L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Complicité avec Anne-Marie

                                         Tendre randonnée avec Anne-Marie

 

        Ce samedi matin, je suis à l’hypermarché. Il n’y a pas trop de monde. Je peux flâner dans les rayons. Même dans ceux où je n’ai strictement rien à faire. Je pousse mon caddie en comparant certains produits. << Bonjour ! >>. Je me retourne. Je connais cette voix. Quelle surprise. C’est Nathalie. Nous nous serrons la main. L’attitude de la jeune femme est étonnante. C’est comme si nous étions de vieux amis. Nous bavardons un peu. Je n’évoque surtout pas le projet de randonnée avec Anne-Marie cet après-midi. Judicieusement. Car si elle en avait été informée, Nathalie n’aurait pas manqué de m’en parler la première. Nathalie qui revient sur sa découverte d’un de mes circuits trous mercredi dernier. << Tu m’en feras découvrir d’autres avant l’hiver ? >> me demande t-elle. Je promets de l’emmener sur le parcours des 18 trous. << Comme au golf ! >> s’écrie t-elle. Nathalie n’évoque pas une seule fois notre amie commune. Est-ce délibéré ou est-ce par omission ? Cette question reste sans réponse. J’entre totalement dans le jeu sans en parler non plus.

 

        Nous parcourons quelques rayons, chariot contre chariot, en devisant. La professeur des écoles envisage des vacances au soleil durant les congés de la Toussaint. J’écoute. Décidément, le monde est petit. Là-bas, poussant un caddie, accompagnée de sa maman, Virginie traverse l’allée centrale. Elle m’aperçoit. La jeune fille m’adresse un furtif sourire. Nathalie ne se rend compte de rien. Je n’aime pas à devoir m’expliquer ou encore à rendre des comptes. Nous nous séparons dans l’allée des promotions. C’est la semaine Italienne. Il y a l’embarras du choix dans ces attractives présentations. De beaux panettones. Je me prends un gros morceau de Parmesan. Un autre de Grana Padano. Cette fois Nathalie me fait trois bises. << On se tient au jus ! >> lance t-elle en m’adressant un clin d’œil. Ce mot "jus", appuyé volontairement, résonne d’une bien étrange façon. Il me reste également à l’esprit l’espièglerie de ce clin d’œil entendu. Nul doute qu’il était intentionnellement destiné à souligner le mot "jus". Cette pensée me procure une très excitante érection pour le restant de mes courses.

 

        Je ne croise plus Virginie. Je préfère d’ailleurs ne pas le faire. Ne pas la mettre dans un quelconque embarras en présence de sa mère. Au détour de chaque tête de gondole, je reste aux aguets. Prêt à reculer immédiatement si je devais les rencontrer. Je passe en caisse. Je reste un instant à lire les menus proposés à la cafétéria. Le samedi c’est souvent exotique. J’hésite. Un alléchant couscous poulet titille mon appétit alors qu’il n’est que midi moins le quart. La meilleure façon de me décider est d’aller mettre mes achats dans le coffre de la voiture. L’inspiration est la parfaite conseillère. Je me laisse séduire. J’opte pour le couscous. Certes, ce n’est pas diététique. Mais après tout, il est parfois sympathique de se laisser aller aux facilités. Le ciel est voilé. D’un gris uniforme. La température de 19°. Je passe en caisse avec mon plateau. Je suis installé près de la grande baie vitrée. La vue sur le parking n’est sans doute pas la plus attrayante. Je n’ai qu’à penser à la forêt qui nous attend cet après-midi pour trouver cette aire de stationnements absolument magnifique.

 

        Je prends mon temps. J’ai une chance inespérée. À la table voisine ce sont des cadres d’entreprises. Six dont deux femmes sublimes d'élégances. Ils parlent business en entrecoupant leurs dialogues de plaisanteries subtiles. Dans le calme et la finesse. J’apprécie. Je mange de bon appétit en écoutant. En souriant de ces bons mots échangés à quelques mètres. Quand ils s’apprêtent à se lever pour partir, je termine mon dessert rapidement. Je vois là-bas une famille de Simpson guettant les places qui se libèrent. Je veux fuir avant qu’ils ne repèrent la table voisine à présent libre. Je me sauve juste à temps. Trois gosses bruyants pourraient gâcher la fin de ce moment de grâce. Je roule doucement en pensant à Nathalie. À son jeu de mots. À son "jus" de mots plutôt ! Et à son clin d’œil. En arrivant, je range les courses. Je me brosse les dents avant de me changer. Mon bermuda kaki. Un sweat brun. Dans le petit sac à dos, des pommes, des noix, la bouteille d’eau, la minuscule paire de jumelles. Les barres de céréales et le K-ways. Les soirées sont de plus en plus fraîches à l'approche de la mi octobre.

