L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Dunnottar Castle

                                                          Dunnottar Castle

 

        La délicieuse sensation me tire de mon sommeil. Je l’identifie immédiatement avant d’être tout à fait lucide. Le lobe de mon oreille. Ce sont les lèvres d’Odélie qui viennent de le gober. Sa langue en titille l’extrémité. Je m’étire en gémissant d’aise alors que mon ange du matin se blottit contre moi. Les sensations sont doubles. Exacerbées par cette douceur qui m’envahit complètement. J’ouvre les yeux. L’intérieur de notre camping car est lumineux. Les persiennes tirées n’empêchent pas l’éclat du jour d’y régner déjà. Odélie saisit ma tumescence en posant sa bouche sur la mienne. J'adore ses manipulations. Je passe mon bras autour de ses épaules. Nous luttons contre l’impérieux besoin qui mettra inéluctablement fin à nos effusions de tendresse. Ma douce amie se lève d’un bond pour s’élancer vers le coin toilettes. Je me lève pour allumer la bouilloire. J’ouvre les persiennes des hublots latéraux. Il n’est pas huit heures. Le ciel est d’un bleu d’azur. Je presse les oranges. Odélie me rejoint pour continuer les préparations. C’est à mon tour d’investir les toilettes. Je l'entends chantonner.

 

        J’ouvre la porte latérale pour aérer. Les suaves odeurs du café et du pain grillé. Nous prenons un petit déjeuner à l’Anglo Saxonne. Bacon, œufs, beurre salé. Revenant sur nos aventures de la veille. << J’ai beaucoup apprécié de jouer au tennis hier soir. Tu as un bon coup de raquette ! >> me fait ma complice. Nous savourons ce repas copieux en établissant le programme de la journée. Odélie me confie à quel point cette formule de déplacements quotidiens la comble. Je partage. Rien ne serait plus rédhibitoire que de rester statiques. Le principe rend ce séjour encore plus dense. Assise sur mes genoux, étudiant le prochain itinéraire sur son téléphone, ma compagne d’escapades précise : << 65 km jusqu’à Aberdeen, puis 19 km jusqu’à Donnottar Castle ! >>. But de notre voyage. J’ai réservé un emplacement à une dizaine de kilomètres d’Aberdeen. Hillhead Caravan Park est noté cinq étoiles et se situe à proximité de Portlethen. En dérobant ma dernière demi tartine, ma délinquante rajoute : << Tu es un excellent organisateur. Je vais finir par t’emmener avec moi ! >>

 

        La vaisselle. Les pitreries devant le miroir du lavabo en nous brossant les dents. La température extérieure est de 20°. Nous enfilons nos shorts et T-shirts. Baskets. D’autres vacanciers sont attablés prenant leurs petits déjeuners à côté de leurs véhicules. Nos flexions, quelques pompes et nous voilà partis pour le jogging. Nous avons repéré les lieux. Ce sera une boucle à faire au moins quatre fois. Un réel plaisir avec vue sur le port et la ville depuis les hauteurs. Au rythme soutenu et imposé par mon athlète. Les sanitaires sont d’une propreté irréprochable. Nous y prenons une douche rapide avant de revenir à notre emplacement. Des véhicules sont déjà partis. Odélie porte une jupette carmin, un T-shirt brun. Je suis en short kaki, T-shirt gris. Nos sandalettes. Le départ. Ma douce amie décline ma proposition de conduire. Nous quittons Fraserburg en direction du Sud. Il est dix heures. La mer du Nord, toute bleue, sur notre gauche. Sur notre droite les prés et les champs en pentes douces.

