L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Christelle - Épisode 15

 

                                                                    Le sentiment

 

Nous sommes assis sur le banc. Christelle reste tout contre moi. Sa tête posée sur mon épaule. De cet endroit stratégique, en hauteur, nous avons une vue magnifique sur le paysage et sur la cité. Nous restons tous deux silencieux. Ma compagne d'aventures joue avec mon sexe humide. J’ai la braguette béante. Je caresse sa nuque, ses cheveux. La jeune fille tourne souvent la tête pour plonger son regard dans le mien. Parfois avec une certaine gravité. Je devine de profondes interrogations mutiques. Depuis le chemin pavé au-dessus de nous, à une cinquantaine de mètres, nous percevons parfois des éclats de voix. Des rires. Les ruines nous protègent des regards. Personne ne vient là.

 

La situation que nous avons créé depuis cinq jours commence à nous enfermer dans une sorte de bulle de bonheur, de plaisirs. En ce qui me concerne se rajoute également la crainte du futur. Christelle qui doit lire en moi dit : << Pense au présent. L'avenir est inutilisable. Il n'est que cause de tourments inutiles ! >>. Pourtant, ma complice prononce ces mots comme pour s'en convaincre. Nous avons tous les deux la certitude que nous n’en sortirons pas "indemnes". Le sentiment amoureux nous gagne, s’installant insidieusement dans notre relation, pour nous maintenir dans son étau. La réflexion fait doucement place à l'inconscience. S'y rajoute l’insouciance. Nous nous fixons dans les yeux.

 

Christelle se lève. Elle regarde sur sa droite. Elle regarde sur sa gauche. Elle va jusqu’à la rambarde métallique qui nous sépare du vide. Il n’y a que nous deux. Le chant des cigales, le gazouillis des oiseaux et ce soleil chaud encore haut dans le ciel de cette fin d’après-midi. De là elle me regarde longuement. Je me sens un peu ridicule, braguette ouverte, assis devant cette belle jeune fille. Je suis comme un gamin tout nu devant la docteur. Je n'en mène pas large. Je ne vois que l'échappatoire sexuel pour m'en sortir. Je saisis mon sexe à nouveau mou. Je le tiens à sa base pour l'agiter dans la direction de ma voyeuse. En se pinçant les lèvres pour ne pas éclater de rire, Christelle m'observe.

 

Mon adorable voyeuse se rapproche. Elle se met à genoux entre mes cuisses, sur l’herbe rare et sèche. Heureusement que le petit sac à dos peut faire office de coussin. Elle s'y installe. La jeune fille m’embrasse longtemps avec passion. Je fouille sa bouche de ma langue comme un affamé cherchant sa nourriture. Ses petits gémissements ravis sont émouvants. Christelle détache sa bouche de la mienne pour pencher sa tête vers mon entre-jambes. Ses lèvres se referment sur ma turgescence revenue. Je caresse sa tête. Je lisse ses cheveux. Mon cœur est probablement dans un état d'érection comparable à mon sexe. Cette fellation morcelée en nombreuses séquences est comme un "refuge".

 

A nouveau cette intraduisible sensation de plaisir m’envahit complètement. Une fellation amoureuse a un caractère divin. Une dimension supplémentaire. Mais mon sentimentalisme crétinisant n'est pas objectif dans ces instants de jouissances. Je ferme les yeux un instant en me mordant la lèvre inférieure. Christelle me suce avec cette passion indescriptible dont elle est de plus en plus coutumière. Tout en gémissant de surprise. Mes épanchements sont intarissables quand je suis dans un tel état d'excitation. Nous sommes dans notre bulle. Avec justement ce bruit de bulles si caractéristique. Je peux sentir de ma substance monter, envahir la bouche de la jeune fille. Je peux également sentir ses efforts pour déglutir. Sa respiration reprend péniblement entre des apnées répétées. De petits cris de ravissements. Je chavire.

