L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Christelle - Épisode 8

                                           Je suis victime de quelques vertiges

 

Christelle se redresse. Me prenant par la main, elle m’entraîne jusqu’à la chaîne. La jeune fille passe dessous et m’invite à la suivre. Je me baisse à mon tour pour prendre le même chemin. Celui-ci n’est autre que le sommet du viaduc. J’évite de regarder vers le bas d’un côté ou de l’autre. Christelle ne semble pas souffrir d'un quelconque vertige. Quand elle me regarde c'est en souriant de mon air soucieux. En se gaussant même par instants. << Tu as peur ? >> chuchote t-elle en posant ses mains sur mes épaules. J'avoue ma phobie de ces situations. Je n'ai jamais réussi à surmonter, à dompter mes craintes et mes peurs face au vertige. Alors j'ai développé une façon personnelle de maîtriser mon acrophobie. Cette angoisse qui me gagne rapidement au dessus du vide. Je ne regarde pas vers le bas.

 

L’étroitesse du chemin de pierre, entouré de chaque côté d’un muret qui m'arrive aux hanches, ne mesure pas plus d’un mètre cinquante de large. C’est réellement impressionnant de se balader là-haut. À certainement plus de soixante dix mètres au-dessus du lit d'une rivière quasiment asséchée. Une brise légère souffle sans pourtant apporter la moindre fraîcheur. Christelle m’entraîne en marchant de plus en plus vite. Je fixe ses pieds, ses mollets, ses cuisses. J'essaie de faire diversion à mes sens pour éviter de penser à l'endroit où je me trouve. Pour occulter l'altitude où je suis entrain de faire des folies. Christelle se retourne quelquefois pour demander : << Tout va bien ! Tu es sûr ? >>

 

Je réponds : << Oh oui ! Je me porte comme un charme. À part l'envie de vomir. De me coucher pour ramper et quitter ce lieu à quatre pattes en fermant les yeux, tout va très bien ! >>. Christelle éclate de rire. Soudain, là, devant nous, un trou béant empêche tout passage. Christelle, s’avançant au mépris du danger, me fait : << Oh punaise, viens voir, c’est vachement impressionnant ! >>. A la limite de la nausée, très inquiet et plutôt effrayé, je pose un pied devant l’autre. Je n'en peux plus. Je vais m'effondrer. << Mais c’est qu’il tremble notre quadra ! >> me fait elle encore en saisissant mon sexe qui pend lamentablement de ma braguette. Oui. Je tremble comme une feuille.

 

Je n’en mène pas large. Je saisis la main de ma complice. C’est moi qui prend l’initiative de l’entraîner à retourner sur nos pas. Christelle, amusée, me suit sans rechigner. << Tu sais, j’ai la trouille aussi, tu imagines un peu les pierres sous nos pieds, avec nos poids ? >> précise t-elle. À cette simple idée du vide sous le viaduc je marche de plus en plus vite. Je ne discute plus. C'est comme un réflexe de survie. Je l’entraîne de toutes mes forces. Arrivés au bout du viaduc, Christelle me saute dans les bras. Je prends d'énormes bouffées d'air. Je respire. Mon sentiment est comparable à celui que l'on éprouve en descendant du grand huit. Avec l'estomac de travers et les jambes flageolantes.

 

<< Mon héros m’a sauvé ! Il mérite une récompense ! >> lance la jeune fille en s’accroupissant devant moi. Me fixant dans les yeux, elle engouffre la totalité de mon sexe mou dans la bouche. La sensation, délicieuse, ne fait pas cesser ma légère tremblote. Je la laisse faire quelques minutes. Cette fellation agit un peu sur moi comme une thérapie d'apaisement. Mon cœur se remet à battre normalement. Ma tension redevient normale. Se retirant, Christelle me fait : << J’aime aussi quand tu ne bandes pas. Je récupère plein de jus ! Je crois que je vais t’emmener dans des endroits dangereux plus souvent ! >>. Nous éclatons de rire. La jeune fille se redresse. Je la soulève. Des bises.