 

        Pressé de retrouver ma partenaire de randonnée, je dévale les escaliers. Il y a vingt cinq kilomètres et il n’est que treize heures trente. Je suis dans l’interrogation. Vais-je parler de ma rencontre avec Nathalie ce matin ? Si j’omets de le faire et que ce soit Nathalie qui le fasse, quelle serait la réaction d’Anne-Marie ? C’est souvent compliqué avec les femmes. J’opte pour la vérité. Cela évite toujours les problèmes. J’arrive un peu avant quatorze heures. Anne-Marie dans sa superbe nouvelle Clio rouge bronze, arrive à l’instant où je me gare. Elle aussi est équipée pour notre marche. Nous nous faisons la bise. Nous changeons de chaussures. Il fait doux avec 21°. Nos sacs sur le dos, nous nous mettons en route. De nombreuses voitures sont stationnées là. On entend des rires en passant devant le restaurant. C’est comme un rituel que nous accomplissons en prenant le sentier raide qui contourne la terrasse déserte. Le pont de pierres en dos d’âne. Le chemin qui prend à gauche. Anne-Marie me raconte sa semaine.

 

        Parfois, pour appuyer un propos, elle saisit mon poignet ou ma main. Nous continuons après les panneaux indicateurs pour prendre le circuit des 18 trous. Je me décide. Je raconte ma rencontre avec Nathalie à l’hypermarché. Anne-Marie s’arrête. D’un ton grave elle dit : << Je le savais. Nathalie m’a téléphoné à midi. J’attendais cet aveux. Il me rassure sur l’homme que je devine et que tu es certainement ! >>. Elle pose ses mains sur mes épaules, se met sur la pointe des pieds pour poser ses lèvres sur les miennes. Je suis étrangement soulagé. Récompensé de ma sincérité. Je reste immobile. Anne-Marie recule, me lâche et rajoute : << J’aime la compagnie des gens qui la jouent cash. Je déteste les fourbes et les intrigants ! >>. Je précise : << Il en va de même pour moi ! >>. Anne-Marie passe devant pour ouvrir la marche. J’admire sa plastique. Sa silhouette “normale“. Ses cheveux auburns attachés en queue. Tout en marchant, elle me raconte d’amusantes anecdotes concernant son travail d’enseignante en CM2. Les premiers émois qu’elle découvre chez certains garçons.

 

        Surtout quand elle vient à l’école en jupe. << Il y en a quelques uns qui me reluquent déjà d’une bien étrange manière ! >> lance t-elle. Nous en rions de bon cœur lorsqu’elle précise : << Et pas que les cancres ! >>. Voilà le premier abri à bois. Nous sommes légèrement en sueur. Il y a un tronc d’arbre couché. Nous pouvons nous y assoir. Anne-Marie pose sa main sur la mienne. << Comment s’est passée ta virée avec Virginie ? >> me demande t-elle. Là aussi, j’hésite. Je n’ai pas vraiment envie de révéler les confidences de la jeune fille. Je me contente de rester vague et plutôt évasif. Il n’en faut pas davantage pour éveiller la curiosité d’une femme. Sur son insistance je finis par dire : << Elle a un petit copain. Ce qui va mettre un terme au reste ! >>. Il y a un long silence. Anne-Marie se rapproche, pose sa tête sur mon épaule pour murmurer : << Moi, je n’ai pas de petit copain mais j’en aimerais bien un ! >>. Elle croise ses doigts entre les miens en rajoutant : << Je postule. Je pose ma candidature ! >>. Nous rions aux éclats.

 

        Anne-Marie porte une de ses jupettes de randonnée. En lycra. Décathlon. Je pose mon autre main sur sa cuisse. C’est doux et chaud. Comme du velours. Je monte doucement jusqu’à sentir la douceur du coton de sa culotte. Je dis : << Votre candidature pourrait m’intéresser. Connaissez-vous la promotion canapé ? >>. J’ai rarement vu Anne-Marie partir dans un tel fou rire. Avec peine elle lance : << Vous connaissez mes compétences cher monsieur ! >>. Je rajoute : << Voyez-vous, il me faut vous faire passer une dernière épreuve ! >>. Anne-Marie se lève. S’installe à califourchon sur mes cuisses. Ses bras autour de mon cou. Elle pose sa bouche sur la mienne. Nous les ouvrons en même temps. C’est un baiser passionné et passionnant. Mon érection contre la culotte de ma postulante. Nos mentons sont rapidement mouillés de nos salives. << J’ai envie de toi. Là, maintenant ! >> fait ma complice en se levant. Je regarde partout autour de nous. Nous n’avons croisé que deux couples et un petit groupe.

