Flâneries à Édimbourg
Flâneries à Édimbourg
C’est presque étrange de se réveiller dans le large lit d’une grande chambre. Après dix nuits en camping car. Et cette fois, je suis le premier à ouvrir les yeux. Mon aventurière semble dormir à poings fermés. Cette chambre que je connais si bien. J’y passe chaque été au moins trois semaines. Chaque hiver une dizaine de jours. Rarement seul. Je contrôle le flux de ma respiration. Il est à peine huit heures. Je veux vraiment profiter de ce moment privilégié. Voir mon ange encore en plein sommeil. C’est tellement rare. J’inverse enfin les rôles. Je suis couché sur le côté. Elle est couchée sur le dos. La bouche entrouverte. Ses inspirations ainsi que ses expirations sont régulières, à peine perceptibles. Défilent dans ma tête plein de souvenirs. C’est qu’il y en a beaucoup. Un jour, il m’en faudra faire l’historique en retournant parcourir nos aventures sur mon Blog. Les vitres des portes fenêtres offrent de splendides rectangles de ciel bleu. Il fait beau. Soudain, un froissement de draps. Un mouvement. Un soupir. Odélie ouvre les yeux. Elle tourne la tête. Son sourire immédiat.
<< Bonjour monsieur l’espion ! >> fait elle en se tournant pour me rejoindre. Je réponds : << Bonjour belle dormeuse ! >>. M’entourant de son bras elle rajoute : << Oh, comme j’ai bien dormi ! >>. Je pose le bout de mes lèvres sur son nez. Je la surprends. Je change de position. Au-dessus d’elle, en appui sur mes bras, je dis : << Je suis votre guide aujourd’hui mademoiselle ! >>. Elle s’accroche à mon cou pour s’écrier : << Oh oui ! Guidez-moi cher monsieur ! >>. Il n’est pas possible de rester une seconde supplémentaire. Odélie se lève d’un bond, m’attrape par la main en disant : << Interdiction de t’éloigner à plus d’un mètre ! >>. Je la laisse toutefois seule aux toilettes pendant que j’investis la salle de bain pour y enfiler mon lycra de sport. Mon aventurière me rejoint pour faire de même. De l’eau sur nos visages. C’est à mon tour d’aller soulager le trop plein. Nous nous retrouvons sur le balcon. Les parfums floraux du parc nous enivrent. Nous sommes attendus pour le petit déjeuner. Morts de faim, nous dévalons les escaliers.
C’est madame Brighton qui nous reçoit au petit salon. Les suaves effluves parfumées du café. Qu’il est agréable de n’avoir qu’à mettre les pieds sous la table. Tante Amy vient nous saluer. Voilà Emma. Elles ont déjà pris leur petit déjeuner. Elles se lèvent tôt ces trois femmes. Nous échangeons les courtoisies d’usages en les assurant d’avoir passer une nuit parfaite. Tante Amy nous laisse à nos dégustations. Nous mangeons de bon appétit en envisageant le programme de la journée. En priorité, ramener le camping car à l’agence de location. Puis c’est avec ma voiture que nous reviendrons pour visiter la ville. D’abord le second plaisir de ce nouveau matin. Nous sortons par une des trois portes fenêtres qui donnent sur le perron en demi lune. Concours de pompes. Évidemment pas à mon avantage. Mon athlète me bat à plate couture. C’est parti. Nous courons dans l’allée qui mène au portail. La température est de 22° alors qu’il n’est que huit heures trente. Ayant bien repéré la topographie des lieux hier soir, mon coach sportif nous impose un rythme soutenu. Nous pouvons courir côte à côte.
L’atmosphère très particulière des matins Écossais peut se résumer à cette vue magnifique sur Édimbourg. Depuis les hauteurs de Morningside. Une lumière diaphane. Les toits d’ardoises reflètent mille soleils. Les pierres offrent toutes les déclinaisons des ocres les plus clairs aux plus sombres. Il est impossible de ne pas s’arrêter un instant pour en contempler les charmes extraordinaires. Depuis le square. Debout sur un des bancs pour voir d’encore plus haut. Ne nous attardons pas au risque de perdre l’entrain. Il est neuf heures trente quand nous revenons. Tante Amy et Emma sont dans la roseraie, armées de sécateurs. Toutes les deux coiffées de larges chapeaux. << J’ai l’impression d’être dans un film ! >> me fait Odélie lorsque nous montons les escaliers jusqu’à la salle de bain. La douche est un autre moment d’hédonisme. Et nous en profitons. Nous sortons tout notre linge de la machine à laver. Pour l’accrocher sur l’étendoir du balcon de la salle de bain. Ce sera sec ce soir. Odélie pourra préparer ses bagages demain au levé, en toute quiétude.