 

Nous décidons de reprendre le sentier qui descend. Suffisamment d'émotions pour la journée. Christelle me propose de nous installer au bord de la rivière et d’y passer une partie de la journée. A deux reprises, sans me prévenir, en me faisant : << Stop ! Contrôle ! >> la jeune fille, s’accroupit pour me sucer quelques instants. Je retrouve une érection qui me réconforte. Le vertige qui m’habite à présent est d’une toute autre nature. Bien plus gérable que le précédent. Christelle sautille parfois autour de moi. Elle me prend par les épaules. Pose ses lèvres sur les miennes. Le bonheur qui nous envahit est presque palpable. J'aimerais suspendre le temps. Que tout s'arrête pour l'éternité.

 

Nous arrivons à la voiture. Nous revenons récupérer le plaid, la glacière, les fruits et le pain. Nous retournons à la rivière dix minutes plus tard. Il est presque midi. Mon sexe toujours à l’air, car j’ai l’ interdiction formelle de le rentrer. Je suis habité d’un sentiment d’insécurité. Je n'arrête pas de regarder avec une grande attention partout autour de nous. Nous n’avons encore croisé personne ce matin. Il faut préciser que cette chaleur est assez dissuasive. Nous nous installons au bord de l’eau claire, à l’ombre d’un des piliers massifs et vertigineux. Dire que nous faisions les clowns là-haut ! Cette simple pensée me procure une forte décharge électrique tout le long de la colonne vertébrale.

 

A peine suis-je allongé que Christelle se love contre moi. Comme une petite chatte, elle se frotte contre ma cuisse en ronronnant. Elle enfonce sa langue dans ma bouche. Ça aussi ça procure des frissons. Nous vivons tous deux un véritable enchantement paradisiaque. Doucement, cessant de m’embrasser, la jeune fille descend vers mon sexe qu’elle gobe de la plus douce des manières. Je me laisse faire. << Surprends-moi ! >> me fait elle durant le court instant où elle cesse de sucer. Appuyant sa demande d’un clin d’œil elle me masturbe lentement. Je crois comprendre ce que la jeune fille sous-entend. Je passe délicatement ma main sur sa joue. Jusque dans sa nuque.

 

Je demande d'un air faussement innocent : < Tu ne veux pas qu’on mange d’abord ? >>. Christelle rit aux éclats. << Tu as faim aussi ? >> répond t-elle espiègle et mutine. Revenant se lover dans mes bras. Frottant délicatement sa joue sur la mienne. Je suis pétri d'émotions. Mais, en compagnie de cette étonnant compagne d'aventures, cette émotion devient une constante. Je sais ce qui m'arrive. Ce qui naît tout au fond de moi. Cette idée m'effraie soudain. Je suis encore dans une de ces situations insolubles où la finalité apparaît clairement dans sa douloureuse réalité. J'occulte immédiatement cette pensée. Christelle est-elle télépathe où ressent elle les mêmes tourments ?

 

Mon sexe dans sa main, Christelle me fixe longuement. Silencieuse. Ce regard soudain mystérieux qu'ont les filles qui nous jaugent. Ce regard qui nous pénètre jusqu'à l'âme. Ce regard qui nous déshabille complètement. On ne peut plus tricher. C'est impossible. Les plus fourbes baissent alors les yeux. Les timides, les craintifs ont un sourire un peu niais. Les combatifs luttent sans froncer les sourcils. Les inconscients, dont je fais partie dans ce genre de situation, se laisse crétiniser par le sentimentalisme, par le romantisme. Au point d'en oublier ce que ma partenaire tient dans sa main droite. Ma complice d'aventures se met à serrer. Par petits mouvements répétés avant de me masturber franchement. Très certainement pour me tirer de mes introspections qu'elle devine stupides, inutiles et dérisoires...

 

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23/10/2023

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