L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Christelle - Épisode 16

                                                             Le retour dans la nuit

 

La nuit tombe inexorablement. Enfin un peu de fraîcheur. Les corps cessent d'êtres ensuqués. L'addition. Je suis obligé de me battre pour payer. Christelle trouve que cela crée un déséquilibre. Je la prie de cesser d'avoir de tels scrupules inutiles. Je dis : << Laisse-moi jouer au "joli cœur". Je suis très "vieille France" même si je suis Écossais ! >>. Christelle pose sa main sur la mienne en faisant : << Tu n'es peut-être qu'un fantôme écossais alors ! Je suis en plein rêve ! >>. Nous en rions de bon cœur. Un peu lourds, nous quittons le restaurant. Nous profitons de cette magnifique soirée. Le ciel est étoilé. Je montre à Christelle les constellations que je connais. C'est l'heure des philosophies.

 

Nous nous promenons dans les rues de cette belle ville d'Annonay. Il fait doux. Pas un souffle de vent. Nous prenons la direction de la voiture. << T'es de quel signe toi ? >> me demande Christelle quand je lui montre le "bouclier d'Orion". Je réponds : << Fauteuil ascendant pantoufles ! >>. Elle rit aux éclats avant de rajouter : << J'en étais certaine ! >>. Je lui avoue ne porter aucun intérêt à l'astrologie tout en précisant que né le premier janvier, je suis Capricorne. << Moi, je suis vierge ! >> dit elle, pliée de rire en rajoutant : << Si ! Je te jure, sans déconner ! Je suis née le 18 septembre ! >>. Elle saute à mon cou. Je la soulève. Je dis : << Tu es adorable. Ascendant bonheur ! >>

 

Il nous faut encore parcourir plus de cinquante kilomètres pour arriver à l'appartement. Il est déjà vingt trois heures trente. La nuit est à présent tombée complètement. Une nuit magnifique, étoilée. Un peu de fraîcheur vient rendre notre retour très agréable. Dans la voiture, Christelle pose sa tête sur mon épaule. Nous sommes tous les deux fatigués. Sur la petite départementale, je ne croise aucune voiture. Le ciel est d’un noir d’encre et les milliers d’étoiles scintillent de mille feux. Je roule doucement. Par prudence mais aussi pour profiter de ces instants extraordinaires. C’est encore une de ces sublimes soirées d’été. Un de ces moments hors du temps, paraissant éternel sur l’instant.

 

Christelle glisse sa main dans ma braguette. Elle approche son visage de mon oreille pour chuchoter : << Il faut que je procède à un contrôle régulier. Je suis atteinte d'un trouble obsessionnel compulsif ! >>. Je suis plié de rire. En me faisant quantité de bises dans le cou, elle me fait : << Demain, je n’appartiens plus à "Dracula", on peut baiser. Il faut que je rattrape le temps perdu. Tu es prié de donner toute ta mesure ! >>. Cette amusante métaphore du vampire pour évoquer son cycle menstruel me fait beaucoup rire. J’en garde encore un souvenir amusé aujourd’hui. Je lance : << Comme je ne suis pas Vlad l'empaleur, je reste Julien le baiseur ! >>. Nous rions aux éclats.

 

Nous arrivons enfin à la propriété. Je gare la voiture entre les camionnettes. Il règne une forte odeur de fromage à pâte cuite. Ce qui n'est pas déplaisant. De toute façon, c'est juste de ce côté de la propriété, devant les bâtiments de l'entreprise. Nous montons dans l'appartement à toute vitesse. Nous sommes tous les deux sous la douche : << On pourrait déjà baiser ce soir, il n’y a plus rien ! >> me fait ma compagne d'aventures. Tout en scrutant avec attention l’eau qui coule entre ses cuisses. Christelle se blottit contre moi sous le filet d’eau et m’embrasse longuement. Je passe la douchette sur son corps pour éliminer toute trace de mousse. En m'accroupissant. Ce qui la fait rire.

 

<< Demain, mon cher monsieur, ce sera le septième jour avec vous ! Vous vous rendez compte ? Sept jours avec un homme de vingt ans de plus que moi ! Moi, la jeune fille si pure et innocente ! >> me fait Christelle. Nous éclatons de rire. Je réponds : << Moi, je peux rajouter plein de semaines supplémentaires, personne ne m’attend nulle part ! >>. Christelle sautille autour de moi alors que je l'essuie avec la serviette. Elle s'écrie : << Mais moi aussi, c’est pareil ! Tu serais d’accord ? J'ai la rentrée universitaire le 12 septembre ! >>. Nous nous regardons soudain avec le plus grand sérieux. Elle rajoute encore : << Nous en parlons demain, tu veux bien ? >>. Je reste silencieux.

 

La fenêtre de la chambre est grande ouverte. La moustiquaire nous protège des nuisibles. Enfin quelques souffles de brise viennent rafraîchir un peu l’atmosphère. Nous voilà couchés. Christelle souffle la bougie à la citronnelle. Presque de suite la jeune fille me chevauche. Malgré la fatigue, mon sexe se redresse pour présenter une magnifique érection. La douceur de sa peau m’enivre une fois encore. Dans l'obscurité je vois la silhouette fluette et le visage nubile d'une adolescente. Cet étrange sentiment de culpabilité m'envahit instantanément. Je n'ai pourtant aucune attirance particulière pour les jeunes filles. Depuis la disparition de mon ancienne compagne je suis abonné aux étudiantes.

 

Christelle se frotte tout en m’embrassant. Doucement elle se glisse sur mon membre pour se l’enfoncer profondément. Ma complice se met à gémir. Son souffle chaud sur mon visage me procure les plus douces sensations. Nul doute, l’émotion qui m’envahit à présent, à chaque nouvel élan d’affection, est celle de l’amour. Christelle me chuchote à l’oreille : << Je t’aime, je t’aime !.. >>. Mon vieux cœur semble s’effondrer sur lui-même dans ma poitrine. Dans ce dernier effort. Dans ce dernier élan sensuel. Comment vais-je survivre à ces vacances ? Pour occulter cette pensée j'applique le principe de Christelle. J'évite de penser à l'avenir pour me concentrer sur le moment présent.

 

Doucement, le mouvement de berceuse cesse. Christelle s’affaisse de tout son poids sur mon corps. Une fois encore, le sommeil gagne la partie. Je rejoins rapidement mon amour dans un profond repos régénérateur. Ma compagne d'aventures glisse doucement sur mon côté gauche pour se blottir contre moi. Je dépose un dernier baiser sur son front…

 

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23/10/2023

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