Concarneau
Émotions suaves d'un après-midi d'été
L'oiseau qui chante sur la rambarde du balcon nous réveille de ses gazouillis. En gémissant, Odélie se tourne pour se blottir contre moi. Nous restons un petit moment à émerger. Sortant du sommeil lentement. Ses pieds tentent de récupérer toute la chaleur des miens. La nuit a été fraîche. La porte fenêtre est grande ouverte. En découvrant l'immensité du bleu d'azur de ce ciel d'une pureté immaculée, nous avons comme une prémonition. Cette nouvelle journée sera magnifique. Se levant d'un bond pour se précipiter vers la porte des toilettes, Odélie s'écrie : << Pipi ! Urgence absolue ! >>. Je me lève pour aller sur le balcon. C'est une sorte de rituel de m'y rendre. La douceur m'étreint aussi soudainement que s'envolent les deux merles rieurs. Odélie vient me rejoindre. Ses bras autour de ma taille, contre mon dos, ses lèvres dans ma nuque, elle me demande : << Tu as bien dormi ? >>. Je la rassure. Je ne dors jamais aussi profondément qu'avec elle. Je me tourne.
Je la tiens par la taille. Nous nous sourions. Nos lèvres s'effleurent. Nous sommes tous les deux en T-shirts et slips de nuit. C'est à mon tour d'aller aux toilettes. J'entends ma compagne de vacances chantonner en préparant le café. C'est certain, la journée s'annonce magnifique. Quel que soit le temps qu'il fera. Elle est près de moi. Je la rejoins à la cuisine. Je presse les oranges, je pèle les kiwis. Le grille pain éjecte ses premières tranches. << Je vous perturbe monsieur ? >> demande ma complice en caressant mes cuisses le long desquelles remontent ses mains. Je réponds : << Pensez-vous chère demoiselle ! >>. Alors que je beurre les tartines avec une maladresse qui nous fait rire aux éclats. Nos lèvres s'effleurent une nouvelle fois avant de nous installer confortablement sur les fauteuils en rotin du balcon. C'est là que nous savourons notre petit déjeuner. Nous revenons sur nos flâneries de hier à Douarnenez. Nos "jeux" de rôles. De beaux souvenirs.
En mangeant de bon appétit, nous envisageons le très vague programme de cette nouvelle journée ensemble. Odélie aimerait beaucoup prendre le repas de midi ici. << Ça me change du camion. Et puis c'est agréable de faire la bouffe dans une cuisine fonctionnelle ! >> confie t-elle. Je comprends parfaitement. En début d'après-midi nous partirons pour Concarneau. Trente quatre kilomètres depuis Locronan. Dès la vaisselle faite, nous revêtons nos shorts de lycra noir, nos T-shirts de lycra rouge. En nous tenant les mains nous dévalons l'escalier. La température extérieure est déjà de 22°. Quelques mouvements d'échauffement. Odélie me met au défi de réaliser dix pompes en moins de vingt secondes. Nous nous y mettons. Elle gagne en me dépassant de quelques secondes. << Onze ! >> s'écrie mon athlète en se redressant. Je la félicite. Elle se frotte les paumes en rajoutant : << Je me fixe un nouveau challenge tous les jours ! >>
C'est parti. Quarante cinq minutes d'un running des plus gratifiants. Le long du même itinéraire. << Docteur William, je n'ai plus bobo ! >> s'exclame ma partenaire de jogging lorsque nous revenons. Odélie insiste pour que je la rejoigne sous la douche. << Interdiction de t'éloigner, tu le sais bien ! >> dit elle. Nous rions en nous savonnant, faisant glisser nos corps l'un contre l'autre. Nous faisons pareil en nous rinçant. Je l'essuie avec la grande serviette alors qu'elle tourne sur elle-même en disant : << Vous êtes l'homme le plus attentionné avec moi cher monsieur ! >>. Odélie porte une de ses jupettes "tennis" noires. Un T-shirt crème. Je suis en short kaki, T-shirt gris. Nos baskets. Il va être onze heures. Il fait beau. Le soleil règne en maître. Un rapide petit tour sur le balcon pour constater le climat qui nous attend aujourd'hui. Pressés de filer, nous descendons jusqu'à la place. Il y a déjà un monde fou. Probablement une cérémonie dans l'église St Ronan.