 

        La circulation est fluide. Il nous faut une quarantaine de minutes pour arriver à Aberdeen. Dans la mer, les plateformes des exploitations pétrolières. Exploitations et productions pétrolifères. Son port et ses pétroliers géants. Tout le complexe industrielle de ce pôle économique d’une importance cruciale pour le Royaume Unis. Troisième pôle économique pour tous les pays du Nord de l’Europe septentrionale. Sur notre droite la ville. Aberdeen est surnommée la cité de granit. La plupart des constructions et monuments historiques sont faits de cette pierre dure. Nous la contournons par le périphérique. Son architecture est riche, d’inspiration gothique. Nous viendrons y manger ce soir. J’ai réservé une table au Silver Darling pour vingt heures. Nous aurons l’occasion de flâner en ville. Nous quittons la cité offshore pour retrouver les paysages enchanteurs habituels. Voilà le bourg de Portlethen. Ses maisons basses faites de granit, aux fenêtres fleuries. Sa large rue principale. Hillhead Caravan Park est à deux bornes. En haut d’une colline dont le sommet est un large cône plat. La vue est splendide. La route y mène en serpentin.

 

        On distingue le château sur sa presqu’île. Il n’est pas onze heures. Un vrai plaisir. La proximité de ce haut lieu touristique attire des milliers de visiteurs. J’ai réservé cet emplacement dès le mois d’avril. J’ai bien fait. Je gare le véhicule face à la mer dans le rectangle 11. C’est bien conçu. Il y a un espace de deux mètres entre deux campings cars. Comme un jardinet. C’est à pieds que nous redescendons jusqu’au petit bourg si pittoresque. Odélie me saute au cou en s’écriant : << Mon Tour Operator ! >>. Je la soulève. Elle passe ses jambes autour de ma taille. Des touristes nous contournent avec une expression amusée. Je murmure : << Tu sais que je suis encore très inspiré aujourd’hui ? >>. Elle demande : << On sera deux alors ! >>. La petite église est ouverte. Il n’y a rien de véritablement remarquable en ces lieux. Mais le traditionnel le dispute à l’authenticité. Il y une boutique qui fait office d’épicerie, de bazar, de bar tabac. Nous y prenons deux tablettes de chocolat noir. Un paquet d’amandes grillées. Un restaurant devant la Mairie. Ma compagne d'aventures m'en détourne.

 

        << On se fait un truc simple en haut ! Viens ! >> me fait elle en m’entraînant par la main. Il fait chaud. Mais rien de comparable avec les chaleurs des jours précédents. La douce brise du large rend l’atmosphère agréable. Odélie prépare la mayonnaise pour une salade d’avocats. Je fais bouillir l’eau des spaghettis. Deux tomates coupées en lamelles avec de l’ail, de l’oignon à la poêle. Une grosse boîte de thon. La moitié dans la garniture. L’autre dans la mayonnaise. C’est rapide, simple, bourratif à défaut d’être nutritif. Nous dégustons tout de même en préparant notre visite du château. Une des plus belles pièces du haut moyen-âge. Les fouilles ont révélé des constructions en soubassement vieilles de plusieurs millénaires. C’est évidemment un endroit hautement stratégique. Odélie me fait la lecture. Elle surfe sur le site en me montrant des photos. À l’écran de son téléphone défilent des smileys rigolos. Nous ne traînons pas. La vaisselle. Les dents. Dans le petit sac à dos, pommes, brugnons, barres de céréales et la paire de jumelles.

 

        C’est reparti. Je roule doucement. La route se déroule autour de la colline en y faisant trois fois le tour. Cinq bornes sur la nationale dans une circulation dense. Deux parkings. Une jeune femme en uniforme jaune nous invite à prendre l’itinéraire réservé. Un endroit particulier pour notre type de véhicule. Il fait chaud. Le thermomètre indique 28°. Le ciel n’est qu’une immensité bleue immaculée. De nous tenir par les mains les rend moites. C’est désagréable. Frustrant également de devoir marcher seuls, sans nous toucher. Nous traversons la route. Une autre jeune femme en uniforme permet aux groupes de touristes de traverser en stoppant l’incessant flot de voitures. Je connais parfaitement cet endroit. J’y fais mon pèlerinage chaque année depuis tout petit. Il est interdit de quitter le chemin qui descend vers Dunnottar Castle. C’est en marchant au rythme des gens qui nous précèdent que nous avançons. << C’est pas top hein ! >> me fait ma compagne d’aventures. Je partage son affirmation. On ne pouvait pas vraiment prévoir.