Ma compagne de vacances porte sa jupette grise, un T-shirt blanc. Je suis en short et T-shirt des mêmes teintes. Nos baskets. Dans le petit sac à dos, pommes, baguettes de pain et boîtes de pâté végétal. Impatients de filer à l’Anglaise, nous redescendons en courant. L’intérieur du véhicule est d’une propreté exemplaire. Nous y avons veillé chaque jour. Il faut simplement retirer les draps, les taies d’oreillers et récupérer les gants, les serviettes, récupérer les affaires de toilettes. Les torchons de vaisselle. Le tout dans le grand sac de sport. Pendant qu’Odélie donne un coup d’aspirateur, je remonte le linge pour le mettre dans la machine. Je la rejoins dans un espace bien ordonné. Ma passagère boucle sa ceinture. Je m’installe au volant. Nous redescendons Morningside jusqu’à Leith. La circulation est dense tout le long de l’estuaire. Voilà South Queensferry et son port de plaisance. Les deux ponts métalliques impressionnants. L’un routier, l’autre ferroviaire. Odélie fait un premier bilan de ce séjour Écossais. << J’ai vu tant de choses ! Tout cela va me revenir petit à petit. J’aurai des “flashs“ ! >> me confie t-elle.
Voilà l’aéroport. << Je ne veux pas penser une seconde à mon départ demain ! >> rajoute t-elle en débouclant sa ceinture. Pourtant nous reprendrons très exactement cet itinéraire vers quinze heures, demain. Ma complice prendra son avion à seize heures quinze. Je fais le plein de gazole. C’est la même jeune fille au bureau d’accueil. Nous réglons les formalités. Après avoir fait l’inspection du véhicule, je récupère ma caution. Je désinstalle le QR code. Nous descendons au sous sol. Ma voiture nous attend. Je retrouve avec joie ma grosse berline Allemande. Fidèle et un peu poussiéreuse. Sur le noir, tout se voit. Odélie s’installe et boucle sa ceinture. Je dois me réadapter. Un volant à gauche alors qu’il faut rouler à gauche. Je conduis doucement. Prenant mes marques. Plus aucun vide entre les sièges. Nous retrouvons nos réflexes tactiles. Ma main droite sur sa cuisse gauche. Mon petit doigt frôlant le doux coton blanc de la culotte. Sa main gauche sur ma bosse. Bosse que ma passagère malaxe d’une poigne autoritaire. J’apprécie.
Nous revenons sur Leith. Il y a un monde fou sur le port. Je sais où garer l’auto. Dans une ruelle derrière les docks. C’est la criée sur la partie réservée aux bateaux de pêches. Il est onze heures trente. Le soleil. Il fait chaud avec une température de 27°. Même si nous avons de quoi faire des sandwichs, je propose un bon restaurant sur les quais. Ma douce amie décline ma suggestion. Et elle a bien raison. Ce sera bien plus sympathique de manger sur le pouce. << Par contre le pâté végétal, vois-tu, ça ne passe pas très bien quand il fait chaud ! >> lance t-elle. Nous en rions. C’est dans la supérette que nous prenons des tranches de bacon et une plaquette de beurre salé. Elle ne se conserva pas. Il faudra donc nous en tartiner un maximum. J’emmène Odélie vers le chemin et ses escaliers. Il monte jusqu’à Dean Village. C’est le quartier "branché" d’Édimbourg. Il y a là quantité de galeries d’Arts. De terrasses de cafés. Des maisons décorées de fresques parfois extraordinaires. Pour bien découvrir Édimbourg, il faudrait y passer au moins deux semaines.