C'est le rituel des salutations à mes cousins, à mes amis qui tiennent commerces sur la place pavée. Odélie me tient la main. Une fois encore nous attirons quelques regards interrogateurs. Cette sublime jeune fille tenant la main de cet homme d'âge mûr. Est-ce le papa, est-ce l'ami, est-ce l'amant ? Telles sont les questions que nous devinons. Nous nous amusons beaucoup de ces situations où Odélie se montre espiègle et pleine d'initiatives. Il m'arrive même de rougir comme un adolescent lorsqu'elle me saute au cou pour mitrailler mon visage de bisous. Il suffit de faire comme si nous étions seuls. Un petit bonjour à Hugo qui sculpte entouré de badauds admiratifs. Nous prenons le pain, une belle brioche au pudding. Le kouign amann est bien tentant. << Allez, on se fait un écart de conduite ! >> lance ma comparse. Passant ses bras autour de ma taille, pendant que la boulangère nous fait un paquet. Sous quelques regards inquisiteurs.
Il est midi pile quand nous revenons à l'appartement. Odélie prépare l'assaisonnement des tomates. Je fais rissoler deux belles tranches de saumon. Je vide le paquet de pommes de terre précuites dans la poêle. Une rapide sauce au Roquefort dont Odélie veut le secret. Préparations rapides que nous savourons une fois encore sur le balcon. Oncle Norbert et Claude ont la visite d'amis. Nous les entendons rire et bavarder dans la véranda juste en-dessous. Il va faire chaud. Le grand parasol bleu et blanc a grand peine à nous protéger de son ample ombre bienfaitrice. Impatients de filer, nous faisons la vaisselle. C'est en faisant les clowns devant le miroir de la salle de bain que nous nous lavons les dents. Dans le petit sac à dos des brugnons, des nectarines et des pêches qu'il faudra consommer en priorité. La gourde d'eau. La minuscule paire de jumelles. Nous dévalons l'escalier. Odélie entre dans son van. Je l'accompagne. J'aime l'odeur.
<< Put-Hein ce jaune ! Je ne m'y ferai jamais ! >> s'exclame ma complice en s'installant dans la voiture. Odélie décline une nouvelle fois ma proposition de conduire. C'est parti. Direction Quimper. Pour éviter la ville, je passe par Pluguffan. Je veux faire découvrir la petite ferme qu'exploitait mes arrières grands parents après avoir quitté l'Écosse. "La Boutique" n'est plus une ferme mais une habitation résidentielle. Tous les volets sont fermés. Je gare l'auto sur le bord de la route déserte. Nous faisons quelques pas. Il y a toujours le puits, mais son ouverture est condamnée par une grille. Je montre l'escalier extérieur qui monte à l'étage. C'est là que, petit garçon, j'adorai me mettre tout nu pour m'enfoncer dans de grands sacs contenant des grains de blés. Cette sensation restera à jamais gravée en moi. Odélie, en riant, caressant mes cuisses me dit : << J'aurais bien aimé te fréquenter quand tu étais petit garçon. Parce que de telles idées m'auraient amusé. On refait quand tu veux ! >>. Il est impossible de faire le tour de la bâtisse. C'est une propriété privée. Il y a toujours une émotion en ce lieu.
Je contourne Quimper en prenant la direction de l'aéroport pour rejoindre la nationale. Odélie s'est attachée les cheveux mais dans une voiture décapotée, le vent se joue de toutes précautions. Voilà Saint Évarzec et ses maisons blanches. Beaucoup de fenêtres fleuries offrent de minuscules touches de couleurs. Des hortensias géants dépassent les grilles des jardins. Le petit bourg semble désert sous la lumière impudique du soleil. Odélie caresse ma cuisse, montant parfois la main pour passer ses doigts sous mon short. Je fais pareil avec ma main droite sous sa jupette. << Interdiction de jouer avec la ficelle. C'est le dernier jour ! >> répète t-elle pour la troisième fois. Nous en rions de bon cœur. La circulation se densifie. Il faut garer l'auto sur le grand parking devant les remparts de la ville close. Heureusement qu'une brise du large tempère quelque peu cette chaleur. Il va être quatorze heures trente. Tout est noir de monde. C'est la folie.
