L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Christelle - Épisode 48

                                                        La dernière journée ardéchoise

 

En se blottissant contre moi Christelle me réveille. Tout en gémissant elle passe ses bras autour de ma taille. Elle me serre fort. << Je te regarde dormir depuis un moment. Comme tu vas me manquer ! >> dit elle avant de poser ses lèvres sur ma joue. Je suis à peine sorti de mon sommeil que me voilà pétri d'émotion. Je me tourne. Nous nous faisons face en nous fixant. Silencieux. Chacun cherchant tout au fond de l'autre une réponse à son interrogation. Comment allons nous surmonter l'échéance qui nous attend. Christelle a son train à 17 h15 cet après-midi. Il n'est que huit heures quinze. Il faut absolument profiter de chaque instant. Je dis : << Viens, on se prend un bon petit déjeuner ! >>. Christelle saute du lit en m'attirant par la main. Nous courrons jusqu'à la cuisine. Elle me saute au cou, je la soulève. << Je crois que je t'aime vraiment ! On ne joue plus ! >> s'exclame t-elle en enserrant ma taille de ses jambes. Comme autant de tentacules.

 

Je ne sais quoi répondre si ce n'est que je n'ai pas encore tous mes esprits. Nous prenons notre petit déjeuner en revenant sur les moments forts de ces trois semaines ensemble. Du jour de notre rencontre dans cette petite église médiévale. Protégés d'une chaleur caniculaire. << On n'aurait pas assez de la journée pour en dresser l'inventaire ! >> lance Christelle. Je réponds : << Aujourd'hui nous avons bien mieux à faire. Savourer chaque seconde ! >>. Elle se lève pour venir s'assoir sur mes genoux, ses bras autour de mon cou. << On pourrait commencer par s'aimer. On range tout ici. On range nos affaires déjà prêtes. Toi dans ta grosse valise, moi dans mon gros sac à dos ! >> fait Christelle. Je dis : << Allez, on s'y met tout de suite ! >>. La vaisselle. L'appartement n'est vraiment pas grand. Nous n'y avons pas passé beaucoup de temps. Un rapide coup de balai, d'éponge. Tout est exactement comme au jour de notre arrivée. Propre. Nickel.

 

Nous descendons en portant nos bagages. << Toi, tu vas dormir où ce soir quand je serai partie ? >> me demande ma complice. Je réponds : << Il y a forcément un hôtel quelque part à Privas ou dans les environs. En tapant dans le très haut de gamme, il y a toujours une chambre ! >>. Nous frappons à la porte des propriétaires. C'est madame qui vient nous ouvrir. Tout est payé, tout est OK. << Mon mari ne rentre que vers midi et demi. C'est dommage, il aurait aimé vous saluer avant votre départ ! >> dit la dame. Je propose de faire un courriel dans les prochains jour. Et qu'elle salue son mari de notre part. << Ce sera chose faite ! >>. La dame nous raccompagne jusqu'à la voiture. Les bagages dans le coffre. Nous nous serrons la main en remerciant encore une fois nos hôtes pour leur accueil, leur gentillesse et leur grande discrétion. << Si tous les touristes que nous hébergeons étaient aussi calmes ! >> conclue la brave dame.

 

C'est parti. Il n'est que onze heures quand nous arrivons à l'entrée du village. Tout près du restaurant "routier" où nous avons réservé notre table hier soir. Il fait moins chaud que les jours précédents. Le ciel reste voilé, laiteux. Ce qui est bien plus agréable. Nous garons l'auto sur le parking. Il y a quelques voitures et deux camions. Christelle m'entraîne par la main vers le chemin qui s'enfonce dans le bois. C'est probablement une forêt privée. Bien aménagée et bien entretenue. Un peu comme un parc. << Là, regarde, c'est super ! >> me fait ma compagne d'aventures. C'est une sorte de petit cabanon sur pilotis. Un abri en hauteur dont il faut gravir les huit marches raides. Le plancher disjoint par endroit laisse voir les cailloux du sol. << Prends-moi là ! >> s'écrie Christelle. Je regarde partout autour de nous. Personne. Si l'on se couche sur ce plancher nous restons parfaitement invisibles. Christelle se couche en m'entraînant.