 

        Les murailles en parties restaurées de la forteresse se confondent avec la roche des hautes falaises sur lesquelles elle est bâtit. C’est un ensemble presque surréaliste. D’un romantisme fou. Il faut marcher sur des rondins de bois qui doivent êtres impraticables par temps de pluies. Le chemin remonte vers le pont-levis. L’intérieur du vaste château est un village reconstitué. La maison du boulanger, la maison du forgeron, la maison du guérisseur. De petits jardins carrés où poussent des légumes inconnus mais beaux. Des panneaux indiquent leurs origines, les familles auxquelles ils appartiennent. Ce sont des croisements génétiques qui ont permis de les réintroduire. Ainsi que des graines retrouvées lors de fouilles. Il y a d’ailleurs une partie de l’enceinte interdite au public. Malgré la promiscuité, cette visite est un enchantement. Nous pouvons nous promener en toute liberté où bon nous semble. C’est un sentier vertigineux, creusé dans la roche, au-dessus du gouffre qui mène aux souterrains.

 

        Le vacarme des flots contre les falaises une centaine de mètres plus bas. J’évite de regarder au-delà de la lourde chaîne. Nous nous tenons les mains. Je reste contre la paroi rocheuse. Nous pénétrons dans un véritable village souterrain. Aménagé sous la forteresse. C’est impressionnant. Ce sont d’anciens appartements où s’abritaient les habitants lors de l'assaut des hordes vikings déferlantes dès le treizième siècle. Les balcons naturels donnent sur le vide vertigineux. Protégés par des rambardes de métal noir. Je ne m’approche pas. Odélie me force à la suivre. Je tourne le dos à la mer, cherchant la protection de ses bras. Pour faire diversion, je demande : << Tu as une culotte ? >>. Pour seule réponse elle éclate de rire. Nous ne sommes pas seuls dans ce dédale de roches taillées à la perfection. Le perpétuel courant d’air rend la visite désagréable. Nous remontons. À l’ombre de la falaise la fraîcheur vivifiante contraste avec la chaleur du soleil retrouvé. Nous savourons nos pommes près du bâtiment moderne de l’accueil. Installés sur des pierres circulaires prévues à cet usage.

 

        Au mois d’avril j’avais téléchargé les QR codes en payant les 4 £ d’avance. Alors qu’en pleine saison l’entrée est de 8 £. Il a donc suffit de passer l’écran de mon I-phone devant le scanner. Un gain de temps car les files aux deux guichets doivent bien faire trente mètres. Impossible de nous livrer ici à nos petits jeux. C’est regrettable car nos libidos nous tourmentent. Il va être seize heures. Un dernier tour du village et nous quittons Dunnottar Castle, sa magie, son mystère. Le chemin de rondins descendu s’avère redoutable à la remontée. De retour au véhicule il faut allumer la climatisation. C’est une étuve. Odélie ne désire pas conduire. Nous repartons vers le Nord. Aberdeen et ses charmes de granit. C’est sur le parking obligatoire à l’entrée de la porte médiévale que je gare le camping car. Pas d’ombre. Tant pis, la climatisation est redoutablement efficace. Et la nuit sera fraîche au retour. Il va être dix sept heures. Les larges avenues pavées sont entourées de somptueuses demeures. Ce sont autant de prouesses architecturales.

 

         La grande place avec en son centre une sorte de kiosque de granit sculpté. C’est surprenant car aux détours de certaines rues il y a des statues. Des héros de la mythologie Celte. Comme placées en ces endroits un peu au hasard. Les clochers sont de superbes dentelles de pierres. Il y a du monde. Il fait beau. La température est redevenue plus raisonnable. Ce sont les rues adjacentes qui sont les plus pittoresques. Avec leurs boutiques aux vitrines attrayantes. << On a l’impression d’être dans un film de Harry Pot de fleurs ! >> me fait ma promeneuse. Elle m’entraîne soudain dans une sorte de cour. Il y a plein de bicyclettes. Personne. Rapidement, d’un mouvement sûr, Odélie retire sa culotte pour la fourrer dans le sac à dos. Je glisse immédiatement ma main sous sa jupette. Elle pose ses lèvres sur les miennes. Je la serre contre moi afin qu’elle sente l’énorme bosse qui déforme l’avant de mon short. Je murmure : << Harry Plotteur et sa braguette magique ! >>. Elle demande : << Tu fais des tours de magie avec Harry ? >>

