L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Christelle - Épisode 25

                                        Christelle sait m'étonner autant que me ravir

 

Depuis le lac nous parviennent des rires, des cris. L'ambiance insouciante des vacances au bord de l'eau. Personne ne peut voir ce qui se passe ici. Nous restons parfaitement invisibles. Même aux éventuels promeneurs qui pourraient s'aventurer sur le sentier côtier. Le vieux peintre est debout devant l'escalier naturel qui mène sur la plate-forme rocheuse. Les bras ballants il regarde Christelle avec un sourire évocateur. La jeune fille s’assoit sur le sol, les jambes croisées. De sa main, elle tapote la roche. Une invitation à venir s'installer. Notre retraité SNCF hésite. << Il reste là, lui ? >> demande soudain le quidam, me montrant du doigt. << Oui, il reste là ! >> répond Christelle.

 

Dans le comportement du vieux peintre, un moment de flottement. Il me regarde. Il regarde Christelle. Cela dure quelques minutes. Je reste sur mon siège de pierre, le dos en appui contre le rocher. L'homme s'agite enfin. Il vient s’asseoir aux côtés de la jeune fille. Je reste silencieux. Je suis vautré sur le rocher qui me sert de siège. À l'ombre j'ai l'impression d'être transparent. Je reste distant. À environ une dizaine de mètres. Notre Picasso reste silencieux. Serait-il mal à l’aise à cause de ma proximité ? Serait-ce par timidité ? Toujours est-il que le vieil homme reste mutique. Christelle tente quelques bons mots. Sans grands résultats. L’artiste se relève péniblement pour s’éloigner.

 

Surpris, nous le regardons redescendre l'escalier naturel puis le sentier pour rejoindre son chevalet. Là, assis devant sa toile, il paraît introspectif. Abimé dans ses pensées. Ma complice se lève pour me rejoindre. << Tu comprends quelque chose toi ? >> me demande t-elle. Je réponds : << Absolument pas. C'est peut-être à cause de ma présence ! >>. Nous l'observons. << Je descends ! >> lance Christelle après m’avoir embrassé. Je la vois descendre prestement. Je me lève pour venir me coucher à plat ventre au bord de la terrasse naturelle. J'ai la petite paire de jumelles. La jeune fille rejoint le peintre. Elle s'assoit au sol, à ses côtés. Je ne peux pas entendre ce qu'ils se disent.

 

Je scrute dans les jumelles. J'essaie de lire sur les lèvres. D'interpréter les attitudes, les expressions. C'est frustrant d'être exclu. Au bout de quelques nouvelles minutes Christelle se redresse. Le corps droit elle reste à genoux. Elle pose sa main droite sur la cuisse gauche de l'artiste pour le regarder peindre. L'homme passe sa main gauche dans son dos. Il remonte pour la poser sur sa nuque. Christelle se déplace. Tout en restant à genoux elle vient se positionner entre les jambes du peintre. Ce dernier, à présent beaucoup plus à l’aise, pose ses accessoires au sol. Il baisse la tête. Il me tourne le dos. Je devine qu'il ouvre la tirette de son pantalon. Tout dans son attitude le suggère.

 

C'est un pantalon d’épais velours brun côtelé. Ça doit être pénible avec ces chaleurs. Mes yeux rivés sur la paire de jumelles j'essaie de comprendre, d'interpréter chaque mouvement. C'est lorsqu'il se lève soudainement, qu'il se tourne pour regarder par ici, que je vois son sexe. Un sexe long et fin qui pend mollement entre les pans de sa blouse. Il a beau regarder il ne peut pas m'apercevoir. Je suis dans l'ombre des feuillages, en hauteur, à une bonne trentaine de mètres. La paire de jumelles grossit huit fois. Je peux donc contempler chaque détail. Je vois surtout Christelle qui observe ce sexe avec étonnement. Notre Rembrandt se rassoit. Sans doute rassuré de me savoir loin.

