L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Douarnenez

                                                    Les "gages" de nos balades

 

          Notre grasse matinée nous entraîne jusqu'aux environs de neuf heures. Les pieds d'Odélie bougent. Comme s'ils recherchaient la chaleur des miens. En gémissant, elle se blottit contre moi. Je gobe le lobe de son oreille en titillant la peau fine du bout de ma langue. << J'ai bien dormi ! >> murmure t-elle. Elle émet un profonde inspiration. << Je n'ai plus mal ! >> rajoute t-elle en se redressant. << Pipi ! Vite ! >> s'écrie ma dormeuse à présent réveillée en se précipitant vers la porte. Je me lève pour aller sur le balcon. Le ciel est voilé mais ne présente aucune menace. Tout est encore trempé des pluies de la nuit. L'atmosphère est lourde. Une température extérieure de 21°. Odélie vient me rejoindre. Des bisous. Nous admirons le vert de la forêt du Nevet devant nous. Le vert du bois du Duc à gauche. On voit le van garé sous l'auvent. << Mon petit camion ! >> lance ma complice d'un ton emprunt d'affection amoureuse.

 

        Odélie aime préparer le café. En me racontant ses rêves. Son café est délicieux. Je presse les oranges, je pèle les kiwis. Je l'écoute avec intérêt. D'un geste gracieux Odélie attrape les deux premières tranches éjectées par le grille pain. Elle les beurre. Je les recouvre de miel crémeux. Nous prenons notre petit déjeuner en revenant sur nos aventures de hier. << J'aime blasphémer dans les confessionnaux ! >> me fait ma comparse. Nous rions. La notion de blasphème n'existant pas dans le droit français, je dis : << Nos exactions sensuelles nous emportent toujours vers de merveilleuses contrées inconnues ! >>. Odélie, assise sur mes cuisses, trempant sa tartine dans mon café, suggère d'aller nous promener dans les rues de Douarnenez cet après-midi. Vue depuis la fenêtre de la cuisine, la baie de Douarnenez est une invitation à tous les possibles. Je trouve l'idée très excitante. Nous prenons tout notre temps en envisageant la journée.

 

        La vaisselle. Nous quittons nos slips et T-shirts de nuit. Nous adorons faire les clowns en nous brossant les dents devant le miroir de la salle de bain. Je mets en application une des thérapies du docteur William. Pour le plus grand plaisir de ma patiente. Massant délicatement son bas ventre. Vêtus de nos tenues sports nous dévalons les escaliers. Nous tombons sur Claude qui revient de ses courses. Nous bavardons un peu. Nous sommes invités à partager le repas de dimanche prochain, à midi. Mon cousin Logan et sa femme, venus d'Édimbourg pour deux semaines, seront là. Nous courons le long du circuit habituel. En direction de Quéménéven. Le sol détrempé impose de rester sur le bord de l'étroite route. La circulation y est rare. Quarante cinq minutes d'un running gratifiant. << Docteur William, bobo ! >> lance Odélie une fois de retour dans la salle de bain. Je souffle de l'air chaud sur chacun de ses seins. Doucement. Méthodiquement.

 

        Tout en massant ses poils pubiens d'un léger geste circulaire, je souffle à travers le fin lycra et le coton de son soutien gorge. Odélie, ses bras autour de mon cou, pousse de petits gémissement de soulagements. << Docteur, vous êtes un praticien extraordinaire ! >> murmure t-elle. Je chuchote : << Un praticien "sextraordinaire" ! >>. Nous en rions de bon cœur. Nous prenons notre douche en riant de quelques unes de nos frasques. << Et toi ? Tu n'es jamais demandeur ! >> lance ma complice alors que nous nous essuyons. Je sais à quoi fait allusion ma compagne de douche. Je pose mes mains sur ses épaules. Je réponds : << Tu n'imagines pas un seul instant tous les plaisirs que tu me procures. Et tu as dérogé au règlement. Tu as donc un gage pour la journée ! >>. Sautillant autour de moi, Odélie s'exclame : << Oh oui ! Un gage ! Et c'est quoi cette fois ? >>. Je ne suis pas très imaginatif. Je murmure : << Journée sans culotte ! >>. Odélie éclate de rire. Me regarde d'abord amusée puis avec une expression de compassion devant mon peu d'inventivité.