Le large chemin pavé qui longe la rivière Leith propose des parterres floraux de toutes beautés. Des venelles partent sur sa gauche pour monter vers les magnifiques demeures. Des villas luxueuses. Il y a là de nombreux promeneurs. Des gens installés sur les pelouses. Des jeunes qui jouent de la guitare. Elle ne s’y attend pas. J’entraîne Odélie dans une des venelles étroites. Entourée de haies de houx et de palissades de bois blanc. Entre les bosquets il est simple de devenir invisible depuis le chemin. Je passe mes mains sous sa jupette. Les siennes accrochées à mes épaules. C’est moi qui retire sa culotte. << Tu es fou ! >> lance t-elle. Je réponds : << Oui. Un accès de démence que tu sauras gérer ! >>. Elle rit en relevant une jambe pour me permettre d’enlever le vêtement. Puis la seconde jambe afin que je puisse le retirer complètement. Je pose ma bouche sur la sienne. Ma main droite sous sa jupette. C’est un baiser fougueux. Ma comparse saisit ma bosse avec fermeté. << Pas ici, c’est trop risqué ! >> rajoute t-elle. Je murmure : << Nous aimons les situations à risques ! >>
La tirette de mon short abaissée, il est d’une simplicité déconcertante d’en extraire le touriste. Ce que je fais de ma main libre. Personne ne monte par là. Ou bien alors des gens ayant les mêmes intentions. Par contre nous nous limitons aux caresses les plus intimes. En nous embrassant comme des fous. Il commence à faire faim. Cet endroit est à l’ombre. Parfait. Il y a des bancs plus bas. Il suffit d’en trouver un qui soit libre. Pas de chance. Nous nous installons sur des rochers au bord des eaux tourmentées de la Leith. Je coupe les deux baguettes dans leurs longueurs. Odélie y étale le beurre devenu crème. Je dépose les tranches de bacon. Ce nouveau plaisir est total. Il y a parfois un canoë qui passe avec un couple de rameurs. Des canards qui cancanent. C’est un véritable enchantement. Ce repas est savoureux à sa façon. Je me couche sur le dos. Odélie s’allonge sur le ventre. Nous revenons sur quelques situations particulières vécues durant ces onze jours. << Le Loch Ness, les Glen Coe, tout me semble déjà si loin ! >> confie -t-elle.
<< J’ai une bonne centaine de photos. J’aurai de quoi faire dans mes moments de solitudes ! >> rajoute ma douce amie. Nous quittons pour reprendre notre promenade. En sortant de Dean Village par Christ Church nous arrivons dans Princess street. Une des artères principales du centre historique. Là-bas, au loin, le palais de Holyrood. Nous prenons sur Royal Mile. Ses boutiques, ses magasins, ses curiosités. Le parc de la National Gallery. La cathédrale Saint Gilles dans laquelle nous pénétrons. Un peu de fraîcheur est un plaisir supplémentaire. Puis c’est le Scott monument. L’entrée de Botanic square. Je guette les expressions sur les traits de ma visiteuse. Elle prend de nombreuses photos. Quelques selfies où nous prenons la pose. << Tu es coquin. Tu profites de ma vulnérabilité sans culotte ! >> me chuchote t-elle à l’oreille. Alors que je viens encore de glisser discrètement ma main entre ses cuisses. << Ma vengeance sera terrible ! >> rajoute t-elle. Nous entrons dans un des grands magasins.
L’escalier mécanique nous mène aux étages. Tout en haut, c’est un vaste restaurant salon de thé. Un endroit charmant, très rétro, de petites tables rondes en bois. Il y en a plein de libres. Nous dégustons là deux énormes coupes glacées. De grands Yuccas isolent les emplacements. L’état d’excitation qui nous habite, qui nous accompagne, participe à rendre ces instants uniques et magiques. << Viens ! >> me fait Odélie en se levant. Elle attrape ma main pour m’entraîner. J’attrape le sac à dos. Les toilettes. D’une propreté parfaite. La partie hommes où nous nous enfermons dans un des cabinets. Des mouchoirs en papier à la main pour n’avoir de contact avec rien. Dès les rituels pisseux accomplit je soulève ma complice. Son dos contre la cloison carrelée. Je me positionne. Je n’ai plus qu’à contrôler sa descente et me voilà en elle. Notre baiser est passionné. Au goût vanille et pistache. Nous n’avons pas à nous soucier d’autre chose. L’addition est réglée. Nous nous aimons dans ce lieu insolite. C’est amusant d’entendre des mecs pisser de l’autre côté de la porte.
Combien de temps ? C’est Odélie, lorsque je me retire, qui consulte son téléphone. << Déjà seize heures trente ! >> chuchote t-elle. Nous nous réajustons. Nous promettant de nous garder pour chaque nouvelle opportunité. Le labyrinthe des ruelles, souvent en escaliers, est une autre des particularités de cette ville. Il y a là des boutiques d’antiquaires, de modes, de souvenirs et quantité de pubs si typiques. << Il faudrait visiter les toilettes de chacun d’eux ! >> lance Odélie, facétieuse en se plaçant devant moi. Un bras autour de mon cou, pour dissimuler ce que fait sa main. Ce que fait la mienne. Il faut ruser dans quelques recoins car c’est plein de touristes partout. Je dis : << Les toilettes des musées sont très sympathiques aussi, tu sais ! >>. Il n’est évidemment pas question d’aller en visiter. Trop peu de temps. Les extérieurs sont si pleins de surprises. J’ai réservé une table dans un des meilleurs restaurants. The Spence. Il est vingt heures quand nous y prenons place. L’endroit est cosy, à la décoration Victorienne. Ambiance feutrée.
