniquement d'en décrire le pathos. Il y a quelques semaines, Christine avait pratiqué son premier Glory Hole. Ce trou dans le mur qui nous avait passionné dans sept précédents épisodes. Ici-même sur ce Blog. (Voir "Christine découvre un Glory Hole" - Christine - Saison 2).

Lorsqu'elle était adolescente, Christine, fille solitaire, aimait partir à la découverte de nouveaux endroits. Aussi, assez souvent, elle se promenait seule, partant "explorer" les environs. Le plus souvent, la jeune fille partait sur sa bicyclette. Quittant les petites routes ou la piste cyclable, elle aimait découvrir des chemins et des sentiers à l'écart. Pas vraiment craintive, son karma, et le destin, l'avaient toujours préservé de tous mauvais "plans". Comme pour l'immense majorité d'entre nous. Malgré la paranoïa qu'on voudrait nous imposer...

Nous habitions la même région. Aussi, lorsqu'elle me racontait ses pérégrinations, je pouvais très exactement situer les lieux. C'est derrière l'ancienne usine, à la sortie du bourg, que la jeune fille avait découvert un Glory Hole. Dans cette usine désaffectée, dont une partie est aujourd'hui transformée en salle d'exposition, en salle de spectacle et de conférence. Derrière cette ancienne tuilerie, où il y a toujours ces vieilles toilettes abandonnées.

C'est là qu'après les cours, en seconde, puis en première, au lycée, elle venait "traîner" avant de rentrer. Elle y venait aussi aux grosses chaleurs d'été pour y trouver de la fraîcheur. Durant les vacances. Il n'y avait jamais personne. Dans ces toilettes abandonnées, il y a sur la droite, une dizaine de cabinets de toilettes. Sur la gauche, une dizaine de lavabos à moitié défoncés. Vieilles faïence jaunie. Christine a toujours eu une forte attirance pour les endroits "glauques".

Entre le dernier cabinet du fond et l'avant dernier, il y a un trou presque rond dans la cloison. Des traces de coulures, des substances séchées, collées sur le mur, entre l'orifice et le carrelage du sol, laissent l'imagination d'une jeune fille flotter dans l'insolite. Christine avait rapidement déduit et compris à quoi ce trou avait pu servir et ce qui s'était déjà passé là. Follement excitée.

Sa curiosité aiguisée, un trouble l'habitait à la simple pensée de ce trou. Aussi, parfois, Christine se cachait dans les environs, attendant une hypothétique visite. Hélas, ou heureusement, personne n'est jamais venu en ce lieu lorsqu'elle y était. La découverte d'un magasine pornographique, abandonné et découvert dans une grange, traitait justement de ce thème du Glory Hole. Cela acheva de la troubler. Elle m'avoua les masturbations folles qui en découlèrent...

Christine eut donc la confirmation de ce qu'elle supposait quand à ce trou, dans la cloison des vieilles toilettes abandonnées. Cette pratique avait cours dans la réalité. Depuis, ce fantasme est resté profondément enfoncé dans les profondeurs de sa psyché. Là, assise sur le banc en pierre, sur les bords de ce lac enchanteur, elle m'avoua que jeune adolescente, elle n'aurait sans doute pas eu le courage de passer à l'acte.

Aussi, cette expérience, avec ma complicité, il y a quelques semaines, avait été une sorte de catharsis. Christine avait enfin pu vivre les sensations, les émotions et les plaisirs de cette situation. A 26 ans ! Avec deux inconnus. Elle en gardait un souvenir particulier. Je lui proposais de renouveler cette expérience, dans le futur, dans le lieu où elle avait découvert son premier Glory Hole. Les toilettes abandonnées de l'usine désaffectée. Elle avait soudain les yeux brillants d'intérêt amusé.

Après un long silence où elle m'observait avec une acuité impressionnante, elle me demanda : < C'est merveilleux de pouvoir vivre tout cela avec toi. Mais, dis-moi, tu n'en éprouves jamais du chagrin, quelques inquiétudes ou de la jalousie ? >. Je restais longuement silencieux avant de répondre : < Je t'aime. J'aime tout ce que tu es. J'aime tes désirs, j'aime tes envies, j'aime tes actes. Tout cela fait partie de toi ! N'aie jamais aucune inquiétude. Mes plaisirs sont aussi intenses que les tiens et je les partage totalement ! Je suis l'homme le plus privilégié du monde ! >.

Christine s'approcha  de moi. Elle se blottit contre moi. Elle eut ces mots, dont ni elle ni moi ne pouvions, à ce moment-là, comprendre toute la signification : < Tout cela cessera un jour ! > - Elle rajouta dans un soupir : < Il nous faudra bien nous résoudre, un jour, à une triste "normalité" ! >.

 

Tout cela a effectivement cessé, me laissant dans la panique d'une immense solitude longtemps effroyable. Mais, à ce jour, je ne suis toujours pas entré dans la "normalité". Cette "normalité" dont je me moque avec un soin tout particulier. Rien ne serait plus sinistre que la "normalité". De "là-bas", Christine le sait bien ! ! !

Christine me confia encore bien d'autres secrets...

 

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28/11/2015

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