 

        << Oh mais ça manque d'originalité ! >> lance t-elle en me déposant une bise sur le bout du nez. Odélie porte une jupette noire, un T-shirt gris. Je porte un short et un T-shirt des mêmes teintes. Nos baskets. << C'est quoi ce petit morceau de bois que tu mets toujours dans ta poche avant de partir ? >>. Je montre l'objet de trois centimètres sur deux. J'explique : << C'est un bout de bois que j'ai découpé dans un arbre de la propriété de Salvador Dali. Sa maison de port Lligat est un musée. C'était à l'été 2000. Depuis il est toujours partout avec moi. Comme un "fétiche" ! >>. Odélie m'écoute en ouvrant de grands yeux. Elle le prend entre ses doigts pour le scruter. Je précise : << À part mon ancienne compagne, tu es la seule à y avoir touché ! >>. Odélie le dépose dans ma main en disant : << Je suis donc une privilégiée ! >>. Nous descendons l'escalier pour aller aux garages du fond de la propriété. << Put-Hein ce jaune canari ! Je ne m'y ferai jamais ! >> lance la fille au van en retrouvant ma voiture CadZZilla. Je fais tourner le 8 cylindres en disant : << Écoute un peu ce ronronnement ! >>

 

        << Je ne suis pas très "bagnole" tu sais. Surtout pas des jaunes ! >> dit elle en s'installant. Nous prenons la direction de Quimper. Plogonnec est à quatre kilomètres de Locronan. Qu'il est agréable de rouler décapoté. Odélie retient les mèches rebelles de ses cheveux noués en catogan. Je gare l'auto sur le parking du Super U. Il y a de la place. Peu de monde en ce mercredi matin. Au moment où Odélie veut sortir de la voiture, je pose ma main sur son genoux en disant : << Votre gage mademoiselle ! >>. Elle me regarde avec étonnement : << Là, ici, maintenant ? >>. Je réponds : << Oui, là, ici et maintenant ! >>. Elle regarde partout autour de nous, envisageant la situation. Anticipant l'acte. Rapidement, d'un geste sûr, ma complice retire son sous-vêtement noir. Le tenant du bout de l'index elle demande : << J'en fais quoi ? >>. Je montre la boîte à gants. Elle y fourre sa culotte et la referme en riant. << Tu es un coquin ! >> dit elle avant de poser ses lèvres sur ma joue. Puis dans mon cou. J'en ai de délicieux frissons.

 

        Je pousse le chariot. Odélie tient en main la liste des courses. Elle me précède dans les rayons. Il y a peu de clients. Tout le supermarché semble nous appartenir. Ma comparse compare les prix, scrute les étiquettes, soupèse les promos. En l'observant parfois à la dérobée, comme je le fais en randonnée, j'éprouve ce sublime sentiment de plénitude et de sérénité. Que pourrait-il m'arriver de mieux que d'être là, à cet instant précis ? C'est un peu comme si j'étais le passager clandestin d'une croisière de rêve. Lorsqu'elle me surprend, sa question est toujours la même : << Quoi ? >>. Je me contente de sourire. Elle me scrute. Les produits basiques sont le plus souvent disposés en bas de rayons. Me précédant de quelques mètres dans le rayon des produits d'hygiènes, Odélie revient sur ses pas. Elle m'adresse un regard espiègle. S'accroupit. Prend un paquet de mouchoirs. Puis un second.

 

        Elle redresse la tête. En écartant ses cuisses elle m'adresse le plus merveilleux des sourires. Un choc dans ma poitrine. Une décharge électrique le long de mon dos. Je tiens la poignée du caddie des deux mains. Que pourrais-je bien faire d'autre que de savourer cet instant hors du temps ? À quoi bon jouer un ridicule père "la pudeur" en détournant mon regard ? Odélie reste dans cette position. Je suis debout devant elle, faisant écran avec notre chariot. Si quelqu'un devait arriver de l'autre côté, il serait impossible de comprendre. Personne ne vient. Juste la musique lénifiante. Tenant un paquet de mouchoirs dans chaque main posées sur chacun de ses genoux, Odélie me fixe. C'est un moment d'une intensité folle. Les expressions de son visage, passant du plus grand sérieux aux voluptés qui l'emplissent, me donnent le vertige. Mon érection est soudaine.

