L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Christelle - Épisode 46

                                            Une peur bleue avant un plaisir fou

 

Christelle et moi, enfermés dans ce vieux confessionnal en bois, nous restons silencieux. Je me suis assis. Par la lucarne ouverte, il y a juste la place pour passer nos mains. Nous nous tenons en retenant nos respirations. En apnée. Il faut contrôler sa respiration. Nous observons. La petite vieille termine d'arroser les plantes vertes. Elle prend son temps, vaporisant les plus grosses avec un spray. Jamais les secondes, les minutes ne nous ont paru aussi longues. Heureusement nous échappons aux grosses chaleurs. Les épais murs de pierres, séculaires, offrent un bouclier thermique. Nos yeux se sont complètement habitués à l'obscurité des lieux. Christelle me fait des grimaces, tire la langue, mime des bisous. Quand elle se met à loucher je dois réunir tous mes efforts pour ne pas rire. Le moindre bruit attirerait inévitablement l'attention de la vieille dame. Elle aussi est venue chercher en cet endroit un peu de fraîcheur. Le silence autour de nous.

 

Christelle approche son visage de la lucarne en pointant sa langue. Je fais pareil pour toucher la sienne de la mienne. Il y a également l'odeur de mon sexe. Elle chatouille mon menton de son index. Nous redoublons toutefois de prudence. Nous observons scrupuleusement entre les croisillons les agissements de la dévote. Elle en a terminé avec les plantes. De sa corbeille elle tire deux chiffons. Christelle lève les yeux au ciel dans une expression de dépit. Mon érection n'est plus qu'un souvenir. Le grincement des charnières de la porte latérale de l'église. C'est une jeune femme qui arrive avec une pile de documents. Elle ne doit pas avoir plus d'une trentaine d'années. En jupette, T-shirt et sandalettes. Les deux femmes bavardent à voix basse. Peut-être pour ne pas déranger les statues, les araignées et les probables chauves souris. Notre situation devient inconfortable. La jeune femme parcourt l'allée centrale en déposant un pli sur chaque banc.

 

Elle vient par là. Christelle serre les doigts sur les miens. De ma main libre je remballe avec difficulté. Je referme maladroitement ma braguette. Le moindre froissement de tissu, le moindre souffle pourraient nous trahir. Elle s'attarde près du baptistère. Que peut-elle bien faire ? On ne la voit plus. Ses pas s'éloignent. La vieille dame passe le chiffon sur la nappe de l'hôtel, les deux chandeliers. Nous comprenons. Il y a certainement une messe ce soir. La jeune femme revient avec un balai. Elle s'emploie à enlever la poussière entre les bancs. C'est sûr, nous sommes coincés là-dedans pour un moment. << Font chier ! >> chuchote Christelle. Je pose mon index sur mes lèvres. Chut. Nous nous touchons les langues pour conjurer le mauvais sort qui nous emprisonne dans cette grande armoire à trois compartiments. Je commence même à ressentir le froid qui monte du sol. La vieille dame sort de l'église. Si la jeune femme pouvait faire de même.

 

La voilà avec son balai. Au moment précis où Christelle, allergique à la poussière soulevée, éternue. Faits comme des rats ! La jeune femme semble soudain prise de frayeur. Je sors le premier en m'écriant : << Tout va bien ! >> Elle me regarde d'abord paniquée puis consternée quand elle voit surgir Christelle. << Mais que faites-vous là-dedans ! >> finit elle par lâcher en se tenant à son balai. Christelle ment effrontément : << On a cherché à fuir la chaleur et on s'est endormis ! >>. Tout en disant Christelle me saisit la main. D'un pas rapide nous laissons la jeune femme à son étonnement, à ses questionnements. Je me retourne pour lui adresser un sourire, faire un clin d'œil en levant le pouce de ma main libre. Une fois dehors nous éclatons de rire. La vielle dame qui revient avec un paquet nous salue en lançant : << Vous désirez visiter l'église ! >>. Elle ne peut pas comprendre notre hilarité. << On se moque pas ! >> fait Christelle.

 

Nous marchons à l'ombre grandissante des maisons. Il est déjà dix huit heures. Au soleil, la chaleur est encore cuisante. << Quelle aventure ! Tu sais que je suis toute excitée ! >> me confie ma complice. Nous nous tenons par la main. Elle me bloque sous une porte cochère pour se frotter contre moi. Elle m'embrasse avec fougue. Je propose de nous trouver un bon restaurant. Nous sommes passés devant un "routier" en arrivant à proximité du village. << On se le fait ! >> s'exclame Christelle qui glisse sa main dans mon short par le haut. << Tu es mouillé ! >> s'écrie t-elle en jouant du bout de ses doigts sur l'extrémité de mon sexe. Je glisse ma main sous sa jupe. Il n'y a personne dans cette étroite venelle pavée. Si ce n'est ce chat qui passe sans nous prêter la moindre attention. En retournant à la voiture, Christelle fait plusieurs photos. Avec le retardateur de son téléphone. Nous prenons la pose. << J'en veux une explicite ! >> dit elle.

 

Là, contre une porte en bois, arrondie dans sa hauteur, je suis prié de sortir mon sexe. Je regarde partout autour de nous. Je peux y aller. Christelle pose son téléphone, enclenche le retardateur. Elle n'a que dix secondes pour me rejoindre. Elle passe son bras autour de ma taille. De l'index de sa main libre elle soulève mon sexe comme pour le soupeser. Nous sourions à l'objectif. Ma comparse précise : << C'est en mode vidéo ! >>. Je me sens soudain un peu ridicule. Je suis entrain de me faire filmer avec cette jeune fille contre moi qui agite ma virilité en direction de l'objectif. Un bip sonore. << Et voilà, exactement une minute ! >> lance Christelle toute contente de m'avoir "piégé". Dans la voiture, avant que je ne démarre, elle me fait voir ce petit film. Je dis : << J'espère que personne parmi tes proches ne tombera jamais sur ces images ! >>. Christelle m'ouvre une nouvelle fois la braguette en répondant : << T'inquiète. Private joke ! >>

 

Il faut reprendre l'étroite route qui descend en épingles à cheveux. Surplombant des ravins inquiétants. Heureusement aucune voiture ne monte. Il serait tout à fait impossible de se croiser à deux autos. Ma grosse berline Allemande passe quelquefois de justesse entre les murets de pierres. Je respire quand nous revenons sur la départementale. Christelle me tend son téléphone en disant : << Tu appuis là ! >>. Je conduis d'une main, avec prudence en ne comprenant pas immédiatement. Christelle se couche sur le côté pour prendre mon sexe en bouche. C'est donc ça que ma compagne d'aventures veut immortaliser. Je ralentis encore. Je m'efforce de filmer sans trop bouger. Il m'est impossible de me concentrer sur la route et sur l'I-phone. Aussi, je tourne dans le chemin à droite. Une trentaine de mètres. Je peux donc filmer cette fellation sous plusieurs angles. Une bonne dizaine de minutes.

 

J'éjacule. Christelle se retire.

 

______________________________________

Tous droits réservés - © - 2023 -

 

L'utilisation, toute ou partie, d'un texte, (ou photographie) sans le consentement de l'auteur, constitue une violation de la propriété intellectuelle.  Délit sanctionné par l'Article. L.335-2. du Code pénal.

La divulgation d'information relative à la vie privée, ou à l'identité, constitue un délit sanctionné par les articles 706-102-1 (Informatique) et 88-227 du code pénal.

 



24/10/2023

A découvrir aussi