 

Christelle, à genoux entre les jambes du vieil homme, rapproche sa tête. Je la vois de face. Une vison parfaite. Elle aussi regarde par ici. Elle non plus ne peut pas m'apercevoir. Mais elle me sait là, à sécuriser sa nouvelle expérience. Mon cœur bat la chamade. Je frotte doucement mon érection sur la roche. Ce sont mes coudes qui deviennent douloureux. C'est sur eux que je prends appui pour tenir les jumelles. Ma complice rapproche sa tête un peu plus. Frustration suprême. Je ne vois plus que le haut de son visage. Je suis obligé de deviner. Le type la tient sous ses cheveux. Probablement par la nuque. De son autre main il caresse son cou. Il se penche pour toucher les seins de la fille.

 

Impossible de savoir si Christelle suce, si elle lèche ou si elle hume. Les coups que donne mon cœur dans ma poitrine se font de plus en plus violents. Je le sens battre jusque dans mes tempes. Le type se lève péniblement. Il change de position sur son siège pliable. Il n'y a pas de dossier. Aussi il cale le siège contre le tronc de l'arbre à sa droite. Christelle, à quatre pattes, le rejoint. Enfin, j'ai une vue presque parfaite. C'est bien ce que je supposais. Christelle suce. En regardant mieux, je constate qu'elle mâchouille longuement la peau fripée de l’extrémité du sexe du peintre. Comme elle le fait avec le mien. Ce dernier lui caresse la tête tendrement. Cet homme est respectueux. Un gentleman.

 

Par intermittences Christelle enfonce une grande partie de ce sexe dans sa bouche. Excellente la paire de jumelles. Je peux décrypter les expressions sur son visage. Ses traits traduisent d'ailleurs toujours tellement clairement ses émotions. Il y a toutes sortes d'expressions. Concentrée, les yeux fermés. Étonnée, les yeux ouverts. Amusée les paupières plissées. Là, je découvre une expression curieuse. Une mine mêlant dégoût, étonnement et surprise. Ses joues restant creusées pas la succion. Je comprends. Aucun doute quand à ce qui se passe.

 

Je connais bien ce que cela provoque chez les suceuses passionnées. Par séquences, Christelle retire le sexe de sa bouche pour le regarder. Elle le contemple avec une grimace. De longs filaments jaunâtres relient sa bouche au prépuce du vieux peintre. La jeune fille lève la tête, le fixe dans les yeux tout comme elle le fait avec moi. Mais là je lis comme un reproche. Un air de dégoût. A plusieurs reprises Christelle cesse sa fellation pour reproduire cet instant de contemplation. Comme si elle analysait les conséquences de ce qu'elle fait. Elle y retourne. Cesse. Recommence. Se retire pour revenir. Je la vois déglutir avec peine. Restant concentrée. Sur ses traits ne se lisent plus que les ravissements.

 

Un étrange sentiment m'envahit soudain. Une curieuse émotion. Un peu comme une tristesse qui se mêle à l'excitation. Une sensation de traîtrise. Serais-je amoureux ? Mais une autre particularité me frappe soudain. Aucune érection chez le quidam. Le sexe du vieux peintre reste mou. Quand Christelle cesse de sucer, elle le tient à sa base pour le regarder pendre lascivement devant son visage. C'est étonnant. Elle secoue cette chose qui l'éclabousse. Je la vois rire. Le vieux vicelard la tient sous le menton pour lui frotter sa virilité chancelante sur la bouche. Elle garde les lèvres serrées afin d'empêcher la pénétration que veut lui imposer notre Salvador Dali. Ce qui les fait rire tous deux.

 

Il doit y avoir quantité de sécrétions, voire de "liquide". Le vieux cochon enfonce la totalité de son sexe en appuyant sur la tête de sa suceuse. Christelle en est à chaque fois surprise. Elle tousse. Elle manque s'étouffer. Peut-être pour éviter de vomir elle lutte contre l'étreinte qu'impose le vieux pervers. Quand elle est à nouveau libre de ses mouvements, Christelle déglutit comme si elle buvait au goulot d’une bouteille. Le spectacle est à la fois prodigieux, excitant et étonnant. C'est affolant cette jeune fille de dix neuf ans, à genoux entre les jambes d’un homme qui pourrait être son grand-père. Dans une situation surréaliste. Je découvre que Christelle est une véritable vicieuse.