Main dans la main, nous traversons la route pour passer le pont. On entend de la musique. Le grand canon et ses boulets servent de décors aux touristes qui se photographient dessous, dessus ou à côté. Sur la droite, après avoir passé le porche, un groupe de rock Celtique. Une chanteuse à la voix extraordinaire. Des musiciens qui assurent. Nous nous arrêtons pour écouter. Odélie avise le petit muret sur lequel nous pouvons nous assoir. Nous dégustons les pêches juteuses en appréciant la virtuosité de l'orchestre. Odélie change de position en essuyant ses mains avec un mouchoir en papier. Je verse un peu d'eau de la gourde sur ses doigts. À califourchon sur le muret, elle me dit : << J'ai envie de faire l'amour avec toi ! >>. Je reste pantois. Amusée par mon expression consternée, elle rajoute : << Rassure-toi, pas ici ! >>. Nous rions. J'aime quand elle est à califourchon sur un muret, sur un banc, je peux voir sa culotte. Blanche aujourd'hui.
Je dis : << La place est prise, il y a la ficelle, c'est ça ? >>. Odélie, prenant appui sur ses mains, se penche en avant pour poser ses lèvres sur les miennes. Elle enfonce sa langue exploratrice dans ma bouche en gémissant. Elle cesse pour préciser : << Je l'enlève ce soir, ce sera fini. Mmhh, j'aime le gout de la pèche ! >>. Nous quittons cette salle de spectacle en plein air, improvisée et emplie de spectateurs. La rue principale de la ville close est pleine d'une foule dense et compacte. Il faut louvoyer entre les visiteurs. Le plus rageant ce sont ces poussettes et ces landaus qu'il faut éviter en faisant preuve de patience. De chaque côté de la rue sont suspendus des ballons, des bouées multicolores. Des tourniquets de cartes postales. Des stands de barbes à papa, de frites, de crêpes et de crèmes glacées. Ambiance. Dès que nous quittons l'ombre des maisons souvent à deux étages, la morsure du soleil est sévère. Il faut s'en prémunir avec soin.
Les énormes cornets de gaufre que nous tenons en main sont pleins à ras bord de boules de glaces à la pistache et au pralin. C'est avec peine que nous arrivons à l'extrémité de la rue. Il faut livrer batailles entre les touristes, les badauds et les visiteurs. Nous repérons ce restaurant de spécialités "fruits de mer" au bout de la rue qui se termine en cul sac sous les remparts. En lisant les menus affichés, Odélie s'exclame : << Mmhh, une pizza aux moules fumées ! Ça doit être goûteux ! >>. Je propose de tenter la réservation d'une table pour la soirée. "Le Flaveur" est recommandé par le guide Michelin. Selon ce même guide l'établissement gastronomique offre une cuisine raffinée, digne d'un trois étoiles. Quelle bonheur quand la jeune femme qui nous reçoit prend notre réservation en compte. Avant qu'elle ne l'exige, je confirme notre réservation en lui tendant un billet de 50 €. << Ce sera la table 11, là devant la baie vitrée ! >> lance la charmante dame. De plus en plus de restaurateurs exigent de sérieuses garanties concernant les réservations. Tant de gens "oublient" de revenir plus tard.
La décoration est très "cosy". Satisfaits et rassurés, nous continuons nos flâneries. La poterne donne accès au quai. Un quai pavé, en légère pente, qui plonge dans la mer. Aux pieds des hautes murailles. Le cri strident des mouettes. Elles tournoient, pas très haut, en quête de restes abandonnés par des touristes peu scrupuleux. Elles savent se montrer persuasives et quelquefois farouches. Nous nous asseyons sur le muret, les pieds dans le vide pour déguster nos nectarines. Odélie fait des comparaisons avec des lieux qu'elle visite lors de ses séjours en Espagne. Je l'écoute religieusement. Avec un certain pincement au cœur car celle me rappelle qu'elle repartira d'ici semaine. << Je reviens le 18 septembre. Dix jours chez toi. Jusqu'au 27. Je vais pouvoir découvrir ta maison. On fêtera mon anniversaire le 22 ! >> précise t-elle. Nous en parlons depuis hier au réveil. Ma compagne d'aventures est d'ailleurs impatiente. Je lui ai montré tant de photos.