 

        Juste avant l'ankylose qui la gagne, Odélie se redresse. << Celui-là ! >> dit elle en posant le paquet choisi. Passant son bras sous le mien ma complice m'entraîne. << Il nous faut des fruits ! >> fait elle en me lâchant pour choisir des brugnons, des nectarines et des abricots magnifiques. << Je goute toujours ! >> lance t-elle en croquant dans un tout petit abricot. Elle me tend l'autre moitié en retirant le noyau et murmurant : << Mmhh, ils sont bons ! >>. Nous flânons dans les rayons culturels, les bouquins, les magazines. Odélie s'accroupit devant les étagères des livres de poche. Une nouvelle fois, en feuilletant, elle m'offre une vue sur ses intimités. Me souriant parfois avant de choisir un autre ouvrage. Je fais écran avec le chariot. La situation est la même que précédemment. Odélie me dit : << Vous constaterez, cher monsieur, que j'effectue mon gage dans les toutes meilleures dispositions. Êtes-vous satisfait ? >>

 

        À la limite de la crampe, ma compagne d'aventures se redresse. << Si déjà tu me donnes des gages, autant que tu en profites ! >> lance t-elle en saisissant mon bras pour m'entraîner. Un dernier petit tour aux rayons des vêtements. Nous passons en caisse. Nous parcourons la galerie commerciale. Nous choisissons une belle miche de pain complet. La brioche au pudding est trop craquante. C'est un "chinois" au sucre blanc qui a coulé et séché partout sur le dessus et les bords. Les achats dans le coffre, nous quittons le parking. Une fois dans la voiture Odélie caresse ma cuisse. Je fais de même. Nous nous regardons en souriant, silencieux. C'est un merveilleux prolongement à nos excitations. Nous revenons à l'appartement. Nous rangeons les courses. Odélie fait l'assaisonnement d'un gros concombre en me donnant ses impressions. Ses ressentis quand aux situations vécues au supermarché. Je fais rissoler deux belles escalopes de dinde. Ail, oignon, champignons et persil.

 

        Odélie égoutte les coquillettes. Nous mangeons de bon appétit en étant plein de louanges pour cet excellent Parmesan "vieux" de marque "Super U". C'est une étrange ambiance que ce ciel devenu gris et cette température à présent de 25°. Nous hésitons entre une randonnée en bord de mer où des errances citadines à Douarnenez. Il est décidé que ce sera la ville. Ne prenons pas de risques car la météo peut changer rapidement, échappant à toutes prévisions. La vaisselle. La salle de bain. Je me place derrière Odélie. Devant le miroir. Je retire le chouchou de ses cheveux qui s'étalent sur ses épaules. Je les prends entre mes doigts. Nous nous regardons. Je murmure : << Regarde comme tu es belle ! >> Odélie reste silencieuse. Me fixe. Son air est soudain sérieux. Emprunt d'une certaine gravité. Ses yeux noirs me scrutent. Un silence qui dure. Indéfinissable. Je rajoute : << Tu as les traits fins, réguliers, tes parents doivent êtres beaux ! >>

 

        Elle se retourne. Sentencieuse elle répond : << Dans le Sud j'ai un garde du corps. Et ici en Bretagne j'ai maintenant un ange gardien ! >>. Elle pose ses mains sur mes épaules avant de rajouter : << Je suis tellement bien avec toi ! Quel genre de sorcellerie exerces-tu sur moi ? >>. Je me contente de poser mes lèvres sur son front. Nous restons vêtus ainsi. Pressés de partir pour de nouvelles aventures, nous dévalons les escaliers. Dans le petit sac à dos, en plus des fruits, de la gourde, nos K-ways. Il est préférable de nous montrer prévoyants. En Finistère il fait souvent beau plusieurs fois pas jour. Une fois encore je propose à ma complice de conduire. Elle s'y refuse. La circulation est fluide. Il est treize heures quarante cinq. Au carrefour, il faut prendre tout droit. Un peu plus de onze kilomètres que nous parcourons en admirant le paysage. << Tu as une conduite rassurante ! >> me fait ma passagère. Je précise que malgré ses apparences ce n'est pas une voiture de sport. Je ne crois pas avoir dépassé une seule fois les 100 km/h. Je déteste la vitesse.

 

        Nous arrivons en haut de la plage du Ris. Je m'arrête. Je montre la grande maison en pierres sombres. C'est là que vivait tante Suzanne et sa famille. Lorsque j'étais petit, je venais passer quelques jours de vacances ici. Avec mes cousines nous faisions des châteaux de sable. Du sable que nous avions jusque dans nos sandwichs au pâté Hénaff. Odélie m'entraîne par la main. Nous descendons les larges marches de l'escalier pour marcher sur le sable. << Raconte-moi encore ! >> dit elle alors que nous longeons les falaises de droite. Il y a deux grottes. Ce n'est jamais très propre et la marée montante va se charger du nettoyage. << Pipi ! >> fait Odélie en s'accroupissant entre les rochers. Pudiquement je détourne le regard. Amusée, ma comparse me lance : << Tu me donnes des gages et tu ne contrôles même pas ! >>. Je regarde. Cette indécence folle trouve ici un écrin magique. Je n'ai pas assez de tous mes sens pour en apprécier la profondeur.

