L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Au Manège à Bijoux (Partie 2)

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 Dans mon personnage de "Julien", mes fausses moustaches, mes vraies histoires...

 

Au Manège à Bijoux (Episode 2)

 

Tout ce mois de novembre se déroula sous un climat d'automne plutôt doux. Je restais quotidiennement, et plusieurs fois par jour, sous l'ensorcellement de la jeune femme du Manège à Bijoux. Souvent, en marchant dans la rue, en regardant la vitrine d'un magasin, elle m'envahissait totalement. Je n'avais alors qu'un désir, me rendre au supermarché.

 

Animé de ce curieux désir, je me rendais donc dans la grande surface. En temps normal, et en pleine possession de mes moyens, la perspective de me rendre au supermaché est toujours dictée par une obligation logistique. Il faut remplir le réfrigérateur et renouveller le stock des produits d'entretiens. Rien de très excitant, si ce n'est la petite brune de l'accueil qui m'adresse, à chaque visite, un beau sourire.

 

Là, j'entrais par un de ces humiliants tourniquets et je pénétrais dans le lieu plutôt animé. Elle était là. Elle ne m'avait pas vu. Ou alors, si elle m'avait vu, la précieuse et habituelle pudeur féminine n'en laissait absolument rien paraître. Immédiatement, j'allais dans le rayon culturel. Derrière le rayon des livres, entre les bouquins "meilleures ventes", posés à la verticale, je pouvais l'observer tout à ma guise. Le "voyeur-sentimental" en quelque sorte...

 

Je la regarde se mouvoir dans un étrange ballet. Elle est tout le temps en mouvement. Même lorsqu'il n'y a aucun client. Ce mouvement perpétuel me fascine. Je la regarde longuement sans éveiller le moindre soupçon chez qui que ce soit. N'importe quel quidam qui passe à proximité est convaincu de voir un passionné de lecture. Passionné, oui, de lecture, non ! Pas ici ! Pas maintenant !

 

Ensuite, pour la voir de plus près, je vais au rayon des vestes, des sweat et des doudounes. Là, peinard, un vêtement dans les mains, juste derrière les sac à mains, je peux recommencer mon "Manège aux bijoux". Et je ne m'en prive pas. Je me concentre. Mes yeux sont comparables à une caméra qui enregistre tout. Et soigneusement. Je veux pouvoir me projeter le film, chez moi, le soir. Avoir de quoi nourrir mes pensées. Ne rater aucun détail.

 

Une fois le film dans la boîte, discrètement, je m'en vais en passant au rayon des glaces. Là, pour me récompenser de tant de ferveur et de dévotion, je m'offre un litre de "Carte d'Or", ma glace préférée que je vais manger dans ma voiture. A cet effet, j'ai toujours des cuillères en plastique sur moi. Deux fois par semaine, c'est mon "over-dose", ma seule addiction. Avouable. Mardi nougat, vendredi vanille. Parfois, lorsque j'ai tourné une scène mémorable, c'est pistache.

 

Il y a donc toujours au moins deux fois par semaine où je vais voir la jeune femme du Manège à Bijoux. Neuf fois en novembre. Au moins autant en décembre, (peut-être un peu plus à cause des fêtes).  Neuf fois en janvier. Sept fois en février, (il n'y a que vingt huit jours). Et je m'apprête à récidiver en mars...

 

Parfois, je suis attristé, car elle n'est pas là. Parfois, elle disparaît. Parfois elle n'est pas toute seule.

 

Aujourd'hui, en ce mardi ensoleillé, un "Ange" vient de me suggérer d'aller voir la jeune femme du Manège à Bijoux et de l'inviter à boire un verre !

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10/03/2015