L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Estelle, la jeune fille du conservatoire (Episode 24)

Avatar de Julien.jpg


                             Estelle me donne rendez-vous dans les toilettes de l'école

Le second trimestre fait suite à ces vacances de fin d’année. Vacances paisibles. Nous sommes déjà au début du mois de janvier. Les cours de musique ont repris en soirée, du lundi au vendredi. J’aime particulièrement ces ambiances de retour. Passionné par l’enseignement de la musique et de sa théorie, j’apprécie ces échanges avec la dizaine d’élèves inscrits à ce cours. Ce rôle tout neuf et provisoire puisqu'il s'agit d'un remplacement me ravit. Je rends ainsi bien service à mon ami directeur de cet établissement privé. Il saura me renvoyer l'ascenseur.

Ce mardi soir, à dix huit heures quarante, je suis entrain d’apporter les dernières formalités pour ce premier cours de la nouvelle année. Je reste concentré sur ce travail lorsque trois coups sont frappés contre la porte de la classe. En relevant la tête je lance : << Oui, entrez ! >>. C'est Estelle. << Bonjour monsieur et meilleurs vœux pour la nouvelle année >> fait elle en contournant le bureau pour me déposer une bise sur la bouche. Je suis content de la revoir. Estelle est partie deux semaines avec ses parents. Sports d'hiver qui donnent des couleurs.

Je me lève pour prendre la jeune fille dans mes bras. Cela fait quinze jours que je ne l’ai pas revu. Depuis l’aventure du sex-shop nous n’avons plus eu aucun contact. Quand Estelle est en vacances avec ses parents, je préfère couper les ponts. La discrétion reste une mesure que j'exige. Malgré qu'Estelle soit majeure depuis neuf mois, notre "relation" doit rester un secret absolu. Il est inutile d’exposer une histoire si intense, si "particulière", à qui que ce soit ni à quoi que ce soit. Pas de courriel, pas d’appel sur les portables, rien qui ne puisse trahir le plaisir durant les absences de ma jeune étudiante. Elle s'y plie de bonne grâce mais en rechignant souvent. Contacts réels. C'est tout !

Nous restons plusieurs minutes ainsi, serrés l’un contre l’autre, dans un profond silence. Estelle rapproche sa bouche de mon oreille pour murmurer des douceurs. L'une d'entre elles me pénètre profondément : << Comme vous m’avez manqué ! J’ai pensé à vous tout le temps ! >>. Je reste silencieux. Non pas que je ne sais que répondre mais parce que la raison reprend le dessus. Trente années de différence pèsent très lourds dans la balance. Je culpabilise à nouveau. Trente ans ! Je prends une fois encore conscience de l'abysse. Je suis pris de vertige.

Je propose à Estelle de reprendre nos esprits. Le cours commence d’ici cinq minutes. J’invite la jeune fille à quitter la classe par la porte du fond. Ainsi elle sera dans le couloir avant l’arrivée des premiers élèves. Il n’est pas question d’éveiller la moindre suspicion. J'y veille scrupuleusement alors que mon étudiante, de plus en plus désinvolte, a tendance à la distraction. Elle me fait plusieurs bises rapides avant de s’enfuir. Je reste là, une fois de plus, à tenter de reprendre le dessus. À surmonter mes émotions profondes. Il me faut "assurer" d’ici deux minutes. Les premiers coups se font d'ailleurs entendre contre la porte.

Durant le cours, Estelle, le violoncelle entre ses jambes, toujours studieuse, me lance de discrets mais insistants regards. Vêtue d’un pantalon noir à plis, d’un pull noir et chaussée de mocassins noirs, ses cheveux attachés en catogan, je la trouve à la fois "innocente" et "anonyme". La jeune fille, tournant les pages de la partition posée sur le pupitre devant elle, me fixe de son regard pénétrant. La coquine sait bien qu'elle me trouble. C'est un jeu que de me voir jouer une comédie devenue pour elle burlesque. Je n’en laisse évidemment rien paraître. Excellent comédien aucun des autres élèves ne peut relever le moindre changement dans mon attitude. Ce n'est pas simple. Même si je reste intimement convaincu que Solène se doute de quelque chose. Les filles sentent les parfums du secret...

L’heure de cours passe très vite. Une fois terminée, les élèves viennent me présenter leurs vœux. Ils semblent tous les dix si heureux d’avoir repris nos études. Ils savent que je ne suis plus là que pour quelques mois. Ils m'apprécient autant que je le manifeste envers eux. Estelle quitte la classe avec tout le monde. Je sais que c’est pour donner le change. Elle me lance un dernier clin d'œil en cachant son visage derrière son classeur. Je m'approche de son pupitre pour récupérer la petite feuille de papier pliée et discrètement coincée sous la partition. Je déplie pour lire : "Je suis aux toilettes, au second étage. Ma mère ne vient me chercher que pour dix neuf heures trente".

Il est dix neuf heures. Nous avons donc une demi heure à nous. Comment s'est-elle encore débrouillée pour aménager trente minutes dans son planning et dans celui de sa mère ? Coquine ! Même si les toilettes ne sont pas précisément le lieu romantique le plus idéal, je sais qu’elles conviennent parfaitement à nos retrouvailles secrètes. Et tout particulièrement à ma jeune étudiante qui a une préférence pour les endroits glauques. Je range mes affaires. Je salue Madame Lucie qui prend la salle pour le cours suivant. Je me dépêche de monter à l’étage supérieur. Mon cartable à la main je grimpe les marches de l'escalier quatre par quatre. Un peu comme un dément. Fébrile et impatient.

Lorsque j’entre dans les toilettes, personne. Le silence. Je fais : << Vous êtes là ? >>. Pas un bruit. M'aurait-elle fait une farce ? Je la sais facétieuse. Je regarde les urinoirs muraux. Je regarde les portes des quatre cabinets de toilettes fermées. L'odeur de chlore indique le passage récent du concierge. Je regarde en bas sur le parking. Pas une âme. Je dresse l'oreille. Un sixième sens me rassure. C'est certain, Estelle n'est pas loin. Je dis : << Estelle, coucou, je suis là ! Où êtes-vous ? Nous n'avons plus que 25 minutes ! >>. Un bruit. Le verrou.

Immédiatement la porte du dernier des quatre cabinets s’ouvre. Estelle se précipite pour se blottir contre moi en riant. Elle me saisit par les poignets. Elle relève mes bras pour me plaquer contre le mur. Elle pose sa bouche sur la mienne. Frotte son sexe contre le mien. Elle reste ainsi un moment avant de m’enfoncer la langue dans la bouche. Elle m’embrasse avec cet appétit glouton et vertigineux qui me fait vaciller. Tout comme le ferait une femme d'âge mûr. Je suis impressionné. Elle remue son bassin contre le mien. Mon érection est démentielle… 

________________________

Tous droits réservés - 2015 - ©

 

L'utilisation, toute ou partie, d'un texte, (ou photographie) sans le consentement de l'auteur, constitue une violation de la propriété intellectuelle.  Délit sanctionné par l'Article. L.335-2. du Code pénal.

La divulgation d'informations relatives à la vie privée, ou à l'identité, constitue un délit sanctionné par les articles 706-102-1 (Informatique) et 88-227 du code pénal.

 


17/02/2015

A découvrir aussi