L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Gloryhole - Épisode 21

 

                                      Seconde soirée cinéma chez Juliette

 

     Les jardiniers, les possesseurs de potagers sont heureux et contents. Il pleut depuis mardi. En cette troisième semaine de mai, ces pluies incessantes ne peuvent qu'apporter le meilleur pour les végétaux. Lors de notre petite séance webcam de mardi soir, nous en avons parlé avec Anne-Marie. J'ai même reçu deux courriels de Virginie. La jeune fille me propose une rencontre au lieu habituel. La dernière station de mes créations murales. Jeudi après-midi aux environs de seize heures. Demain. Bien évidemment si les conditions météorologiques le permettent. Virginie joint souvent une ou deux photos prises ensemble à ses messages. Mais cette fois ce sont juste deux photographies d'elle. Une où elle est assise dans sa chambre, devant son bureau. Des peluches partout sur les étagères. Une autre tenant une bicyclette devant la demeure de ses parents. Un jardin fleuri. Parfait décorum. Vêtue d'une jupette et d'un T-shirt. Je ne l'ai jamais vu ainsi.

 

     Ce mercredi pluvieux je le passe dans mon atelier. Absorbé par la peinture d'une marine. Un petit port Écossais que je représente à la manière Hollandaise du dix septième siècle. Au fur et à mesure que passent les heures, mon impatience est grandissante. J'ai rendez-vous avec Juliette ce soir. Pas seulement pour partager un bon repas mais également pour ce qu'elle appelle nos "soirées diapos". Appellation "rétro" qui nous amuse beaucoup. Enfin dix huit heures. Le temps de me doucher de me changer. De sortir la boîte de pâtisseries du frigo. Il est dix neuf heures. Il pleut. Je gare la Mercedes dans la propriété de Juliette. Juste devant la porte du garage. La jeune femme arrive sous un immense parapluie. Bien à l’abri, elle nous entraîne vers l’escalier de l’entrée. Aussitôt à l’intérieur, déjà dans le vestibule, une délicieuse odeur vient flatter d'autres sens. Juliette me fait trois bises, m’invitant à me débarrasser de mon blouson.

 

     Juliette est vêtue ce soir d'une robe d'été légère. Beige. Un simple gilet de larges dentelles de lin écru en bustier. Des ballerines beiges. J'aime son style. C'est à la fois élégant et "bohème". J’entre à la cuisine. Sur la table sont déposés tous les ustensiles nécessaires à la préparation d’une salade. La jeune femme sait que j’aime préparer les crudités. Aussi, elle m’invite à m’y mettre. Elle peut ainsi surveiller la cuisson des courgettes farcies. C'est leurs odeurs qui embaument toute la cuisine. Une cuisson qui ne va pas tarder à arriver à son terme. Juliette, assise à mes côtés, relate quelques anecdotes amusantes en relation avec son activité immobilière. << Mon mari m'a prévenu. Il ne rentrera ce soir qu'après 21 h15. Nous avons donc un peu de temps rien qu'à nous ! >> s'empresse t-elle de préciser. Comme pour me rassurer. Je termine de couper l’ail et l’oignon. Fines tranches. J’émince le persil et la ciboulette. Je verse le tout dans le saladier.

 

     Huile d’olive et moutarde à l’ancienne. Je coupe les olives noires dont je retire les noyaux. Je tranche l’œuf dur et les rondelles de bûchette de chèvre. Il ne reste plus qu’à râper une grosse carotte, à couper deux tomates et de saupoudrer de levure diététique en paillettes. J'écoute Juliette me raconter. << Tu es patient toi. Quand je raconte à mon mari, il n'écoute pas. Quand je lui demande ce qu'il en pense, il ne dit rien ou hausse les épaules ! >>. Nous en rions. Je rassure Juliette : << Moi, j'adore quand une femme me raconte des histoires. Alors surtout, ne t'inquiète pas. Devient la plus bavarde. Lâche-toi ! >>. Juliette se lève, se penche derrière moi. Pose ses lèvres dans ma nuque avant de se diriger vers le four. J'aime les frissons que procurent de telles initiatives. La salade est prête. Je me lève pour la remuer. Les assiettes et les couverts sont posés sur les sets de table façon "paille". Je rejoins la jeune femme devant la cuisinière électrique.

