L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Christelle - Épisode 51

                                                       L'anniversaire de Christelle

 

Il fait déjà beau ce matin. Il n'est que 7 h30 et le soleil illumine toute la baie d'une lumière irréelle. J'ai beaucoup apprécié la confortable chambre de mon hôtel. Je passe dans la salle de bain. Aussi luxueuse que celle d'un palace. Mais ne suis-je pas en quelque sorte dans un palace ? C'est tout de même un établissement de standing affichant cinq étoiles. Je me rase en prenant mon temps. Une rapide toilette avant de mettre en tenue de sport. Mon ensemble jogging. Je constate que la température est des plus agréables et que la journée s'annonce chaude. Il y a du monde dans le restaurant. Le petit déjeuner est à la hauteur de toutes les autres prestations. Aux murs il y a de grands miroirs, aux plafonds moulurés des lustres. C'est un peu le château de Versailles. Les grandes fenêtres donnent sur la baie. Le bleu du ciel se reflète dans les eaux calmes de la mer. Des barques, de petits bateaux remuent lentement au gré des flots. J'aime découvrir mes nouveaux environnement en pratiquant le jogging.

 

Une heure d'un running qui me fait longer la plage, l'estuaire, la baie. Je croise nombre d'autres coureurs. De belles jeunes femmes avec lesquelles il est agréable d'échanger un sourire. À cette époque, en 2015, ce n'était pas encore un délit de sourire à une inconnue. En revenant à l'hôtel, sous la douche, je prends conscience que je n'ai même pas encore pensé à Christelle une seule fois depuis mon réveil. Ce qui me rassure. Cette fois peut-être, arrivé au terme d'une belle histoire je n'aurai pas à souffrir d'une séparation brutale. Je m'habille d'un pantalon de toile légère, crème. De mocassins beiges. Une chemisette blanche à manches courtes. Je m'apprête à sortir de la chambre. La musique imbécile de mon smartphone. C'est Christelle. Il est donc déjà 10 h. << Bonjour ! Je t'appelle depuis la salle de documentation ! >> me fait elle en émettant des bruits de bisous. Elle n'a que très peu de temps entre deux cours. << On ne va pas au restaurant. On se fait un repas sandwich au bord de la rivière dans le parc. J'ai envie d'être seule avec toi !>> rajoute t-elle. Péremptoire.

 

Je n'ai pas le temps de répondre mais j'apprécie l'idée. << Bisou. On se voit comme hier. À la fontaine ! >> dit elle avant de raccrocher. J'aime cette spontanéité. Pas d'égarements dans d'inutiles considérations. C'est du "cash". Durant ces trois semaines passées ensemble j'ai souvent apprécié cette attitude. Christelle est une fille sachant prendre des initiatives et des décisions. Je prends l'ascenseur. Il s'y trouve une jeune femme magnifique. Élégante. Nous échangeons un sourire. J'entamerais volontiers la conversation. Mais, curieusement, je ne sais pas par quoi commencer. Dans ces situations mon imagination s'avère pourtant fertile. Et de toute façon cet ascenseur arrive au rez de chaussée. Nous nous saluons poliment alors qu'elle sort. J'appuie sur le bouton du sous sol. Le parking. Je roule doucement sur l'agréable route qui longe parfois la mer. Une vingtaine de kilomètres. J'ai repéré les lieux hier. Je gare la voiture sur le parking du supermarché. Il est à une dizaine de minutes du campus universitaire. Je peux en profiter pour faire les achats.

 

Des fruits à profusions. Nous les avons tant apprécié cet été. De belles nectarines, de beaux brugnons. Deux baguettes de pain complet aux graines. Tellement appétissantes que je pourrais immédiatement mordre dedans. De fines tranches de gruyère de Comté déjà tranchées. Des filets de dinde fumée. Une bouteille de Salvetat. Une petite plaquette de beurre. Dans ma sacoche en bandoulière, j'ai mon couteau Suisse. Un vrai. Multi fonctions. Que je préfère au Laguiole qui m'a longtemps accompagné. Il me reste une petite demi heure. Le temps d'arriver sur notre lieu de rendez-vous. Il y a peu de gens en cette fin de matinée. Je repère la fontaine aux magnifiques têtes de lions sculptées dans le granit. Là-bas, à une trentaine de mètres j'avise les bancs. C'est un chemin pavé qui surplombe les eaux calmes de l'étroite rivière. J'investis le banc le plus reculé, entre les bosquets soigneusement taillés. Je prépare les sandwichs. Je dispose les mouchoirs en papier en guise de serviettes. Les gobelets.

