L'ECRIT DE JOIE

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Valérie - 1 - La serveuse du salon de thé


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                                                             Valérie

Ce jeudi matin à dix heures j'ai rendez-vous chez mon médecin. Il n'est que neuf heures. J'entre dans mon Salon de Thé préféré, à deux pas du cabinet du praticien. Un salon de thé que j'ai découvert avec Nathalie lors de nos rendez-vous. Cet endroit m'enchante par son ambiance. J'apprécie de venir en ce lieu. Le cadre est médiéval.  La sérénité induite par son grand calme est remarquable. Une fréquentation rare et de qualité. Toutes ces choses qui me rendent cet endroit si agréable.

 

Un grand aquarium sépare l'espace en deux parties égales. La vision des poissons, virevoltant dans l'eau claire, est un spectacle reposant. Presque hypnotique. Nous sommes au début du mois de mars. Je m'installe à ma table préférée. Une petite table dissimulée derrière un grand ficus. J'ouvre mon journal. La lumière tamisée provient de fausses lampes à pétrole. L'éclairage permet toutefois une lecture aisée. Ici, point de musique lénifiante. Il n'y a que le silence.

La serveuse arrive au bout de quelques minutes pour m'apporter ma commande. Un grand café crème et deux croissants. Lors de mes rendez-vous ici avec Nathalie j'avais remarqué l'attractivité physique de cette jeune fille d'environ vingt ans. Grande,  mince et délicate. Les cheveux longs, noirs, noués  en catogan. Ce port de tête altier. Les traits fins et réguliers rajoutent encore à l'allure un peu mystérieuse. Sa grande gentillesse, son accueil toujours chaleureux, son regard intelligent sont autant de qualités. Nous avons souvent échangé des regards. Parfois insistants et soutenus.

En apportant ma commande la jeune fille me demande : < Tout seul aujourd'hui ? >. Je comprends immédiatement qu'elle fait allusion à mes précédentes visites. Lorsque je retrouvais Nathalie ici. Son sourire amusé ne fait aucun doute. La jeune fille fait allusion aux situations particulières qu'elle avait surprise. Un après-midi de décembre, entre Nathalie et moi. Je me souviens très bien. Ce jour là, la jeune serveuse avait remarqué nos "agissements" équivoques.  Malgré notre grande discrétion, nous nous étions fait surprendre.

Je la regarde avec un grand sourire pour répondre : < Oui ! Tout seul hélas. Mais en pleine forme ! >. Je fixe la jeune fille dans les yeux. Elle soutient mon regard avec aplomb. Elle me fait : < En pleine forme ? Comme la dernière fois ? >. Ces mots confirment mes suspicions. Elle rajoute encore, amusée : < Tout seul, ça peut être bien aussi ! >. Je la regarde. Je ne sais quoi répondre. Je l'observe. Elle s'éloigne vers le magasin. Juste avant de disparaître derrière le grand aquarium, elle se retourne. Me fixant d'un regard intense, la jeune fille me fait un sourire mutin.

Au bout d'un petit moment la serveuse revient au salon. Déposant un petit carton sur une table, elle m'offre un nouveau sourire. Je suis le seul client. J'ai soudain la certitude que son retour, ce carton,  ne sont qu'autant de prétextes pour me rejoindre. Une sorte de sixième sens qui me trompe rarement. La jeune fille regarde plusieurs fois dans ma direction. Ce qui conforte encore mon impression.


Je lui demande : < Je vous propose un café ? >. Il y a un silence de quelques instants. Je me doute bien qu'entre deux clients de la boulangerie, son temps est compté. < Avec plaisir > me fait-elle malgré tout. La jeune fille s'empresse de rajouter : < Mais je ne peux pas rester plus de quelques instants à votre table, il y a tout le temps des clients au magasin ! >. Je lui propose de morceller tant qu'elle voudra ses présences à ma table, entre deux clients. < Bonne idée ! > me fait-elle avant de retourner dans la boutique.

Quelques minutes passent. La jeune fille revient avec une petite tasse qu'elle dépose sur la table. S'asseyant face à moi elle m'observe amusée. En silence et avec insistance. Je me présente. La jeune fille se présente à son tour : < Moi, c'est Valérie >. Elle rajoute encore : < C'est amusant d'être assise là avec un client ! Cela ne m'arrive jamais. Personne ne m'invite jamais ! >.

Nous commençons à bavarder. Nous échangeons quelques nécessaires lieux communs. Ces banales considérations d'ordre général. Ces convenances de la civilité la plus élémentaire. J'évoque son activité de serveuse. Je veux en savoir plus. Plusieurs fois Valérie se lève pour aller servir un client. Je prends mon portable pour prévenir mon médecin. Il est préférable de repousser notre rendez-vous. Il me propose onze heures. Cela me laisse du temps pour faire plus ample connaissance avec la jeune fille. Il est tout à fait hors de question de passer à côté de ce nouvel enchantement.

Au fil de nos conversations souvent entrecoupées, Valérie m'apprend qu'elle a temporairement arrêté ses études pour une raison familiale. Elle compte les reprendre dès septembre. Cela semble la tourmenter. J'oriente volontairement la conversation sur des sujets moins personnels. J'évoque ma viste avec Nathalie et la situation que nous avons vécu ici il y a quelques mois. Quelle n'est pas ma surprise de découvrir que les deux filles se connaissent. Elles ont fait leur première année d'études ensembles. Maintenant il me revient à l'esprit que Nathalie en avait vaguement évoqué le sujet.

