L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Christelle - Épisode 50

                                            Presque trois semaines se sont écoulées

 

Je suis assis à mon bureau à régler des affaires courantes. Nous sommes à la mi septembre. Je viens de rentrer d'Écosse où j'ai passé deux semaines dans ma famille. Pour changer mes idées, après ces trois semaines Ardéchoises émotionnellement pourvues, Édimbourg et ses animations se sont avérées êtres de vraies thérapies. Je m'apprête à reprendre mes activités de peintre d'Art. J'ai huit commandes à honorer avant les fêtes de fin d'année. J'ai gardé le contact avec Christelle durant mon séjour Écossais. Un courriel tous les jours. En y joignant de belles photographies de mon pays. Lentement, inexorablement, les passions ont fait place à la raison. Les femmes ont cette aptitude de passer d'un état à l'autre d'une façon beaucoup plus sereine, plus aboutie, plus absolue. Avec une résolution radicale qui étonne. De mon côté, sans le lui raconter, j'ai eu une petite aventure sympathique à Dean Village, le quartier "branché" d'Édimbourg. Une histoire sans lendemain. Loin des passions. Avec une jeune femme exploitant sa galerie d'exposition.

 

Là, en découvrant le mail de Christelle, je découvre l'organisation qu'elle me propose. Nous sommes déjà le quinze septembre. Ma compagne des aventures de cet été, fête ce mercredi 18 septembre son anniversaire. Elle aura vingt ans. Elle vit avec ses parents dans une grande maison à Bandol. Une vaste demeure donnant sur la baie de la Gorguette. Christelle joint souvent des photos à ces courriels. C'est à l'Hôtel Thalazur que j'ai réservé une belle et grande chambre. Un hôtel cinq étoiles de grand luxe. Mon balcon, au dernier étage donnera sur la plage de Bandol. Avec une bonne paire de jumelles j'aurai une vue parfaite sur la grande demeure des parents de Christelle. Facétieuse elle précise qu'en plein jour nous pourrons utiliser des miroirs pour communiquer par signaux lumineux. La nuit nous pourrons communiquer avec des lampes de poche. Elle conclue en précisant qu'il ne nous reste que quelques jours pour apprendre le code "morse".

 

Dans son message d'aujourd'hui elle joint deux photos. Seule dans une chaise longue au bord de sa piscine. Je donne les toutes dernières informations. Les tous derniers détails. De chez moi plus de mille kilomètres nous séparent. Je prends l'avion demain, lundi à 9 h. Changement à Roissy pour arriver au Castellet pour 14 h. J'ai tout organisé. Je loue une berline Allemande identique à la mienne. Mais bleue nuit. J'ai réservé trois nuits au Thalazur. En ménageant la possibilité d'une nuit supplémentaire. Christelle et moi nous nous voyons après ses cours. C'est ce lundi 16 septembre qu'elle débute sa troisième année en Faculté. C'est donc un double cadeau pour la jeune fille. Nous avons quelquefois dialogué en visios sur nos Macbook Pro. Parfois partagés des moments très particuliers et intimes. Même si la conclusion est éminemment frustrante, au moins nous pouvions échanger, communiquer, rester dans l'ambiance de nos vacances d'été.

 

Après mon repas, en ce dimanche pluvieux, je vais faire un tour au vide grenier sur les quais du port de plaisance. Je ne cesse de penser à Christelle. Pourtant, jour après jour, après ces trois semaines, il m'arrivait de ne plus y penser du tout. J'ai conscience qu'en "descendant" dans le Var, je vais à nouveau m'exposer à quelques chocs émotionnels. À peine guéri voilà des rechutes qui s'annoncent. Une séparation impose une convalescence. La mienne n'est peut-être pas tout à fait terminée. En flânant entre les stands je rencontre une ancienne amie. Elle aussi tient une galerie d'Art dans laquelle j'exposais jadis. À Honfleur. Nous nous promenons ensemble pour finir par prendre un Perrier grenadine à la terrasse du bar restaurant au bout de la jetée. Nous avons toujours pleins d'anecdotes à nous raconter. Claudia se présente comme une bourgeoise désœuvrée occupant son temps à exploiter une galerie avec plus ou moins de succès. Il y a une vingtaine d'années, j'ai bien vendu chez elle. Aujourd'hui j'exploite mon espace personnel. En indépendant.

 

Nous mangeons ensemble en soirée. Je décline sa proposition de venir boire un dernier verre chez elle. Je préfère rentrer, préparer mes affaires, ma valise. Il est vingt et une heures trente quand je reviens à la maison. Dans la chambre, à l'étage, je remplis ma valise à roulettes de mon nécessaire. Des paires de jeans. Des chemises. Des chaussures, chaussettes, slips. Affaires de toilettes. Il est vingt deux heures trente quand je prends ma douche. Mes pensées vagabondent. Difficile de m'endormir. Je suis un peu fébrile à l'idée des aventures inconnues qui m'attendent. Dans quelles histoires vais-je encore me plonger ? Et à cause d'une jeune fille dont je pourrais être le père ! Parfois, je pourrais me gifler. Le sommeil me gagne sans même que je m'en rende compte. Je m'y égare dans la plus totale volupté. Je suis réveillé par plusieurs érections. Des envies fortes de me soulager contre lesquelles je lutte. Je préfère garder mes "cartouches".