 

Pas le moindre souffle de vent. Je suis à l'ombre des platanes. Il y a de rares promeneurs qui passent au-dessus, sur l'allée. Je guette l'arrivée de mon rendez-vous. J'ai beau regarder avec attention, scruter avec soin. Il est midi dix. Je ne m'y attendais évidemment pas. Christelle n'arrive pas par les grilles ouvertes de l'entrée du parc. Pour faire diversion sans doute, c'est par le petit pont chinois qui enjambe la rivière à son autre extrémité qu'elle arrive. Dans une jupette bleue nuit, plissée. Un chemisier blanc, des socquettes blanches dans ses converses bleues. Son allure de lycéenne juvénile, d'adolescente me frappe soudainement. Elle ne fait une fois encore pas ses vingt ans. Elle se met à courir pour me rejoindre. Je me lève. Elle me saute au cou. Je la soulève. Elle ne pèse rien. Ça me surprend une fois de plus. << Je suis morte de faim ! >> s'écrie t-elle en découvrant ce que j'ai préparé.

 

<< C'est génial. On est de nouveau en Ardèche et en vacances ! >> lance t-elle ouvrant la bouteille, avant de remplir le gobelet pour boire goulument. << Wouah, j'avais soif ! >> dit elle en s'installant. Christelle me raconte sa matinée. Je raconte la mienne. Je la rassure, j'ai très bien dormi dans mon hôtel de grand standing. Je précise : << Mais pour ton anniversaire ce soir, je fais monter le repas dans la chambre. Tu voudrais quoi ? >>. Christelle savoure son sandwich en poussant des << Mmhh, miam ! >>. Elle avale, prend une goulée d'eau et répond : << Steak frites salade avec jus de fruits ! >>. Nous rions de bon cœur quand je précise que c'est le restaurant d'un hôtel cinq étoiles et qu'il serait sympathique d'étudier la carte avant. Il y a probablement là des spécialités qu'il serait agréable de découvrir. Des mets rares et gouteux. << On s'en fout de la bouffe, je veux baiser avec toi ! >> s'exclame t-elle. Je reste pantois. Décidément ma complice se révèle déterminée dans ses désirs. Elle tourne la tête, me fixe dans les yeux pour rajouter : << Une dernière fois ! >>

 

Sa façon très personnelle de marteler chaque syllabe est encore accentuée par le ton froidement déterminé avec lequel Christelle prononce ces mots. Je ne retrouve pas seulement la jeune fille espiègle de nos vacances mais je découvre surtout l'étudiante sérieuse assise à ma droite. Le lycée n'est pas très loin. Elle en a encore les réflexes de lycéenne. J'ai une fois encore l'impression d'être en compagnie d'une adolescente. Il y a décidément un fossé qui s'est creusé entre le souvenir pourtant récent de nos trois semaines ensemble et la jeune personne près de moi aujourd'hui. Ce n'est pas seulement troublant mais peut-être légèrement dérangeant pour le quadragénaire que je suis. Surtout qu'une fois encore Christelle me paraît tellement juvénile. Ce qui n'est pas non plus sans créer un certain malaise. S'en rend t-elle compte ? Prend t-elle également conscience de cette situation plutôt paradoxale ? Christelle reprend ses cours à quatorze heures. Il nous reste une heure. Elle termine à dix sept heures. Nous mettons au point les horaires de la soirée. Nous nous retrouverons dans le hall de mon hôtel en fin d'après-midi.

 

Nous remballons nos emballages vides pour les jeter dans une des poubelles du parc. << Viens, je connais un endroit cool ! >> fait Christelle en prenant ma main. Son porte documents sous le bras gauche elle m'entraîne. Nous longeons la rivière jusqu'à la sortie du parc. Là-bas, à environs cinq cent mètres, l'autoroute dont nous entendons l'incessant vacarme routier. Il y a un escalier étroit qui descend au bord de l'eau. Un muret que nous contournons. Assis à l'abri des regards, nos dos appuyés contre les pierres de taille, nous enlevons nos chaussures pour tremper nos pieds dans l'eau. Délicieuse sensation. Le bruit est beaucoup moins perceptible dans le creux du cour d'eau. Christelle s'allonge sur le côté, sa tête sur ma cuisse. Je caresse ses cheveux. Elle revient sur quelques moments intenses de nos vacances. Des situations et des évènements qui resteront à jamais dans nos mémoires. Avec ce phénomène inévitable que chacun s'en est déjà construit sa version personnelle. Nous rions de nos hésitations devant tel ou tel évènement vécu. Alexia la dame des chevaux. Le nudiste pervers.