 

Curieusement, lorsque je parle de Nathalie, la jeune fille a toujours le même réflexe. Valérie me fait comprendre son intérêt pour les situations troublantes. Elle me raconte quelques anecdotes amusantes. Des choses qui lui sont arrivées ici au salon. Cela fait presqu'un an qu'elle y travaille. Pour confirmer mon impression, la serveuse  évoque tout particulièrement celles auxquelles elle a assisté entre Nathalie et moi. Valérie parle également d'un exhibitionniste qui vient de temps en temps au salon. Un type qui se masturbe discrètement sous la table. Toujours la même table. Et à son intention...

 

Nous bavardons depuis plus d'une heure. De nombreuses fois Valérie se lève pour aller servir un client. Cela nous agace un peu. Je lui propose un rendez-vous.  Un de ces soirs ou un de ces jours. Ailleurs. Pouvoir bavarder calmement. Valérie semble ravie de mon initiative. < Lundi est mon jour de repos > me fait-elle. Elle rajouta encore : < Le soir je suis souvent disponible. Il suffit que je m'organise ! >.  A tout hasard, je lance : < Lundi prochain ? >. un instant de réflexion :  < ok ! Lundi, ça marche ! >. La jeune fille se lève et me fait encore : < Maintenant je vous laisse. Il faut que j'aille travailler sérieusement ! >. Elle s'en va. Une fois encore, juste avant de disparaître derrière l'aquarium, elle me fait cet étrange sourire entendu. 

Une fois seul, avant de partir, je me rends aux toilettes. Des toilettes décorées de la même manière. Murs de pierres, fausses lampes à pétrole. Je me déboutonne au dessus de l'urinoir en faïence. Je reste ainsi à me soulager. je suis abîmé dans mes réflexions. Des pensées aussi diverses que le rendez-vous remis avec le médecin, les courses à faire ou encore la randonnée de dimanche. Tout cela se bouscule un peu dans ma tête.

La porte des toilettes s'ouvre. C'est la jeune fille. Valérie vient directement vers moi. Je suis soudain très gêné ! Un sentiment d'insécurité.  Approchant son visage du mien, elle pose sa bouche sur la mienne. Je tiens mon sexe de la main droite. Je suis dans une situation mentale inconfortable. M'embrassant sans retenue, Valérie fouille ma bouche avec une réelle gourmandise. Ses mains sont posées sur mes épaules. Tant de fougues inattendues suscitent mon étonnement. Puis mon admiration.

Je suis déstabilisé. Mon sexe, en quelques instants, devient d'une raideur sans équivoque. Je suis le jouet d'une forte érection. Victime d'une excitation aussi soudaine qu'imprévue. Un délice. ! La victime totalement consentante d'un évènement qui me dépasse complètement. Ces effusions durent un  moment. Nos langues se mêlent avec délectation. Valérie se serre contre le côté droit de mon corps. La cambrure de son bassin ne laisse aucun doute quand au sens de son désir. Elle me fait : < Je suis censée faire pipi ! >.

< La patronne est au magasin mais il faut quand même  que j'y retourne !> me murmure t-elle en me quittant précipitamment. Juste avant de sortir Valérie regarde mon sexe en me disant < Je l'avais trouvé superbe la dernière fois, sous la table ! >. Dans cette phrase, tout est révélé. J'ai la confirmation évidente que la jeune fille avait repéré nos agissements. Valérie avait donc apprécié ce qu'elle avait vu. Lorsque je l'ai surprise à nous observer derrière l'aquarium.

Je reste là, pantois, décontenancé. Je suis incapable de reprendre mes esprits. Je me reboutonne. Je vais au lavabo. Je me passe de l'eau froide sur le visage. Il me faut retrouver tous mes sens. Ces évènements ont quelque peu altéré mes facultés pour un moment. Je me sens même un peu fatigué.

Je reviens au salon.  J'enfile mon duffle-coat. Volontairement j'attends que Valérie cesse de servir son client. A cette heure, dans la pâtisserie, les gens sont plutôt nombreux. J'entends la voix douce de la jeune fille. Celle plus grave de la patronne. Le dernier client est entrain de sortir du magasin. J'entends la boulangère préciser qu'elle monte rapidement à l'étage pour chercher des tartes.  

La jeune fille en profite pour revenir d'un pas rapide. Elle me donne un papier.  Je distingue un numéro de téléphone. Valérie me pose la main sur le sexe. Elle me dit : < Lundi c'est trop loin ! >. Elle pose sa bouche sur la mienne. Fouille rapidement d'une langue exploratrice. Même si cela ne dure que quelques secondes  je reste totalement décontenancé. Comme abattu. Encore une fois déstabilisé. Décidément, cette fille exerce un pouvoir certain sur ma psyché. Elle a tous les culots. Toutes ces attitudes qui m'enchantent.

Je quitte le Salon de Thé. Mon rendez-vous chez le médecin, mon repas de midi et le reste de la journée restent un profond mystère ! Je n'en ai pas de réels souvenirs. Je suis chez moi. Fébrile. Vers dix sept heures, n'en pouvant plus d'hésiter, je prends mon portable. Je compose le numéro qui figure sur le papier. Deux sonneries. C'est Valérie. Je constate à sa réaction, au ton de sa voix, que je viens d'avoir une initiative heureuse.

Rendez-vous est fixé au samedi soir. Devant le restaurant "Le vieux panier", où j'invite la jeune fille...

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18/04/2012

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