 

        Je répète une nouvelle fois : << J'aime la compagnie des coquines. Je m'ennuie tant avec celles qui ne le sont pas ! >>. Odélie en se redressant, se torchant, répond : << C'est juste pour toi ! >>. Nous reprenons notre promenade. Il y a des familles sur la plage. Je crois me souvenir qu'étant petit il n'y avait pas d'algues sur le sable. Alors que là, il faut faire de larges écarts pour les contourner. Le vent nous décoiffe. Nous nous tournons vers le large pour respirer à pleins poumons. Nous remontons à la voiture. Direction le centre. Sur le parking, en face de la Mairie, il reste des places. C'est une atmosphère étrange à Douarnenez. Tout y est gris avec un ciel bas. Pourtant le climat reste lourd. Nous allons jusqu'au port. La marée montante ne va pas tarder à atteindre son zénith. Les chalutiers amarrés aux quais. Il y a la criée au fond. Des marins pêcheurs proposent les fruits de leurs sorties en mer. D'énormes araignées de mer. Des crabes roux aux pinces attachées par de gros élastiques.

 

        Nous flânons jusqu'à la jetée. Il y a du monde. Il y a même des autocars garés plus haut qui déversent le flot intarissable de leurs touristes. Odélie tient ma main. Parfois elle s'arrête. Pose ses lèvres sur les miennes. Un furtif baiser. Qu'il est agréable de parcourir les ruelles du vieux Douarnenez pour nous diriger vers Tréboul et sa plage. "Les Sables Blancs". Une ambiance balnéaire avec ses baigneurs, ses adeptes du canoé, ses gens flottant dans d'immenses bouées très à la mode cette année. Nous nous installons sur un des bancs. Il fait lourd. Nous grignotons nos nectarines. Odélie me raconte quelques aventures vécues en bord de mer durant ses séjours en Espagne. J'écoute toujours avec beaucoup d'attention. Mon existence depuis quelques années n'est plus aussi riche en évènements que celle de ma complice. Odélie a un talent de conteuse qui enchante probablement tous ses auditeurs. Elle sait utiliser des images pour illustrer ses propos.

 

        Nous repartons en direction du sentier côtier qui relie Tréboul à la Pointe du Van. Dix bornes que nous nous promettons de parcourir un jour. Le sentier est à environ trente mètres au-dessus du niveau de l'océan. Je suis sujet au vertige. Odélie s'en amuse. Elle rit aux éclats quand je lui confie qu'il n'y a pas de vertiges plus redoutables que ceux qu'elle m'impose. Elle sautille soudain pour me précéder. Se tourner vers moi, s'accroupir avec ce sourire espiègle qui me déstabilise complètement. Elle s'en amuse beaucoup, la coquine. Il n'y a personne. De cette partie du sentier on a une vue sur toute la côte. Ses hôtels, sa plage, ses maisons alignées. Il va être dix sept heures. Allongés entre les rochers qui surplombent le sentier, nous faisons le bilan de nos trois jours ensemble. << Ça va passer trop vite, tu vas voir, on ne va rien comprendre ! >> lance ma partenaire. Je souffle de l'air chaud sur chacun de ses seins. Ce qui la fait gémir de soulagement. De plaisir aussi...

 

        Je passe ma main sous sa jupette pour caresser son bas ventre. D'abord dans un but "thérapeutique". Rapidement mon intention change. << Mmhh, docteur William, vos soins sont un trésor de bienfaits ! Comme la chicoré ! >>. Je m'allonge sur le ventre. En rampant je me positionne. Mon buste entre ses jambes qu'elle écarte. Ma bouche ne tarde pas à se poser sur son "bouton". J'aime bien la taquiner en donnant de petits à coups sur la ficelle blanche qui dépasse et sur laquelle je tire. << Arrête. Tu vas provoquer une catastrophe ! >> gémit elle avant de se laisser aller aux plaisirs de l'indicible caresse. C'est amusant d'entendre, quelques mètres plus bas, des promeneurs bavarder. Rire. Sans se douter un seul instant de ce qui se déroule plus haut. Nos doigts croisés, je me livre à ma préférence en oubliant le reste. Parfois je lâche les doigts de ma "victime" pour passer les miens sur son ventre, remonter jusqu'à ses seins.