 

La douce musique de mon téléphone me réveille à sept heures. Avant même de descendre pour prendre mon petit déjeuner, malgré la faim qui me tenaille, je prends une bonne douche. Le café, les tartines de miel sur du pain grillé beurré. Quantités de petits plaisirs qui s'enchaînent dans un enthousiasme grandissant. Il y a une quarantaine de kilomètres jusqu'à l'aéroport. Les formalités d'usages. Je possède déjà mes billets. L'enthousiasme fait place à une certaine impatience. L'idée de ce maudit changement à Roissy gâche un peu ma joie. C'est toujours une perte de temps. Le voyage se déroule sans encombre. Ce qui est normal puisque je ne l'ai pas emmené avec moi. L'avion se pose sur le tarmac de l'aéroport du Castellet pour quinze heures précises. Je récupère mon bagage. Il fait chaud et lourd. J'ai oublié que j'allais vers le Sud. Je suis en bermuda et chemisette. Je me rend à l'agence de location pour récupérer ma Mercedes classe S.

 

Il n'y a qu'une quinzaine de kilomètres jusqu'à Bandol. Une vingtaine de kilomètres jusqu'à Toulon. Le GPS se révèle redoutablement efficace. Comme convenu, je gare la voiture à cinq minutes des grands bâtiments ultra modernes de l'université. Le parc du campus de la Garde. Ouvert au public. Je suis en avance d'une heure. Je flâne un peu. L'endroit est magnifique. Je m'installe à l'ombre sur un banc au bord de la rivière qui coule dans le square. Probablement des étudiants tous ces jeunes installés un peu partout, sur les pelouses, sur les murets. Je quitte le parc par la porte qui donne sur la Valette. Il y a là l'entrée d'un autre parc. Beaucoup plus discret et intime. C'est là, près de la fontaine aux lions que je dois retrouver ma jeune étudiante. Mon cœur bat la chamade, s'affole quelquefois pour secouer ma poitrine. Le soleil est maître de ce ciel d'un bleu d'azur. Je prends quelques photos des têtes de lions magnifiquement sculptées dans le granit.

 

Je m'installe sur le muret pour tremper ma main dans l'eau fraîche. Cette silhouette là-bas. Je suis couvert de frissons. Un spasme manque de me faire vaciller. C'est elle. C'est Christelle. En jupette bleue, chemisette blanche, baskets "converse". Elle tient un fin cartable sous son bras. Elle m'a vu. Elle se met à courir. Je me lève pour aller à sa rencontre. Elle me saute au cou. Je la soulève. De sentir battre son petit cœur aussi fort contre le mien m'arrache une larme. Je suis submergé par l'émotion. Tout comme Christelle qui murmure des propos incompréhensibles. Je la repose au sol en la tenant par les épaules. << Bonjour ! >> disons-nous en même temps. Les milliers de choses que nous avons envie de nous dire se heurtent aux silences de nos émotions. << Viens, ne restons-on pas là, on ne sait jamais. Le monde est si petit ! >> dit elle en m'entraînant par la main. Nous quittons le square pour remonter la rue. Là-bas l'autoroute bruyante.

 

<< Je suis venue avec une copine de fac ce matin. J'ai inventé une soirée avec elle auprès de mes parents. Afin qu'ils ne s'inquiètent pas ! >> me confie Christelle alors que nous nous engageons dans la zone commerciale. De là nous pouvons rejoindre ma voiture sans risquer de rencontrer une connaissance universitaire de ma complice. << Mais tu es venu avec ta voiture ? >> demande la jeune fille en s'asseyant. Je réponds : << Non, c'est la location. Je te rappelle que la mienne est noire ! >>. C'est un peu comme si nos logiciels se connectaient instantanément sur le programme "Ardèche". Nous nous embrassons longuement. Nos mentons sont trempés de salive. Christelle pose sa main sur ma braguette qu'elle palpe, qu'elle ouvre. Elle cesse de m'embrasser pour en extraire mon érection. << Elle m'a manqué ! >> lance t-elle avant de se pencher, de prendre mon érection en bouche. Je suis immédiatement pris de vertige sous les effets de l'indicible caresse.

 

Moi aussi je retrouve les réflexes des vacances. Ma main sous ses cheveux, appuyant sur sa nuque par à coups réguliers. Les gémissements de Christelle sont le plus beau concerto pour une voix. Nous ne pouvons pas rester trop longtemps sur ce parking. Je démarre. Christelle se redresse. Je roule doucement alors qu'elle tient fermement ma turgescence. La jeune fille me raconte sa première journée de cours. C'est la dernière année avant la Licence. J'écoute alors qu'elle bavarde tout en jouant avec mon sexe. Je gare l'auto sur le parking du Thalazur. Je remballe et referme ma braguette. Je récupère la valise dans le coffre. Christelle me tient par le bras. La jeune femme de l'accueil me remet la clef de la chambre numéro 11. Dans l'ascenseur Christelle ne cesse de me toucher, de fouiller ma bouche de sa langue. Dans son attitude il y a bien davantage de sensualité, de sexualité que de sentiments. Je comprends la tactique de ma comparse.