 

        Impossible de continuer dans cette voie. Un groupe de jeunes se pointe. Sans doute les propriétaires des vélos. Deux accompagnateurs encadrent une vingtaine de garçons et de filles. Nous quittons la cour pour reprendre notre périple. Cette fois avec beaucoup moins de conviction culturelle. Bien davantage d’ardeurs tactiles. À chaque fois que ma complice me palpe, elle se place devant moi pour cacher son activité. Et elles sont nombreuses en cette fin d’après-midi. Je fais de même. Nos excitations connaissent des gradations irrépressibles. C’est un square qui abrite nos pulsions sensuelles. Là, derrière une rangée de bancs, dans les fourrés, nous nous embrassons à en perdre haleine. Nos mentons trempés de nos salives. Ce n’est pas de la salive qui trempe d’autres parties de nos corps en transes. Nos caresses nous emportent dans notre monde à nous. Des éclats de voix, de rires, pas loin. Il faut savoir se contrôler. Nous nous touchons en haletant. Chacun essayant d’offrir à l’autre le plaisir le plus intense, le plus subtil.

 

        De devoir rester prudents, de devoir contrôler nos élans, tout cela participe d’une excitation extraordinaire. Je lance : << Sextraordinaire ! >>. Comment quantifier une durée en étant les proies de tels échanges ? Quand Odélie interroge son téléphone elle s’écrie : << Oh punaise, devine ! Dix neuf heures quinze ! >>. Nous ne sommes qu’à une quinzaine de minutes du centre historique. Nous nous réajustons. Odélie saute à mon cou. Je la soulève. Elle sent ma virilité. Elle a joué avec plus d’une demi heure. Ce contact ne calme pas vraiment nos sens. Je la dépose au sol. Je prends sa main. C’est moi qui l’entraîne jusqu’à l’une des fontaines. Nous passons nos visages à l’eau fraîche. En buvant. Ça procure un bien fou. Ça remet les idées en place. Nous avons une faim de loups. Le soleil va disparaître derrière les clochers. Leurs ombres sont impressionnantes. Ma touriste prend plusieurs photos. Notre table nous accueille dans un cadre magnifique. Le Silver Darling est une véritable reproduction d’un intérieur médiéval. Du moins comme on l’imagine de nos jours.

 

        Des hallebardes rangées sur des râteliers. Des armures. Des arbalètes. Des épées suspendues à des boucliers. Des peintures de chevalerie accrochées aux murs de pierres. J’ai été bien inspiré en réservant là au mois d’avril. C’est un établissement gastronomique recommandé. L’équivalent d’un trois étoiles. Le personnel, féminin comme masculin, officie en smokings. Ce sont deux salles. Les tables sont rondes. Nappées de blanc et de dentelles. La lumière arrivant des fenêtres est tamisée par des vitraux aux motifs de chevaleries. Des blasons de familles nobles. C’est exquis. Nous voilà installés près d’une lucarne qui donne sur un potager. Les légumes du restaurant sont cultivés là. Nous passons commande. << Pipi ! >> chuchote Odélie en saisissant ma main. Elle m’entraîne. Nous traversons la salle du fond où sont déjà attablés une dizaine de clients. Ma guide m’emmène dans la partie hommes. << Ça passe mieux une fille dans les chiottes mecs ! >> me fait elle en m’emmenant dans un des cabinets. Ne désirant pas avoir le moindre contact avec quoi que ce soit, nous sommes prudents.

