L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Estelle, la jeune fille du conservatoire (Episode 12)

 
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                                                          Les surprises d'Estelle

Je suis devant l’écran de mon ordinateur à répondre à quelques courriels lorsque mon téléphone fixe se met à sonner. Il est rare que la sonnerie du téléphone se fasse entendre une dimanche matin à neuf heures trente. C'est un de ces vieux téléphones "rétros" au grand boîtier noir et au combiné de laiton doré. C'est avant tout un bel objet de collection. Il est dans la famille depuis des décennies. Il sert tellement peu souvent que sa sonnerie m'effraie et me fait sursauter. Je me lève pour aller décrocher. C’est Estelle.

<< Bonjour Julien. Je ne vous réveille pas ? >> me fait elle avec ce ton enjoué de plus en plus fréquent. Déroutant parfois. Toute contente de l'émotion et de la surprise qu'elle m'inflige une fois encore. Je réponds : << Bonjour Estelle. Non, vous ne me réveillez pas du tout, je suis devant l'ordinateur. Elle continue : << Vous n’avez pas oublié le concours hippique de cet après-midi ? >>. Je rassure la jeune fille : << Non pas du tout je serai là. Dans les premiers rangs de la tribune. Et grâce au billet que vous m’avez offert ! Je serai là pour quatorze heures. Une heure avant le début du concours, place numéro 11. Mon chiffre porte-bonheur ! >>.

Estelle, d'une voix soudain insistante où je décèle même une légère inquiétude, rajoute : << Je viendrai peut-être vous voir avant, dans les tribunes. Sinon, n’oubliez pas de venir me rejoindre sous la grande bâche où se donnera le buffet lorsque tout sera terminé ! >>. Je précise : << Comptez sur moi Estelle, je viendrai vous voir après le concours ! >>. Je la sens plus sereine. L'inquiétude vient probablement de la quitter. Ce qui calme immédiatement mes interrogations. Après avoir raccroché je retourne à mes courriels. Je fais un peu de ménage.

J’arrive devant le parking du centre hippique vers treize heures trente. Il y a déjà beaucoup des voitures. Je trouve une place où garer mon auto. J’entre dans l’enclos pour me diriger vers les tribunes. Après avoir présenté ma carte d’invitation à la guérite d’accueil, je monte les trois marches pour me retrouver presque immédiatement devant ma place. Le numéro 11. Sur ma gauche est assis un vieux monsieur accompagné de sa Dame. Sur ma droite une femme d’une quarantaine d’années, très bourgeoise et accompagnée. Certainement son mari.

Il est quatorze heures quinze. Je feuillette le programme des festivités. Soudain la voix d’Estelle me sort de ma lecture. << Bonjour monsieur. Tout s’est bien passé pour trouver ? >> me demande la jeune fille visiblement heureuse de me voir. Je la salue en demandant : << Bonjour Estelle. Oui tout s’est très bien passé. Êtes-vous prête pour ce challenge ? >>. Toute souriante, ne pouvant cacher sa joie, elle répond : << Je suis en superbe forme. Je suis certaine que tout va très bien se passer. Et puis Loro mon cheval est aussi impatient que moi. Mes parents sont assis au troisième rang, là-haut ! >>. Ses yeux brillent avec une intensité lumineuse et inspirée. J’y lis le bonheur.

Estelle est vêtue d’une veste noire de cavalière. Cintrée à la taille. Un pantalon d’équitation beige. Chaussée de hautes bottes de cuir noir. Pour la toute première fois son physique m’interpelle. Sa grâce et sa féminité m'apparaissent soudain. Cette étrange étudiante ne joue pourtant jamais sur ce registre. Trop jeune encore sans doute. Je la trouve presque sexy. Cette toute jeune fille de dix huit ans et demi est magnifique. Dans cette tenue son physique presque anorexique se métamorphose. Cette apparence nouvelle dévoile là des formes secrètes, harmonieuses et gracieuses. Toute la fragilité qui émane d'Estelle me fait craindre pour ce concours hippique. Quelle fille courageuse !

Je la regarde s’éloigner pour monter l’escalier des gradins afin de rejoindre ses parents. Sa silhouette est vraiment attractive dans ses habits moulants de cavalière. Je prends conscience de ce physique avec une acuité plus pertinente encore. Je prends également conscience du privilège qui m’est octroyé depuis quelques semaines. Il est grand temps. Cette révélation me rend stupide sur l'instant. Le concours commence. Les participants, tenant leurs montures par la longe, viennent saluer le public. Une voix féminine diffusée dans les hauts-parleurs présente les candidats par leurs prénoms, leurs noms. Ils sont au nombre de vingt. Sept garçons, treize filles. Participants émérites.

J’admire les prouesses techniques des cavaliers et des cavalières. C’est un très beau spectacle. Magnifique. Dans ma jeunesse je pratiquais l'équitation. Mais sans réelle passion et sans véritable conviction. De simples promenades à cheval. C'est tout. Alors que là je saisis toute la difficulté. Arriver à un tel niveau de perfection. C'est fabuleux. Chacun surpasse d’adresse et d’agilité son challenger. Vu le très haut niveau des participants il ne sera pas simple aux membres du jury de choisir le meilleur de ce concours. Je suis cavalier moi-même. Je reste admiratif.

C'est tout particulièrement lors du saut d’obstacles que je peux admirer la virtuosité de tous les cavaliers. Bien sûr je n’ai de regards que pour Estelle. Même si d’autres participants attirent mon attention lors des différentes séquences du concours. Notamment cette jeune fille blonde à la sublime silhouette. Elle donne l'illusion de faire corps avec sa monture. Époustouflant ! Le temps passe si vite. C’est la toute première fois que j’assiste à un concours équestre. Je reste sous le charme. Je me promets de revenir. Peut-être pas seulement pour Estelle.