 

<< J'ai sucé deux peintres mais je n'ai fait l'amour qu'avec un seul ! >> lance t-elle en descendant la tirette de ma braguette. Elle rajoute : << On se voit une dernière fois ce soir. Il le faut. Pas demain. Ne m'en veux pas, ne sois pas triste. Pour moi, c'est une question d'hygiène mentale en quelque sorte ! >> dit elle avant d'extraire mon sexe de mon pantalon. Elle joue un peu avec en chantonnant. Elle rajoute : << C'est mieux de finir comme ça, en restant dans nos souvenirs des amants pour toujours ! >>. Je ne dis rien. Ces propos typiques d'une jeune fille à peine sortie de l'adolescence désireuse de se sortir d'une situation inconfortable sont à la fois émouvants et amusants. Lentement sa bouche se referme sur mon prépuce. L'indicible caresse me projette immédiatement dans les volupté de l'irrationnel. Je veux m'adonner à mes penchants romantiques quand Christelle se couche sur le ventre. C'est une véritable fellation passionnée à laquelle elle se livre tout aussi soudainement. Elle cesse soudain pour murmurer : << Ne me respecte pas ce soir. S'il te plaît. Il faut que cela fasse partie de la "thérapie" ! >>. Je demande : << Avant la convalescence ? >>. Sans répondre mais en gémissant affirmativement elle reprend sa fellation.

 

Je garde toujours le parfait contrôle. Mes pulsions sont parfaitement maîtrisées. Même si l'envie d'éjaculer me gagne sous les assauts fougueux de ma complice, je résiste sans trop de peine. Il n'y a strictement rien de romantique dans l'attitude de Christelle. Aussi, comprenant très vite le registre sur lequel elle désire situer les choses, je saisis sa nuque. J'appuie. Je relâche. Je recommence. Je chuchote : << Ce soir, à l'hôtel, je vais moi aussi situer les choses ! >>. Christelle en glousse sans cesser de sucer passionnément. Je murmure : << Adorable petite salope ! >>. Elle cesse pour rire. Des voix. Je reste vigilant. De l'autre côté de la rivière, derrière les bosquets, je devine les vêtements colorés des rares promeneurs. Personne ne se doute de ce qui se passe ici, à une dizaine de mètres. J'empoigne les cheveux de Christelle pour retirer sa bouche. Elle lutte un peu pour m'en empêcher. C'est très rapidement un jeu.

 

Elle pousse à chaque fois un cri de dépit. Je m'empresse d'y fourrer mon sexe à nouveau. J'appuie sur sa nuque sans lâcher ses cheveux. Je tire encore plusieurs fois. J'appuie. Ce jeu la fait gémir de plaisir, glousser de joie. J'ai l'envie grandissante de me comporter en véritable pervers avec cette jeune fille dont je découvre une toute autre facette. Qui me prie de adopter les attitudes. Je retire fermement sa bouche en la forçant à cesser. La bouche ruisselante de liquide séminale dont elle tente d'avaler ce qui lui échappe, Christelle se redresse. << J'aime quand tu as ce comportement avec moi. Les garçons veulent toujours êtres doux et tendres avec moi. Alors que je les aime fous et plein d'initiatives. J'adore être étonnée. Malmenée peut-être ! >> dit elle en se réajustant. Nous nous redressons. Je remballe en faisant attention. Il serait dommage que les coulures tâchent mon pantalon. Ce visage presque nubile me trouble au point d'avoir l'impression de commettre un délit. Très étrange sensation.

 

Je retire les fibres d'herbes et les particules pierreuses des vêtements de ma belle étudiante. Comme elle fait gamine, innocente et juvénile en m'observant ainsi, amusée. C'est terriblement troublant. Ce passage d'une situation à l'autre est encore la cause d'un nouveau choc dans ma psyché. Comme si elle devinait mes pensées, Christelle s'écrie : << J'ai 20 ans aujourd'hui cher monsieur. Je veux un superbe cadeau ! >>. Nous rions en remontant l'escalier. Pour d'évidentes raisons de précautions les plus élémentaires nous arrêtons devant la fontaine. Je demande à une jeune femme asiatique qui passe avec un grand carnet à dessins sous le bras de nous prendre en photo. La jeune femme est toute contente en s'écriant : << Oh oui ! Avec plaisir ! >>. Je tends mon téléphone. Christelle et moi prenons la pose pour trois clichés. << Tu me les enverras par mails ! >> lance t-elle. Un dernier bisou. Je la regarde s'éloigner d'un pas rapide. Elle ne se retourne pas.

 

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17/11/2023

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