 

        Je dois souvent changer de position. La roche est dure. En fonction de la situation ma nuque est douloureuse. Les frissons de l'intérieur des cuisses d'Odélie qui se resserrent quelquefois contre mes joues. J'en éprouve de délicieuses émotions. Je crois bien que mes gémissements s'accordent aux siens. Nous en rions parfois. Comme à chaque fois, je ruse. Je cesse quand je devine ce qui risque de se produire. Je joue avec la petite ficelle. Sur notre nuage, nous perdons souvent toute notion du temps. L'orgasme d'Odélie me bouleverse une fois de plus. J'en éprouve une certaine fierté. Elle m'empêche d'y revenir. J'apprécie de partir pour un second tour de manège. Je trouve que ça permet de situer les choses. Odélie m'en empêche. Pas folle la guêpe ! Elle m'attire près d'elle pour se serrer contre moi de toutes ses forces. Et c'est qu'elle a de la force la bougresse !

 

        Nous restons ainsi à reprendre nos esprits. << Et toi ? >> lance Odélie avant de se reprendre soudain en rajoutant : << Merde j'ai un gage alors ! >>. Nous rions aux éclats. Je dis : << Oui, pour demain, mais c'est encore un secret ! >>. Odélie, sans cesser de rire, rajoute : << Menteur. Tu ne sais même pas encore ce que tu vas me proposer ! >>. C'est vrai. Cette fois je me promets de faire preuve d'imagination. Nous reprenons le chemin dans le sens inverse. La faim commence à se faire sentir. C'est au Ty Mad, à Tréboul que nous prenons place à une table de choix. Une nappe de dentelles blanches recouvre la table ronde. Nous savourons des plateaux de fruits de mer en revenant sur nos "exactions" sensuelles et sexuelles de l'après-midi. << J'ai un sentiment de liberté folle avec toi. Tu m'as envoutée, ensorcelée ! Ne serait-ce pas ton petit morceau de bois ? >> murmure t-elle. Je le tire de ma poche pour le poser à côté de son assiette.

 

        Qu'il est agréable de prendre tout notre temps. La salle du restaurant est pleine. C'est un établissement classé au guide Michelin. Dans ce genre d'endroit la clientèle est discrète. Les conversations à voix basses sont comme un bourdonnement incessant. Nous profitons de cet endroit enchanteur jusqu'aux environs de vingt et une heures. Longer les "Sables Blancs" au crépuscule est un bonheur supplémentaire. Sur les deux kilomètres d'un chemin pavé. Nous nous arrêtons souvent pour de doux câlins. Nous flânons en retournant à la voiture. Je ne la décapote pas. Odélie décline une fois de plus ma proposition de conduire. Je roule doucement. Ma main droite entre les cuisses de ma passagère. Elle me confie le bonheur inattendu de ses vacances en Finistère. << Tu sais, je t'avoue que j'avais peur de te retrouver. Peur de moi également ! >> dit elle. Nous évoquons les options de la journée de demain. S'il fait beau, nous partirons après la douche pour Concarneau.

 

        S'il fait moche, nous irons à Quimper. Vingt trois heures quand nous sommes de retour. Une rapide toilette. Je suis couché sur le lit. Odélie revient de la salle de bain. Juste son T-shirt de nuit. Elle se met à faire des pas de danse. Faisant des pointes. Tournant sur elle-même. Gracieuse et sensuelle. Je la regarde. C'est un véritable spectacle. Sa souplesse de gymnaste permet différentes figures étonnantes. J'admire ce corps sculptural. J'ai droit à une danse du ventre. À des mouvements de karaté. Avant qu'elle ne saute sur le lit pour s'allonger sur moi en s'écriant : << Banzaï ! >>. Elle rajoute :  << Dis-moi ton secret ? Tu m'as jeté un sort de bonheur ? >> murmure t-elle en posant sa main sur ma "bosse". Je caresse ses cheveux en chuchotant : << J'ai vendu mon âme au diable et j'ai été exaucé ! >>. Nous rions aux éclats. Odélie s'installe contre moi. J'adore quand le silence se remplit doucement de sa respiration devenue régulière. Je n'ose plus bouger. Je savoure ce moment exquis. Un léger ronronnement. Ma complice vient de s'endormir...

 

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24/08/2024

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