L’avantage des grandes enseignes recommandées. On est certain d’y trouver une table. La sélection de la clientèle permet également d’y trouver le calme. Nous dégustons là des queues de langoustes fumées accompagnées de crudités aux assaisonnements étonnants. Notamment une salade d’oseille dont nous essayons de trouver les secrets. << Du paprika ! >> lance ma douce amie. Je dis : << De la poudre de noisettes ! >>. Le dessert est tout aussi surprenant. Des châtaignes farcies, glacées, à la crème de pistache. Un must. Le café. << Viens, on visite leurs toilettes ! >> fait Odélie en posant sa main sur la mienne. L’addition d’abord. Préférable pour pouvoir nous sauver après nos méfaits. Il faut traverser la salle sous quelques regards soupçonneux. Nous commençons à en prendre l’habitude. Ce qui nous fait beaucoup rire en nous enfermant dans un des cabinets de la partie hommes. Nous reprenons les choses exactement où nous les avons laissé. Faire l’amour dans les lieux les plus incongrus semble très bien convenir à nos libidos.
Il est vingt et une heures trente. Il faut retourner vers le port. En contrebas de la ville. Le crépuscule s’annonce lorsque nous arrivons à Leith. Vingt minutes à marcher en rythme de promenade. La fatigue commence à se faire sentir. Je roule doucement pour remonter Dean Village puis Morningside. Ma passagère souvent penchée sur sa gauche. Nous procurant de nouvelles extases. Je caresse sa nuque en murmurant des coquineries. Nous voilà de retour. Une rapide toilette après avoir brossé nos dents. J’aime la surprendre. Elle aime être surprise. Aussi, lorsque je la saisis par ses cheveux pour la forcer à s’accroupir, elle murmure : << Salaud ! >>. Je frotte ma virilité sur son visage alors qu’elle tente de se soustraire à ma contrainte. Rien à faire. Je pourrais utiliser la tactique du pinçage de nez. Je la force à se redresser. Je la fais tomber sur le lit. C’est avec nos T-shirts que j’attache ses poignets aux montants des baldaquins. Bien sûr, ce n’est qu’un jeu auquel ma complice se prête avec complaisance. Ses chevilles attachées avec les serviettes de bain. De gros nœuds.
Je peux à présent tourmenter ma "captive". Couché sur le ventre, entre ses jambes écartées, je prends mon second dessert. Rapidement crémeux et onctueux. J’adore sucer ce bouton qui devient turgescent entre mes lèvres. Mes jeux de langues font résonner de petits gémissements plaintifs. Je m’attarde. Il n’y aura pas de jogging demain matin. Une grasse matinée est prévue. Je remonte pour poser mes lèvres sur chacun de ses seins. Les frissons qui parcourent son corps sont partagés. Je redescends à nouveau. Des gémissements d’extases. Des spasmes. Elle tente de resserrer ses jambes. Peine perdue. Elles sont très bien attachées. Je remonte complètement. Nos corps se pénètrent comme les deux pièces de ce puzzle que nous avons construit ensemble. Mes lèvres dans son cou. Ma langue lèche sa peau. Je nous berce d’un lent mouvement. Nos respirations haletantes. Nos peaux collées par la sueur. Je me retire. Je reviens. Je me retire à nouveau. Je murmure des douceurs, des coquineries que je ponctue d’insanités qui la font rire.
Je descends. Même si ma nuque est douloureuse à cause de l’inconfort de la position, j’assène le coup de grâce. Dans un cri. Se cambrant comme un arc tendu à son maximum, le corps tremblant, la fille au van connait l’indicible plaisir qui l’achève. Exténuée, elle retombe en haletant. Je suis assez fier de cette dernière prestation. J’évite d’imposer le poids de mon corps pour m’allonger sur le ventre. << Comment je vais faire maintenant ? Demain ? Après demain ? >> murmure t-elle. Je chuchote : << Comme si tout cela n’avait jamais existé ! Je serai obligé de procéder de la même manière ! >>. Odélie rajoute : << Et toi ? Ton plaisir ? >>. Pour toute réponse, je me redresse pour revenir. Nous nous fixons dans l’obscurité. Je me lâche dans un mugissement néandertalien. Le vertige de cet instant est extatique. La "petite mort". Je me retire pour défaire les nœuds. Odélie me chevauche en mitraillant mon visage de bisous. Les draps sont trempés. Nous courons sous la douche avant de les changer. L’un contre l’autre, nous sombrons dans les abysses d’un océan sans fond…
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