 

Elle retire sa culotte lorsque je retire mon short et mon slip. Nous mettons nos vêtements à proximité. De façon à pouvoir s'en saisir rapidement en cas de visites inopinées. Je reste en appui sur mes bras pour ne pas peser de tout mon poids. Saisissant mon sexe, Christelle se l'introduit. Doucement. Lentement. En me fixant de ses yeux interrogateurs. << Je t'aime. Tu vas me manquer. Je pourrais pleurer ! >> murmure t-elle en s'accrochant à mon cou et ma taille avec ses jambes. J'aime rester immobile de longs moments en faisant l'amour. Christelle a découvert cette façon de faire au début de nos vacances. Depuis c'est devenue une composante nécessaire à son plaisir. Nous pouvons échanger nos impressions, nous poser des questions, y répondre. C'est très excitant. La reprise du rythme en est véritablement sublimée. De plus, dans cette situation, nous pouvons dresser l'oreille. Entendre si quelqu'un devait arriver. Toujours personne.

 

Qu'il est bon de s'aimer ainsi dans cet espèce de pigeonnier ouvert à tous les vents. Christelle m'embrasse avec tant de passion que nous en bavons. Nous nous avouons plein de ressentis vécus ces trois semaines. << Tu te rappelles quand tu avais le vertige sur le viaduc Romain ? >> me demande t-elle. Je réponds : << Tu te souviens quand on nageait dans le lac et quand on a fait l'amour dans l'eau ? >>. Toutes ces choses qui participent de l'enchantement paradisiaque de ce que nous vivons dans l'instant. Christelle ne peut éviter l'orgasme qui la submerge. De petits cris d'animal blessé qui trouve leur apogée dans un long râle grave et sonore. Elle se laisse doucement retomber sur le dos. Je m'allonge à ses côtés. << Et toi ? >> me demande t-elle. Je ne répond pas. Je pose mes lèvres sur les siennes. Je lèche son visage trempé de sueur. Ce qui la fait rire. << Tu me chatouilles ! >> s'écrie t-elle en attrapant mon sexe pour le prendre en bouche.

 

Je la force délicatement à cesser pour dire : << Viens, on va manger, il va être l'heure. Tu auras ton dessert après le repas ! >>. En riant nous remettons nos vêtements. Ils sont collants car nous sommes copieusement en suées. << Une bonne douche ça ferait du bien ! >> lance Christelle alors que je suis au bas des marches à tendre mes bras pour la réceptionner. Elle saute. << Je t'aime ! >> s'exclame t-elle quand je la repose à terre. Nous nous tenons par la main jusqu'au parking. Notre table nous attend sous les pergolas de droite. Il y a déjà d'autres clients. Non. Je ne suis pas le papa de la jeune fille qui me tient par la main. Qui me fait des bises. J'ai envie de le crier à ces gens qui nous regardent nous installer. Emplis de curiosité. Nous en rions en nous isolant très rapidement dans notre bulle. La jeune serveuse vient vers nous. Toute souriante. Visiblement heureuse de nous revoir. Elle nous tend les cartes. << Bonjour ! Vous êtes bien rentrés hier soir ? >> demande Delphine. Christelle répond : << Oui, surtout que là on vient de baiser et qu'on est morts de faim ! >>. Nous rions aux éclats.

 

Notre choix se porte sur des pommes de terre farcies à la viande de bœuf. Accompagnées de petits légumes de saison en sauce. Un assortiment de salades. Les tables se remplissent assez rapidement. Les touristes sont encore nombreux. Delphine et une autre serveuse assurent le service. Elles ne chôment pas. Nous savourons ce délicieux repas en revenant sur les souvenirs les plus marquants de ces trois semaines ensemble. Comme le précise Christelle, dans les prochains jours, quand nous serons retournés à nos existences "normales", bien d'autres anecdotes nous reviendront en mémoire. Ce n'est qu'en débarrassant nos plats que Delphine peut échanger quelques mots avec nous. << J'ai ma chambre à l'étage. Je serai libre à partir de 14 h30. Si vous n'avez rien prévu, venez prendre le café ! >> lance t-elle en s'éloignant sans attendre une réponse. Christelle saisit mes mains pour dire : << Un nouveau "plan". Ça te dit ? Moi je suis chaude ! >>. Je ne sais quoi répondre. Delphine revient prendre la commande de nos desserts. C'est Christelle qui fait : << On sera là. C'est notre dernier jour de vacances ! >>