Il y a des barques qui passent. Nonchalantes, bercées par les flots. Des pêcheurs armés de cannes dont les flotteurs multicolores dansent sur les vagues. Plus loin, des voiliers, de petits yachts. Nous sommes à l'ombre des remparts. La fraîcheur y est presque limite. Mais c'est bien préférable aux morsures du soleil. Odélie s'allonge sur le muret, sa tête sur ma cuisse. << Tu es un taiseux toi. Un mutique. C'est moi qui bavarde. Je ne t'ennuie pas avec mes histoires de nomade ? >> me demande t-elle. Je la rassure. Je bois ses paroles avec délectation. Je passe l'extrémité de mon index sur ses sourcils fournis. Si agréablement et naturellement dessinés. Les yeux fermés, ma complice apprécie en soupirant d'aise. Je me penche pour chuchoter : << J'ai envie de te faire des trucs ! >>. Elle ouvre les yeux pour s'écrier : << Ah quand même ! Il était temps ! >>. Nous rions. Elle saisit mon poignet, pose ma main sur son sein. Un peu gêné, je regarde partout autour de nous.
Personne ne fait attention à nos présences. << Et de quels trucs as-tu envie ? >> demande t-elle. Je réponds : << Des trucs que la morale réprouve, mais pas toi. Pas nous ! >>. Odélie se redresse pour s'écrier : << Bienvenue au "club" ! >>. Nos lèvres se touchent alors que nous rions. Nous savourons les deux derniers brugnons. Au moins aucun des fruits emportés ne se sera écrasé au fond du petit sac à dos que je porte. Odélie prend quelques photos de l'endroit. Nous prenons la pose pour quelques selfies. Un couple nous propose de nous prendre en photo. Nous posons donc devant les murailles puis devant les bateaux. Nous leurs rendons la politesse en les photographiant eux aussi. Il va être dix sept heures trente. Concarneau n'est pas seulement la ville close médiévale. La ville "moderne" s'étend bien au-delà. Il faut traverser le parking pour pénétrer dans une des artères principales. Il y a là bien moins de monde. Et de l'ombre.
Une ville ressemble à une autre, quel que soit l'endroit. C'est toutefois une agréable balade. Il y a une braderie au centre. On y trouve de tout. Vêtements, vaisselles, bibelots, chaussures et mercerie. Ce grand Black qui veut absolument nous fourguer des ceintures et des pochettes en cuir. Il présente sa marchandise en chantant. Avec d'autres badauds nous rions de ses improvisations. En marchant, nous observons nos silhouettes dans les vitrines. << Regarde comme on est beau tous les deux ! >> me dit parfois ma comparse. Sans chercher à être discrète, elle se serre contre moi. Cambrant son bas ventre contre le mien. Provoquant à chaque fois un début d'érection qui déforme l'avant de mon short. << Oh ! Mais qu'est-ce donc ? >> lance t-elle en y posant la main. J'ai alors toujours ce même réflexe de regarder partout autour de nous. << Monsieur donne dans la parano ? >> lance t-elle, ravie de me mettre dans l'embarras.
C'est passablement excités que nous traversons le parking pour retourner dans la ville close. Il est un peu plus de dix neuf heures trente. Le timing parfait. Nous retrouvons le "Flaveur" et son ambiance intimiste. Ce qui est un réel tour de force dans cette atmosphère touristique et estivale. La salle est pleine. Notre table, couverte d'une nappe jaune et brodée, n'attendait plus que nous. Nous hésitons devant les menus. Morts de faim. Finalement notre choix se porte sur des queues de langoustines flambées, accompagnées de petits légumes de saisons confis. Le serveur, un indien ou un Pakistanais de toute beauté s'occupe du service. Là, sur la desserte, à côté de notre table, il procède à la préparation. Quelques secondes où une haute flamme jaillit de la poêle. C'est impressionnant. Inquiétant peut-être. Mais c'est en virtuose accompli qu'il retourne les queues de langoustines avant de nous servir. Un sourire radieux. Repartant en poussant la desserte.