 

      Juliette sort le gratin de courgettes du four. L’aspect doré, conjugué à une odeur subtile, achèvent de nous mettre en appétit. Nous parlons un peu de tout. Juliette me pose des questions existentielles. Ma vie de dilettante Écossais, vivant en France, sans autres soucis que passer mon temps de la plus agréable des façons l'amuse beaucoup. << Tu n'as jamais eu de vies professionnelles ? >> me demande t-elle une nouvelle fois. C'est toujours étrange pour les gens que je croise. Je suis un héritier, gestionnaire d'une fortune qui fait de moi un privilégié. Mais comment l'expliquer ? Moi-même je ne peux me l'expliquer autrement que par un destin qui m'échappe. Par contre j'aime conclure en précisant : << La bonne fée qui s'est assise sur mon berceau ne m'a pas seulement fait une bise. Elle a également passé la nuit avec moi ! >>. Juliette rit aux éclats avant de s'écrier : << Elle t'a fait des pipes aussi. C'était la petite Fée Lassion ! >>

 

     Nous sommes pliés de rire. Juliette rajoute : << Ça doit vachement faciliter les choses avec les femmes ! >>. Je confirme : << Oui, avec l'argent on peut s'offrir quantité de choses et j'avoue en profiter mais sans excès ! >>. Adroitement je dévie la conversation sur ce qui concerne la vie professionnelle de mon amie. Les activités des gens que je rencontre suscitent toujours chez moi de grands intérêts. Souvent leurs existences me paraissent bien plus riches, diversifiées plus excitantes. Tout en dégustant cette excellente création culinaire nous en arrivons à notre centre d'intérêt principal. Le sexe. Ou plutôt les déviances sexuelles, à nos yeux bien plus gratifiantes. Rapidement nous abordons le sujet de nos randonnées. Nous mettons au point notre prochaine sortie "trous". Samedi après-midi si les conditions climatiques le permettent. Bien évidemment je n'évoque ni Virginie, ni Anne-Marie. J'aime compartimenter mes relations. Pas de mélanges des genres.

 

     J’ai emmené de délicieuses tartelettes au kiwi. Madame Marthe ma boulangère adorée me les recommande depuis quelques temps quand je vais chercher le pain. Son pâtissier de mari y a déposé des rondelles de bananes et des cerneaux de noix. Quelques amandes grillées par la cuisson, achèvent de rendre cette préparation pâtissière délicate et goûteuse. Juliette me propose de prendre le dessert au salon. De savourer ces tartelettes devant l'écran du téléviseur. Nous débarrassons pour faire une rapide vaisselle. Rien ne doit subsister de ma présence en ces lieux. Une rapide vaisselle en riant de nos aventures. Confortablement installés dans le profond canapé, nous nous apprêtons à déguster les tartelettes. Au préalable, Juliette allume l’écran du téléviseur. C'est un grand écran plat qu'elle pilote depuis la télécommande. Juliette agite la clef USB dans laquelle il y a le film. << J'ai fait le montage au bureau ! >> lance t-elle avec un clin d'œil.

 

     Ce film qu’elle a réalisé lors de notre précédente sortie, samedi dernier. J’invite le lecteur à redécouvrir l’épisode précédent pour en saisir toute la substantifique moelle. Ce qui lui permettra de savourer celui-ci dans les toutes meilleures conditions. Assis l’un à côté de l’autre, dégustant nos tartelettes, (une réussite), Juliette avec sa télécommande allume l’écran. Il n'y a qu'une vingtaine de centimètres qui séparent nos cuisses. C'est délicieusement troublant. L'écran s'illumine. Presque de suite apparaissent de magnifiques photographies. Les clichés pris lors de nos plaisantes randonnées. Nous pouvons y reconnaître chaque bosquet, chaque cabanon, l’étang, le haras au loin et mes superbes créations murales. Juliette a réalisé ce montage de manière très subtile. Cela passerait pour un de ces documentaires sur la flore et la faune de nos sous bois proposé par les chaînes de télévisions lénifiantes et consensuelles comme par exemple ARTE.