 

        Je maintiens ma partenaire cambrée au-dessus de la cuvette alors qu’elle chuchote : << Je ne peux pas faire pipi debout proprement ! >>. Elle tient deux mouchoirs en papier en se lâchant. Je soutiens son équilibre des deux mains. Elle se redresse. S’essuie. Je m’apprête à prendre mon tour. Passant son bras gauche autour de ma taille, contre moi, sa main droite tenant mon sexe pour en diriger les jets, ma complice se concentre. Nous aimons jouer. Aussi je lâche plusieurs petits jets capricieux qu’elle guide adroitement. C’est amusant car de l’autre côté de la porte on entend un type. Certainement au-dessus d’un des deux urinoirs muraux. Nous rions en sourdine. Odélie murmure : << Tu entends ? Tu crois qu'il parle à sa bite ? >>. Nous étouffons nos rires en nous mordant la lèvre inférieure. Une fois le silence revenu et le quidam reparti, nous sortons comme des gamins après une farce pour nous laver les mains. Un autre inconnu arrive. Un peu surpris de découvrir une jeune fille dans les toilettes hommes. Odélie lance : << Je fais toujours pipi avec mon papa car j’ai peur toute seule ! >>. Nous filons à l’Anglaise. Ce gars ne comprend certainement pas le français. Ce sont des sortes de petites tourtes aux fruits de mer que nous choisissons.

 

        Accompagnées de crudités savoureuses. Notamment un choux rouge légèrement grillé qui croustille sous la dent. Des queues de langoustines en sauce crémeuse accompagnées de haricots verts en friture dans des feuilles de laitues vinaigrées. Citronnées. Un délice. De la cuisine moderne dans un endroit médiéval. De quoi surprendre nos palais. Une pose s’impose avant le dessert. La salle est à présent pleine. << Viens, je t’emmène ! >> me fait ma comparse en saisissant ma main. Nous traversons la salle une nouvelle fois pour entrer dans les toilettes. Puis la porte côté hommes. Elle m’entraîne dans le même cabinet. Nous tenons tous les deux un mouchoir en papier à la main. << J’ai trop envie ! >> rajoute ma partenaire de jeux. Elle s’accroupit. Descend la tirette de mon short. En extrait le locataire qu’elle scrute à la manière d’une entomologiste. Je reste totalement passif autant que spectateur. D’un mouvement de tête gracieux mon étonnante amie gobe l’extrémité de ma virilité encore molle. Ses cuisses largement écartées, elle s’avance pour coller son intimité contre mon tibia.

 

        Tout en s’affairant ma comparse se frotte sur le bas de ma jambe. C’est chaud, c’est humide. C’est merveilleux. À nouveau quelqu’un derrière la porte. S’il savait ce qui se passe ici ! Il n’est pas possible de rester une minute de plus. Le personnel pourrait imaginer que nous sommes partis sans payer. Ou imaginer quelques actes de grivèleries. Aussi, raisonnables, nous ressortons. Les regards de certains clients sont étranges. Nous savourons nos coupes glacées en échangeant nos impressions. << J’ai envie de vivre les trucs les plus fous avec toi. Toutes les idées seront les bienvenues ! >> fait Odélie en posant sa main sur la mienne. Nous nous promettons d’y réfléchir. L’addition. Il est vingt et une heures trente. La nuit va tomber. En nous tenant par la taille nous revenons au véhicule. Les quelques kilomètres qui nous séparent de Hillhead paraissent interminables. Enfin notre emplacement. Une rapide toilette. Odélie me saute au cou. Je la soulève. C’est comme une jeune mariée que je l’emmène vers notre couche.

 

        Avec l’état d’excitation dont nous sommes les seuls responsables, nos corps se retrouvent dans une étreinte presque surnaturelle. Nos baisers sont passionnés avant de devenir langoureux. Mille tendresses. Nos cuisses contre nos intimités s’agitent dans une totale symbiose. Odélie m’attire sur elle. Je reste en appui sur mes bras. Elle dirige les opérations. Plaçant mon épée à l’entrée de son fourreau. Nous partageons toujours cette même impression de dualité. Comme si nous sortions de nos enveloppes charnelles pour assister à ce qu’elles échangent. C’est divin. Je n’ai connu ça qu’avec elle. Nous flottons loin au-dessus des contingences terrestres. Des mots insensés que nous prononçons. Commençant des phrases que nous laissons inachevées. Parfois haletants. Parfois gémissants de concert. Ce miracle de ne jamais déboîter en changeant de position. Nous contrôlons à la perfection. Retardant l’inévitable autant que faire ce peut. Pour finir dans l’explosion de nos sens. Unissant notre dernier cri au risque de réveiller toute la basse cour…

 

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05/12/2024

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