 

Christelle me tient par les hanches, tirant sur le tissu de mon short au rythme des montées de sève. Je caresse ses cheveux, sa tête. Je passe ma main sous son menton comme pour guider sa bouche. Je passe le bout de mes doigts sur ses joues creusées par l’effort. Je l’entends gémir, encore et encore. Je sens sa langue fouiller avec avidité. Tentant de s'immiscer entre mon prépuce et mon gland. C’est doux et chaud. Viennent se rajouter les effets "ventouses". Je dois me retenir au bord arrière du banc. Lorsque j'ouvre les yeux, que je constate l'expression extatique sur le visage de ma complice, je suis pris de vertige. Moi aussi, je veux pouvoir la "goûter" prochainement.

 

Comme toujours je fais durer. Et sans doute pour le plus grand plaisir de ma pompeuse. Souvent, pour lui permettre de reposer sa mâchoire, je lui retire la tête pour lui couvrir le visage de bises. Je me penche pour chuchoter des douceurs, des cochonneries. Des mots, des phrases décousues qui la font sourire. Je saisis ses oreilles. Christelle se met à rire. Comme elle semble heureuse. Je me sens soudain envahi d'une immense responsabilité. Hors de question de décevoir mon petit "ange". J’en aurais pleuré. Nous autres, sentimentaux romantiques, nous avons beau êtres de sacrés coquins, nous avons un cœur d'artichaut. Là, il fond comme un glaçon dans la fournaise.

 

La lectrice qui suit mes aventures sait ma passion pour la fellation. Peut-être davantage encore que le lecteur qui n'en perçoit que la vision masculine. Je m'efforce donc d'avoir une approche "analytique". Les lecteurs sont toutefois loin de se douter de tous ces privilèges que ma vie d’artiste m’a réservée dans le domaine de la pipe ! Aussi, je me fais un devoir de lui faire part de toutes les plus infimes descriptions, détaillées et presque "scientifiques". Je partage mes multiples expériences. Au nom de la "recherche" et pour la postérité. Un peu à la manière d'un laborantin en blouse blanche qui rédigerait une encyclopédie universelle. Un Albert Einstein de la pipe ! Tout cela relativise…

 

Christelle, en parfaite "chercheuse", scientifique surdouée, collaboratrice efficace, me rejoint dans ma quête. Le Graal ultime. Elle procède là à un prélèvement de liquide séminal de tout premier ordre. Nul doute que les conclusions de cette nouvelle expérimentation nous laisseront d'autres certitudes. J’éjacule au bout d’une demi-heure. Une demi heure d’une douceur et d’une tendresse absolument indicibles. Nul besoin d’éprouvette, c’est une synthèse "in bucau"…

 

Nous restons longtemps serrés l’un contre l’autre, couchés au sol dans l’herbe rare et sèche. Devant ce banc. Il est presque vingt heures. Christelle me propose de nous mettre en recherche d’un petit restaurant sympathique. Elle m’entraîne à sa suite en riant. Je remballe en courant presque. Sous les rires de ma comparse que mes tentatives maladroites amusent. Nous dévalons le sentier qui descend sur la droite au risque de trébucher. Nous arrivons aux premières habitations. Comme dans un film. Comme dans un rêve. Christelle s'arrête soudainement pour me sauter au cou. Elle s'accroche en même temps que je la soulève. << Je t'... ! >> veut elle s'écrier. Ça commence !

 

Moi aussi je réfrène mes phrases pour les laisser en suspend. Nous nous promenons dans le centre de la cité en grignotant la dernière pomme. Pour calmer la faim qui nous torture. Plusieurs restaurants invitent à découvrir quelques petits plats plus goûteux les uns que les autres. C’est donc dans la cour de l’un d’entre eux, confortablement installés sous une pergola, que nous dégustons une Caillette suivie d’une galette aux châtaignes. Il y a du monde sur la terrasse. Ce sont surtout les femmes d'âge mûr qui nous observent. Parfois discrètement en chuchotant des choses à leurs maris. Parfois avec ostentation. La curiosité que suscite notre couple participe de son attractivité.

 

Il reste cinquante kilomètres de voiture à parcourir dans la nuit…

 

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23/10/2023

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