 

        Je propose d’aller un peu plus loin. Je connais un endroit bien plus isolé. Il y a même une cavité rocheuse dans laquelle s’abriter. Même s’il n’y a aucune menace de pluie. Je me lève à mon tour pour entraîner ma professeur des écoles par la main. Nous marchons vite, impatients de nous retrouver loin du sentier. C’est là. Un petit ravin. Une terrasse naturelle de quelques mètres. L’entrée d’une caverne. De la mousse. Anne-Marie a l’identique réflexe que moi. De nos sac à dos nous sortons nos K-ways pour les étendre sur le sol terreux. Nous sommes assis en tailleur à nous observer. À nous sourire. Ce ne sont pas les pulsions d’un amour fou qui nous animent. C’est peut-être bien davantage. La lucidité. Le désir. Ce qu’un homme et une femme peuvent s’offrir de meilleur. Comme nous le répétons souvent en riant, nous faisons l’amour en amis. Anne-Marie me pousse pour me faire tomber en arrière. Elle place mon sac à dos sous ma nuque. Me chevauche en se frottant lascivement. Elle se penche pour poser ses lèvres sur les miennes.

 

        Mon érection ne tarde pas. Ce qui décuple les ardeurs de mon amie. Elle se laisse choir sur le côté pour retirer sa culotte. Descend la tirette de mon Bermuda pour en extraire la turgescence. Elle la garde dans sa poigne ferme en remontant sur moi. Ce sont toujours des moments d’une grande intensité quand ma partenaire immisce mon sexe dans le sien. Je ne suis pas obligé de contrôler l’intromission. Je n’ai qu’à rester le jouet des désirs de ma complice. Je suis au spectacle. Immobile. Je la regarde bouger lentement. Tortillant son bassin afin de trouver l’angle favorable. << Comme c’est bon avec toi ! >> chuchote t-elle à quelques reprises. Mes mains caressent ses reins, ses hanches, ses aisselles pour s’attarder sur ses seins. Notre plaisir est partagé. << J’aime dominer la situation, tu sais ! >> murmure t-elle. Je réponds : << Oui, je vois et j’apprécie ! >>. Je bouge lentement, épousant parfaitement le mouvement de ma comparse. Nous nous berçons. Nous cessons pour recommencer. Anne-Marie se retire.

 

        Nous nous asseyons une nouvelle fois en tailleur. L'un face à l'autre. Cette fois pour grignoter nos pommes. Anne-Marie me confie ses ressentis. Quelques aveux de femme heureuse que je savoure avec autant de délectation que ma pomme. << Ça fait plus d’un an qu’on se connaît. Presque un an qu’on se branle en webcam. Et seulement quelques semaines qu’on baise ! >> lance t-elle. Nous en rions de bon cœur. Je rajoute : << Oui, mais tout ça en amis, ne l'oublions pas ! >>. Anne-Marie frotte le trognon de sa pomme contre mon sexe tout mou. Elle insiste en le tenant bien. Je la regarde faire, amusé et curieux. Elle change de position pour prendre mon sexe en bouche. << Mmhh, c’est encore meilleur avec l’option pomme ! >> dit elle en cessant. Elle rajoute : << Il faut que j’essaie à la banane ! >>. Je tire les noix et le casse noix du sac en lançant : << Aux cerneaux de noix aussi ! >>. Je commence à les casser. Nous partageons le contenu de chacune. Ma complice en casse un petit bout qu’elle glisse sous mon prépuce. Avec douceur, sans me faire mal.

 

        Ce qui fait une vilaine bosse sous la peau. << Je vais venir le chercher, mais sans les mains ! >> s’exclame t-elle. Cette fois Anne-Marie se met à quatre pattes. Je peux sentir sa langue exploratrice qui tente de récupérer le morceau de noix. Elle glousse en riant à chaque fois que le petit bout lui échappe. Je n’ai encore jamais vécu une telle situation. Je suis enchanté d’y assister tout autant que de la vivre. Mon érection facilite les choses. Anne-Marie se redresse, triomphante, me montre le morceau de noix entre ses dents. Je dis : << On va refaire avec tous les aliments qui existent sur terre ! >>. J’adore voir rire Anne-Marie. Elle manque de s’étouffer avec le petit bout de noix. Je tape sur son dos pour le faire descendre par le bon itinéraire. Les larmes aux yeux, Anne-Marie me remercie : << Tu m’as sauvé la vie. Je te suis redevable ! >> fait elle en me faisant tomber sur le dos pour me chevaucher à nouveau. Avec mon pouce, je stimule son clitoris. Petit pois turgescent qui n’apparaît que pour moi. Je mouille mon pouce pour que cette caresse soit encore plus douce.