 

N'est-ce pas la meilleure manière de mettre un point final et définitif à notre "folle histoire d'amour malgré nous" comme la nomme Christelle ? Une fois encore je reste admiratif devant les capacités toutes féminines de l'évidente stratégie mise en œuvre. Et pourtant, cette jeune fille n'a que vingt ans. Déjà "affutée" et "rusée". De placer nos retrouvailles sur un plan purement sexuel permet certainement d'éviter les affres de l'affectif, les effets douloureux du sentiment. Cette formule me dépasse encore. Je suis un sentimental, un brin romantique. Christelle se charge de flatter mes autres sens bien plus prosaïques. À peine sommes-nous dans la chambre qu'elle s'accroupit devant moi. Je pose ma valise. Je la regarde ouvrir ma braguette, en extraire le locataire, pour se mettre à sucer. Les yeux fermés, accrochée à mon bermuda, gémissant passionnément. Je l'aide à se redresser. Elle m'entraîne vers le lit. En retirant sa culotte elle se jette sur le dos tout en écartant ses cuisses. << Viens ! Viens vite ! >> s'écrie t-elle. J'ouvre de grands yeux. Je ne suis plus que la victime des évènements. Je me précipite.

 

Je la pénètre avec une étonnante facilité. Malgré cette étreinte folle, cette complicité retrouvée, tout au fond de moi, l'impression de ne pas être avec la même fille se précise. Ce qui me conforte dans cette certitude. Christelle ne veut pas de cet amoureux des vacances d'été. Non. Elle veut l'amant qui a permis à sa libido de s'exprimer dans des situations extraordinaires. Nous ne faisons l'amour que quelques instants. Avant de véritablement baiser comme des malades. Je ne crois pas l'avoir baisé avec tant de fougue en Ardèche. << Ce soir, je ne peux pas manger avec toi. Impossible. Je dois être rentrée pour vingt heures. C'est ma copine qui est censée me ramener ! >> lance Christelle entre deux chevauchées fantastiques. Je la baise. Je me montre "profiteur". Un vrai pervers en rut. Ce qui fait hurler de plaisir la jeune fille. Quand je me retire, je lui fourre le sexe dans la bouche. Je la tiens par ses oreilles pour me masturber dans sa cavité buccale. Je prononce ces mots : << Un proverbe Écossais précise que ni à table, ni au lit, on ne porte le moindre respect ! >>. Je retrouve son rire de l'été.

 

Nous ne sommes plus que deux êtres enivrés d'excitations. Deux "animaux" désireux de nous mélanger dans la sueur, dans les râles, dans les jus dont nous maculons la soie du couvre lit. J'entraîne la jeune fille par ses cheveux. La forçant à marcher à quatre pattes pour faire le tour de la grande chambre. Je fourre mon sexe dans sa bouche à plusieurs reprises. Jouant à fond le jeu imposé par ma partenaire. Elle s'écrie en tentant de déglutir avec peine : << Mais pourquoi que tu n'étais pas comme ça cet été ? >>. Je ne réponds pas. Je me contente de la soulever comme un paquet de linge, de la jeter sur le lit et de la pénétrer à nouveau. Christelle connaît plusieurs orgasmes. Les yeux cernés, emplis de larmes de jouissance, elle lance : << Il faut que je retrouve visage humain. Viens, on prend une douche ! >>. Nous nous habillons. Nous redescendons. Christelle me fixe d'un curieux regards. Elle prétend avoir découvert mon meilleur "côté" seulement aujourd'hui. Je roule doucement. Décidément, je ne comprends pas grand chose à la psychologie féminine.

 

Nous parcourons les vingt kilomètres dans un profond silence. Christelle se contemple plusieurs fois dans le miroir de courtoisie. Je la dépose au bas de l'étroite rue qui mène à sa maison. À environ cinq cent mètres. Elle empoigne ma braguette d'une main de fer, enfonce sa langue dans ma bouche. Elle cesse pour me dire : << Je t'appelle demain matin à l'interclasse, pour dix heures. On fête mon anniversaire dans ta chambre d'hôtel. Je te veux encore plus "sauvage" que ce soir. Mais je devrais être rentrée pour vingt et une heures ! >>. Elle ouvre la portière en lâchant : << J'aime quand tu te comportes en profiteur avec moi ! >>. Elle referme sans me laisser répondre. Je la regarde monter la rue. Christelle ne se retourne pas. Non. Décidément, ce n'est plus la même jeune fille. Mais en repartant vers mon hôtel, je la félicite mentalement d'avoir choisi cette attitude. Après tout, je crois bien que c'est la formule idéale pour en finir pour de bon.

 

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10/11/2023

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