L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Christelle - Épisode 45

                                        Un après-midi sous le soleil de l'Ardèche

 

Nous restons longuement à savourer ce délicieux repas. Tout aussi délicieux que le cadre. Sous cette pergolas, à l'ombre d'un soleil qui refait son apparition. Tout en mangeant, nous faisons le bilan de ces presque trois semaines ensemble. Depuis notre rencontre dans la petite église de village, jusqu'à nos folies amoureuses quotidiennes. Dans la mesure du possible, nous évitons d'aborder l'aspect émotionnel, émotif de cette histoire. C'est bien évidemment impossible. Le côté passionnel réapparaît à chaque nouvelle évocation. Nous finissons par en rire. Même si le cœur n'y est plus vraiment. Nous prenons une fois encore conscience d'être à la veille d'une séparation. Tout cela terminera demain sur le quai d'une gare. Christelle ayant son train pour 17 h50. Nous essayons d'occulter cette fatalité en revenant sur d'amusants détails qui ont parsemé ces vacances à deux. Le vieux peintre du bord du lac. La femme aux deux ânes. Le naturiste grassouillet.

 

L'addition alors qu'il est déjà quatorze heures. Nous ne sommes plus que quelques clients encore attablés. Un autre couple un peu plus loin. Deux jeunes femmes à une table voisine. Deux couples de touristes très certainement Allemands. Après ces quelques jours de répits, le soleil semble vouloir prendre une sérieuse revanche. Il fait vraiment chaud en retournant à la voiture. La climatisation fonctionne parfaitement, nous mettant à l'abri de ce soleil accablant. Je roule en direction du petit bourg qu'on distingue sur les hauteurs. Il y a une forêt sur sa droite, aux bas des falaises qui le surplombent. Les ruines d'un château peut-être. Christelle s'est recroquevillée sur son siège passager. Sa petite taille lui permet d'y être à l'aise. Sa tête posée sur ma cuisse gauche. Les grosses berlines Allemandes que je choisis proposent l'option "boîte automatique". Beaucoup plus pratique. Ma conduite tranquille ne nécessite pas de changer de vitesses.

 

<< Raconte-moi ! >> lance soudain Christelle en se tournant sur le dos. Jambes repliées, sa tête sur ma cuisse. De ma main droite je caresse ses cheveux en demandant : << Je te raconte le paysage, d'accord ? >>. Elle passe ses doigts sous mon mentons en répondant : << Tout ce que tu veux mais à propos de nous deux ! >>. Je glisse ma main droite entre ses cuisses. << Oh oui, j'aime quand tu t'exprimes par gestes ! >> s'exclame t-elle en saisissant mon poignet. Je doigte sans cesser de me concentrer sur la conduite. Je prends à droite. Une route qui monte, qui devient rapidement sinueuse. Christelle se redresse. De rester couchée avec les incessants virages en épingles à cheveux peut donner la nausée. C'est sa main qu'elle glisse dans la braguette de mon bermuda. Qui remplace sa tête. << On fait l'amour ? Juste un peu. Pour ne pas êtres tristes ! >> murmure t-elle en approchant sa bouche de mon oreille. Je passe mon bras autour de ses épaules.

 

Nous arrivons dans le village. Les maisons blanches, aux toits de tuiles brunes. Le soleil éclaire toute chose de sa lumière impudique. Il n'est pas loin de quinze heures. Quand je gare la voiture sur la place de l'église, que je coupe la climatisation, que nous sortons, c'est une véritable fournaise. Il n'y a personne. Un chat couché à l'ombre d'un platane. Christelle saisit ma main pour m'entraîner vers l'église. Nous gravissons le large escalier. Elle est ouverte. Nous y pénétrons pour trouver un peu de fraîcheur. Cette odeur de beurre rance si caractéristique des bâtisses anciennes. L'intérieur de l'édifice est très simple. Presque austère. << On a commencé dans une église, on termine dans une église ! >> chuchote Christelle en s'accrochant à mon cou. Je la soulève. << Tu as déjà fait l'amour dans une église ? >> demande t-elle.