 

        Sans déboîter, doucement, en nous concentrant pour réussir le changement de position, je passe sur elle. Je reste toutefois en appui sur mes bras pour ne pas peser de tout mon poids. Nous faisons l’amour. Ce n’est que tendresse, berceuse et douceur. La bouche près de mon oreille ma comparse murmure d’incompréhensibles paroles. En haletant. Des propos amphigouriques qui nous font rire. À la mi octobre, si on n’est pas attentif à l’heure, c’est le climat qui s’en charge. Un vent léger vient balayer nos jambes nues. << Viens ! >> s’écrie Anne-Marie en accélérant subitement. Je l’imite. Nous connaissons un orgasme commun. Fabuleux et champêtre. Dans des gémissements de bonheur. << Mais comme c’est bon avec toi ! >> s’exclame Anne-Marie alors que je me retire délicatement. Nous sommes en sueur et nous en prenons pleinement conscience avec la fraîcheur. Anne-Marie consulte son smartphone. << Oh purée, dix sept heures trente ! >> s’écrie t-elle. Nous réunissons nos affaires. Je propose : << On mange ensemble ce soir. Chez moi ou dans un bon restau ? >>

 

        << Ça me plairait bien mais j’ai promis à Nathalie d’assister à son match de basket ce soir ! >> répond ma partenaire de randonnée. C’est vrai. Je me souviens. Durant nos balades Nathalie parlait souvent de son club et de ses entraînements. Nous redescendons à marche forcée. Cette délicieuse sensation d’avoir les organes génitaux congestionnés. Nous partageons cette sensation en riant. Nous arrivons au restaurant pour dix huit heures trente. Je dis : << On aurait le temps de manger là, tu sais ! >>. Devant mon insistance, Anne-Marie s’ajuste. << On n’est pas très présentables pour un samedi soir ! >> s’exclame t-elle. Je la rassure. Nous ne sommes certainement pas les seuls randonneurs à venir manger en soirée. Et comme nous sommes en avance, il y aura probablement une table. J’y entraîne ma randonneuse par la main. Gagné ! Il y a des tables à notre disposition. Mais il faudra libérer la nôtre avant vingt heures. Les réservations du samedi soir. Nous dégustons des tournedos accompagnés de frites succulentes. Une laitue. Trois musiciens préparent leurs matériels.

 

        Nous bavardons en envisageant la prochaine randonnée. << Nathalie est très voyeuse. Ça te dérange si elle nous regarde la prochaine fois ? >> me demande soudain mon amie. Je réponds : << Toi tu es exhibitionniste et tu aimerais ça. Avoue ! >>. Anne-Marie pose sa main sur la mienne en disant : << Tout comme toi ! Ça va nous changer des webcams, tu sais ! >>. Je demande : << Que proposes-tu ? >>. Ma complice rajoute : << Je prépare le plan pour mercredi prochain. S’il ne pleut pas ! >>. Je propose qu’en cas de pluie tout cela se passe chez moi. << Non, chez moi, je préfère ! >> lance Anne-Marie. Que dire ? C’est la femme qui décide ! L’addition. La nuit est tombée alors qu’il n’est que dix neuf heures trente. Nous mettons nos K-ways. Nous changeons de chaussures. Anne-Marie se love dans mes bras en murmurant une nouvelle fois : << C’est si bien avec toi. Merci pour le restau ! >>. Elle m’embrasse. Nous nous suivons jusqu’au carrefour avant le bourg. Le bras levé, la vitre baissée, Anne-Marie me fait un dernier coucou avant de tourner à droite.

 

        Un appel de phare et je continue tout droit. Il est vingt heures quinze quand je suis chez moi. Une douche. Vite. Un thé au jasmin, fumant dans sa tasse à côté de l’ordinateur. Je suis en peignoir. Nous avons prévu de nous retrouver en webcam demain soir, dimanche. Je surfe un peu sur les sites Gloryhole que j’affectionne tout particulièrement. À l’affut d’éventuelles nouveautés. Puis les cotations de la bourse. Le CAC 40. Cotations qui me sont plus qu'agréablement favorables. Il est vingt deux heures trente quand je retrouve la douceur des draps changés ce matin…

 

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02/01/2025

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