A la fin du spectacle tous les participants viennent s’aligner devant les tribunes. J’admire toutes ces silhouettes de jeunes filles et tout particulièrement celle d’Estelle. Il y a là des éléments de comparaison. Et en sa faveur même si ce n’est pas un concours de beauté. Estelle focalise toute mon attention. La voix féminine dans les hauts parleurs énumère les noms des gagnants. Ceux des différentes disciplines et le gagnant "toutes catégories". Estelle arrive troisième "toutes catégories" et seconde au "sauts d’obstacles". Les gens debout applaudissent à tout rompre. Je me lève pour faire pareil. J'ai les yeux humides. C'est l'émotion. Pour moi Estelle est ma seule "gagnante". Comme elle est belle ! Fière et droite sur son cheval noir.

Lorsque tout est terminé, que les gradins commencent à se vider, je quitte les tribunes pour me rendre sous la grande bâche située à l’autre bout du terrain. En pénétrant sous ce grand chapiteau de toile je découvre sur les tables quantités de victuailles. Il y a là des toasts, des boissons, des jus de fruits, cakes et autres gâteaux. Les personnes présentes sont évidemment toutes tirées à quatre épingles. Les parents et amis des participants. Les entraîneurs, le personnel du haras, les membres du jury et certainement des gens du club hippique. Je porte moi-même un costume d'alpaga crème. Des mocassins beiges. Un panama et mes Ray-ban "aviateur".

Je prends un verre de jus de fruit tout en bavardant avec une personne de l'école de musique que je connais très bien. Un collègue enseignant dont le fils est membre du club hippique. Il se passe une dizaine de minutes. Estelle vient me retrouver. Elle est radieuse, comme éclairée d'une lumière divine. Mais qu'elle est belle en ce dimanche après-midi. << Comment avez-vous trouvé les festivités ? >> me fait elle. Je m'écrie : << J'ai adoré vos prestations. Vous êtes extrêmement talentueuse. Ça m'a paru tellement "pro" ! Félicitations Estelle ! >>.

Je rajoute, habité d'un élan lyrique un peu déplacé : << C’était absolument superbe ! Je me suis sans doute découvert une nouvelle addiction ! >>. La jeune fille me fait un merveilleux sourire, visiblement émue. Nous avons en commun une totale sincérité. Elle a le réflexe de vouloir prendre ma main pour se retenir juste à temps. J'ai eu la frousse de ma vie. Devant tous ces gens. Après tout je ne suis qu'un des professeurs par intérim de l'école de musique. Je chuchote en regardant le contenu de mon verre : << Prudence ! Faites attention ! >>.

Estelle est rapidement rejointe par des amis et par ses parents que je connais déjà. Nous parlons cheval, entraînement et musique.
Estelle est sollicitée par d'autres invités, par d'autres participants. Elle nous laisse au bout de dix minutes. Ces dix minutes où elle regarde ma braguette furtivement et à plusieurs reprises, suffisent à me mettre en érection. Même ici, dans ces conditions, un de ses principaux centres d’intérêts est évident. Merveilleuse et étonnante jeune fille qui me fait tourner la tête. Je me surprends à regarder où elle est. Avec qui elle bavarde. Les expressions de son visage. Tout cela me ramène à des introspections personnelles. Notre différence d'âge. Ce qui se passe entre nous...

Je prends congé de tout le monde. Il est déjà dix huit heures. Le chapiteau se vide peu à peu. Je longe les box extérieurs. La nuit commence à tomber. Soudain, venant d’un box ouvert, j’entends une voix. Presque un murmure. Je ne reconnais pas tout de suite. << Venez vite ! >>. C’est Estelle. Je tourne la tête. Je regarde partout autour de moi. Personne. Estelle me fait signe de la main pour m’attirer derrière des bottes de foin. << Comme je suis contente de vous avoir vu ici cet après-midi ! Merci mille fois ! >> chuchote t-elle en se mettant tout contre moi. C’est la première fois que la jeune fille se comporte ainsi. Amoureuse. Je suis à la fois terriblement embarrassé et profondément troublé. Déstabilisé. Face à mes responsabilités. Face à moi-même. En proie au vertige.

Ne sachant quoi dire je m'entends prononcer ces mots : << Vous étiez remarquable ! >>. Je la tiens par les épaules n’osant pas la serrer dans mes bras. << Il faut que je me dépêche. Mes parents m’attendent dehors. Mais je voulais tant vous voir seul. C’est toujours trop long du samedi après-midi jusqu’au mardi soir pour le cours ! >> me confie t-elle si sincèrement émue. Malgré moi je lui dépose un baiser sur le front en la rassurant. Me faisant violence je la quitte. Me rattrapant, touchant mon sexe à travers le tissus de mon pantalon, elle murmure encore : << J’ai un appétit fou ce soir ! >>. Je ne veux pas m'exposer davantage. Je ne veux pas en entendre davantage. Je file très vite.

Estelle me retient pourtant par le bras. Une force étonnante chez cette frêle personne. << Vous savez de quoi j’ai envie? J’aimerai tellement ! >> rajoute t-elle, espiègle avec ce regard vicieux que je lui découvre de plus en plus souvent. D'une voix ferme je dis : << Vos parents vous attendent Estelle, ne les faites pas attendre. Moi j'aurai la patience d'attendre mardi ! >>. Elle me lance un regard presque désespéré.

Je suis chez moi pour dix neuf heures. Une demi heure plus tard le gros téléphone fixe sonne. C’est Estelle…
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29/07/2014

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