<< C'est divin ! C'est tellement bon que j'espère que c'est un péché ! >> lance Odélie qui se régale. Les conversations murmurées partout autour de nous sont comme l'incessant bourdonnement d'une ruche. Pas de familles mais principalement des couples. Les prix pratiqués sont hautement dissuasifs. Tant mieux. La sélection permet de manger dans un calme relatif, sans être importuné. Seuls les bruits du dehors nous parviennent par les baies vitrées largement ouvertes. Sa main posée sur la mienne, Odélie me fait part de ses impressions depuis qu'elle est arrivée en Finistère : << Ça fait déjà le cinquième jour. Ça passe trop vite ! >>. Je ne peux que constater le même phénomène. << C'est toujours comme ça quand on nage à grandes brassées dans le bonheur ! >> rajoute ma compagne de vacances. J'émets la même considération. Les énormes coupes glacées du dessert achèvent de nous rendre aussi lourds que des Sumos Japonais.
L'addition. La fraîcheur d'un authentique soir d'été est un véritable soulagement. Nous remontons la rue à présent beaucoup moins fréquentée. Les terrasses des cafés restaurants sont pleines à craquer. Inutile de capoter la voiture. Odélie refuse de prendre le volant. C'est reparti. La route en sens inverse. Nos mains sont devenues capricieuses. Exploratrices et inquisitrices. Ce qui fait monter nos excitations d'un cran. Je roule toutefois prudemment. Même lorsque Odélie mime les changements de vitesse, mon érection dans sa main gauche. Les doigts de ma main droite coiffant sa toison pubienne. Sa culotte, qu'elle a retiré dans les toilettes du restaurant, fourrée dans la pochette du sac à dos. Un rapide passage aux toilettes après la douche. Ça fait un bien fou. Sur le balcon nous admirons des milliers d'étoiles dans un ciel d'encre. << Je suis si bien avec toi William. À chaque fois que c'est comme ça, l'avenir me terrifie ! >> murmure t-elle dans mes bras. Je fais part des mêmes impressions. Nous restons longuement silencieux à nous bercer doucement. Ce qui agit comme une thérapie rassurante.
Effectivement, plus de petite ficelle. Qu'il est doux de s'étendre sur le drap. Nous nous caressons longuement. Seules nos respirations résonnent dans la pièce. Avant les premiers gémissements d'Odélie. Une fois encore je prends un plaisir délirant, démentiel, au cunnilingus que je lui prodigue. Cessant aux instants critiques. << Viens, aime-moi ! >> lance t-elle dans un souffle. En appui sur mes bras, pour ne pas peser de tout mon poids, au-dessus d'elle, je la laisse prendre toutes les initiatives. Je savoure cet instant en frissonnant d'une authentique extase. Est-ce la fraîcheur de la nuit ? Est-ce nos actes ? Je suis en elle. Nous restons immobiles à tenter de distinguer nos yeux dans l'obscurité sans lune. Nous alternons les bercements, les moments d'immobilités. Nos lèvres s'effleurent. Soudain, Odélie me fait basculer sur le côté en même temps qu'elle. Sans nous détacher. La voilà à me chevaucher. Elle tient mes poignets pour maintenir mes bras écartés. J'apprécie une fois encore d'être la "victime" de toutes ses initiatives. << Je veux vivre des insomnies cette nuit ! >> dit elle.
Nous faisons l'amour comme si c'était une première fois. J'aime l'entendre chuchoter des propos incompréhensibles. Je tends pourtant l'oreille pour tenter d'en percevoir le sens. Elle se penche pour mitrailler mon visage de bisous. Nous n'échangeons aucune parole. Le silence parle pour nous. Odélie change à nouveau de position. Nous réussissons le prodige de rester intimement imbriqués. Nos doigts s'entrecroisent. Les mouvements se font plus affirmés. C'est merveilleux. C'est un orgasme commun dans une parfaite symbiose. Nous reprenons nos esprits. Il doit être minuit. Le silence est total. La porte fenêtre grande ouverte. Nous nous couvrons du drap. Sa tête dans le creux de mon épaule, Odélie s'endort. Je tente de lutter contre le sommeil. Je veux encore profiter de ce bonheur...
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