 

Je ne sais quoi répondre. Même si pour moi les religions ne sont qu'autant de prisons mentales, j'observe un certain respect pour les lieux où se pratiquent les cultes. Je réponds : << Non, jamais. Par contre j'avoue quelques égarements ludiques ! >>. Christelle demande à nouveau : << Des pipes ? >>. Je la fais tournoyer dans les airs. Elle ne pèse rien. C'est comme ça que je l'emmène derrière la statuaire du fond. C'est une stèle de pierre sur laquelle trois personnages bibliques prennent des poses ridicules. L'avancée de la stèle permet d'y déposer Christelle. Elle s'adosse contre le socle. Remonte ses pieds pour les poser sur la stèle. Ses cuisses largement écartées, son regard implorant. Il n'y a strictement personne dans l'église. Je sors mon sexe. Je le frotte contre sa culotte qu'elle retire. D'un geste adroit et précis.

 

<< Je t'aime. Si tu savais ! >> lance t-elle dans un souffle alors que je la pénètre lentement. Elle s'accroche à mon cou comme dans un élan désespéré. Je suis en elle. Je la soulève en murmurant : << Mademoiselle, je vous propose une visite guidée ! >>. Son visage dans mon cou, Christelle pousse un soupir de contentement. Je contourne la statuaire. Au mépris de la prudence la plus élémentaire, j'avance dans l'allée centrale. Doucement. Les vitraux romans laissent passer des rayons diffus et colorés. Nos yeux se sont habitués à l'obscurité. Je commente les lieux en inventant un historique aussi fantaisiste qu'improbable. Christelle ne cesse de rire aux éclats. Je m'arrête contre l'hôtel couvert d'une nappe blanche. Je la maintiens soulevée, coincée contre la pierre pour imprimer un mouvement rythmé. Ses gémissements envahissent l'endroit.

 

Je cesse pour l'emmener aux bas des marches. Je me retire. Je la pose au sol. Elle s'accroche à mon cou. Sur la pointe des pieds elle pose ses lèvres sur les miennes. La fraîcheur du lieu est appréciable. << Encore ! >> murmure t-elle. Je l'emmène par la main vers le confessionnal. Cette triple armoire de bois est dans l'ombre. J'invite Christelle à entrer dans le compartiment de droite. Je tire le rideau pour l'y laisser seule. J'ouvre la porte réservée au confesseur. Je referme la porte derrière moi. Par la grille en bois je distingue ma complice. Il y a un petit loquet. Un fermoir de cuivre. Je l'actionne pour ouvrir la minuscule fenêtre. Christelle avance la tête pour tenter de voir ce qui se passe dans l'obscurité. Je me dresse pour y introduire mon sexe dur. Il bute sur le visage de ma comparse qui se met à rire en découvrant ce que c'est. L'objet du délire...

 

Je me fais sucer comme un bienheureux. Je reste en appui de mes mains contre la cloison, ma joue collée contre le bois des lattes qui séparent les deux compartiments. Ce n'est pas très confortable. Le vertige que me procure l'indicible caresse compense largement l'inconfort de la situation. Un bruit sec. Je regarde par l'interstice. Christelle cesse sa fellation. C'est une petite vieille qui vient d'entrer dans l'église. Sans se douter un seul instant d'une quelconque présence. Du grand panier qu'elle pose sur les marches devant l'hôtel, elle tire trois bouteilles d'eau. Elle se met à arroser les plantes vertes en marmonnant. La vieille dame parle toute seule. S'adressant sans doute à quelques divinités. Elle est vêtue d'une robe sur laquelle pend un tablier. Des bas noirs, de grosses chaussures. Comment peut-elle supporter la chaleur ainsi habillée ?

 

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24/10/2023

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