 

Mon excitation est évidemment immense. J'en suis submergé jusqu'aux larmes. Elles coulent sur mes joues. Je viens d'en prendre conscience. Cela me rappelle mes voyeurismes de jadis, lorsque mon ancienne compagne disparue se livrait aux mêmes déviances avec de parfaits inconnus. Mais Christine était déjà bien plus "mûre" quand nous nous adonnions à ces jeux. Un léger pincement au cœur rajoute encore à mon ressenti à l'évocation de ce souvenir. Je dois quelquefois cesser de regarder dans l'appareil oculaire. De rester ainsi concentré à scruter me provoque un léger mal de tête. Je cesse une trentaine de secondes et tout revient à la normale. Je peux mâter à nouveau.

 

La situation dure depuis une bonne demi-heure lorsque Christelle récupère sans doute le résultat de ses efforts. Efforts tous relatifs, tant les traits de son visage reflètent un sentiment d’extase. Les yeux fermés, à savourer le sperme d'un vieux saligaud. Notre peintre à soudain une série de spasmes qui secouent son corps. Il saisit la tête de la jeune fille pour retirer son sexe de sa bouche. J’entends un râle sonore malgré la distance. Notre Léonard de Vinci est sans doute victime d'un orgasme. J'ai peur. Pas que ce type nous fasse un malaise. J'ai une angoisse.

 

Christelle se redresse. Debout, penchée en avant, elle s’essuie les genoux. Elle essuie également sa bouche d'un revers de la main. Le vieux peintre reprend ses esprits. Heureusement. Ce n'est pas son heure. D’un signe de la main Christelle salue le vieux peintre. C'est comme si elle voulait fuir, elle parcourt la trentaine de mètres en courant. Impatiente de venir me rejoindre. Je me tourne sur le dos en levant mes deux pouces. Comme pour féliciter ma délicieuse complice. Elle se jette sur moi, veut m'embrasser. J'évite au dernier moment. Christelle éclate de rire en voyant mon expression de dégoût. << Excuse-moi, j'avais oublié ! >> lance t-elle en s'asseyant en tailleur. Je me lève.

 

Je vais jusqu'au petit sac à dos. J'en tire une pomme, un gobelet en plastique et des chewing-gum. Je reviens avec la bouteille d'eau. << Génial ! >> s'écrie Christelle en ayant subitement quelques hauts le cœur. Je m'assoie en face d'elle. Je demande : << Tout va bien ? >>. Christelle fait une horrible grimace avant de déglutir plusieurs fois. << Ça me remonte ! >> arrive t-elle à articuler entre deux accès de toux. Je coupe la pomme en quatre quarts. Christelle les déguste longuement les uns après les autres. Buvant de grandes gorgées d'eau.

 

Ce sont des chewing-gum mentholés. Je lui tends le paquet. << Quelle bonne idée ! >> me fait-elle en se couchant sur le ventre pour cracher dans le ravin. Elle rajoute : << Beurk, ça remonte de nouveau. Pouahh ! Dégueu ! >>. Je demande : << Tu as eu droit à la "totale" non ? >>. Christelle fait une horrible grimace avant de répondre : << Oui, je crois bien. Quel vieux salaud ! >>. Je rajoute : << C'est toutefois une expérience concluante. Te voilà à présent avec un élément de comparaison ! >>. Christelle saisit mon poignet pour dire : << Un élément de comparaison en ta faveur ! Je préfère avec toi ! >>. Elle se couche sur le dos pour poser sa tête sur mes cuisses. Soulagée.

 

Elle se redresse en lançant : << Il ne faut pas que je reste couchée sinon ça remonte ! >>? Assise à côté de moi, Christelle me demande : << Tu n’es pas jaloux, vraiment pas ? >>. Je la rassure en signifiant : << Absolument pas ! Si tu savais dans quel état tu m’as mis et le plaisir que j’avais à t’observer ! >>. Ma compagne d'aventures buvant de longues gorgées, mâchant son chewing-gum, me demande encore, espiègle comme à son habitude dans ces moments de complicités extrêmes : << Dans quel état je t’ai mis moi ? Tu me fais voir ? >>

 

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24/10/2023

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