 

Je refuse de sortir mon sexe sous la table. Christelle insiste pourtant. Mais il serait impossible d'être discret et ce serait trop visible. << J'ai envie de folies ! >> dit elle en faisant une bosse avec sa langue à l'intérieur de sa joue. Les coupes glacées sont imposantes et d'une délicatesse inouïe. Un délice. Nous traînons à table en mettant au point le programme de nos retrouvailles. Christelle fête son anniversaire le 18 septembre. Elle aura vingt ans. Huit cent kilomètres nous séparent. Nous sommes le 25 août. Je projette de descendre en avion. De louer une voiture. Une chambre d'hôtel. Nous pourrons nous y retrouver en secret. Christelle m'écoute avec intérêt. Elle vit avec ses parents dans une somptueuse maison de maître à quelques kilomètres sur les hauteurs de la ville. Elle me montre une nouvelle fois les photographies. De sa maison, du parc, de la piscine, de ses parents, de ses chevaux, de sa voiture, de ses amis de l'université. << Tu vas entrer dans ma vie "normale" en venant me voir. Ne loue pas de voiture, on circulera avec la mienne ! >> précise ma compagne d'aventure. Nous nous réjouissons.

 

<< Ces projets rendront la séparation plus facile ! Tu ne crois pas ? >> demande Christelle. Je réponds : << Tu as raison. Après tout on se revoit dans un peu plus de trois semaines ! >>. Christelle rajoute : << On risque de redevenir des étrangers l'un pour l'autre. Tu y penses parfois ? >>. Cette vision typiquement féminine créé une sorte de malaise dans ma psyché. Aussi je m'empresse de souligner : << Tu es priée de bien situer les choses quelques jours avant mon départ pour te rejoindre. Pas de mauvais "plans", de "caprices" désobligeants ou encore de situations désagréables. Ce serait la moindre des convenances ! >>. Christelle saisit mes mains pour s'écrier, oubliant les tables voisines : << Mais que vas-tu imaginer ? Je ne suis pas ce genre de salope ! Je vais penser à toi chaque seconde jusqu'à ton arrivée. C'est moi qui vais être dans un terrible embarras. Je ne cache que très peu de choses à mes parents. J'aime la sincérité et j'aime afficher un comportement "cash" avec mes interlocuteurs ! >>. Me voilà rassuré. Je réponds : << Parce que j'ai connu deux trois salopes de ce style ! >>

 

Nous en rions de bon cœur. Christelle se penche pour murmurer : << Je suis une toute autre salope. Et jamais avant toi je n'ai eu l'occasion de laisser cette salope s'exprimer. Merci Julien de m'avoir permis de le réaliser. Cette aventure commune, durant trois semaines, va me rendre extrêmement exigeante avec les hommes. Tu serviras un peu de mesure étalon avec le prochain ! >>. Nous en rigolons comme des fous. Delphine vient débarrasser. << On sera là à l'heure ! >> lui fait Christelle. Delphine revient une nouvelle fois avec l'addition. << Je vous attends avec impatience. Il faudra être discrets. Je ne suis pas censée recevoir qui que ce soit dans la chambre. Attendez-moi sur un des bancs dans le parc derrière la maison ! >>. J'introduis ma carte Gold dans le terminal quand la jeune fille rajoute : << J'en vois rarement des cartes comme ça ! >>

 

De mon portefeuilles, une nouvelle fois, je tire un billet de 50 euros. Delphine s'écrie : << Et je n'ai jamais reçu de tels pourboires ! >>. Elle fourre rapidement le billet dans la petite poche en demi lune de son tablier blanc. Elle s'en va très vite.

 

_______________________________________

Tous droits réservés - © - 2023 -

 

L'utilisation, toute ou partie, d'un texte, (ou photographie) sans le consentement de l'auteur, constitue une violation de la propriété intellectuelle.  Délit sanctionné par l'Article. L.335-2. du Code pénal.

La divulgation d'information relative à la vie privée, ou à l'identité, constitue un délit sanctionné par les articles 706-102-1 (Informatique) et 88-227 du code pénal.

 



27/10/2023

A découvrir aussi