 

     J'en fais part à ma complice qui se met à rire. C'est soudain. Surprenant. Impossible d'imaginer ce qui suit. Là, je peux découvrir et reconnaître mon sexe par l’orifice du trou de la première station. Photographié avec désinvolture à la manière d'un documentaire animalier. Il ne manque plus que la voix off et neutre d'un commentateur. Le visage souriant de Juliette qui apparait à la gauche de l'écran. Elle regarde l’objectif. C'est terriblement troublant. Je pose mon assiette vide sur la table basse. Juliette fait de même. En écartant ses cuisses, son genoux touche le mien. Elle se vautre à ma droite, manipulant la télécommande. Sur le second cliché, mon sexe contre la joue de "l'actrice" qui regarde l’objectif avec un sourire terriblement évocateur. Sur le troisième cliché, la jeune femme a mon sexe en bouche tout en fixant l’objectif d’un regard à présent extrêmement suggestif. Vicelard. Les joues creusées par la succion. Mon cœur bat la chamade.

 

     Nous regardons en silence. Je tiens à préciser une fois encore qu'une telle situation ne connaît aucun équivalent sensuel. D'être assis à côté de la femme que l'on voit dans le film procure un choc émotionnel incomparable. Le réel de sa présence, le virtuel de sa prestation à l'écran. Je recommande. C'est incomparable. Pour l'un comme pour l'autre. Juliette me fait part du même ressenti. Nous passons à la seconde station. La même scène bucolique invite à quelques évasions champêtres et campagnardes. L’éclat du regard de Juliette habite chaque cliché d’une présence charismatique. Son visage semble illuminé d'une félicité divine. Je ne peux m'empêcher de murmurer : << Comme tu es belle ! >>. Juliette saisit ma main. Une fois encore il y a trois photographies de cette seconde station. Sur la troisième, mon sexe en bouche, Juliette fait un clin d’œil à l’objectif. Une fois encore, en applaudissant, je m’écrie, plein d’admiration : << Sublime ! >>

 

     En savourant le thé au jasmin, sucré d’une pointe de miel, nous découvrons la station 3. Là encore, Juliette se surpasse. En regardant ce montage de toute beauté, je comprends enfin toutes ces sensations ce que je ressentais derrière la cloison. Le jour de la prise de vue n'est pas loin. C'était samedi dernier. Pourtant j'ai la soudaine et désagréable impression que c'était il y a longtemps. Je revis les sensations vécues. Ce qui s'est passé me fait frissonner. La révélation est là, sous mes yeux émerveillés. Sur le troisième cliché, le regard de Juliette, tout en me suçant, semble interrogateur. << Tu as aimé ce que je te faisais ? >> me demande soudain ma comparse. Un peu gêné, je réponds : << Et comment ! À chaque nouveau trou j'attendais cet instant magique ! Tu es fantastique tu sais ! >>. Juliette reprend ma main, toute contente. Un profond soupir de satisfaction. Je rajoute : << J'aime randonner avec toi. Je t'emmène en Écosse ! >>

 

    Juliette s'exclame : << Oh là là ! Pas de "plans" sur la comète. Je suis mariée. Toute organisation "parallèle" exige des trésors d'ingéniosités. Les cachotteries ça me fatigue ! ! >>. Je comprends. La station 4 nous réserve les même émois. Sur chacune des dernières photographies, la jeune femme, tout en ayant mon sexe en bouche, pompant de la plus belle des façons, offre à l’objectif, un regard différent. Elle revisite ainsi tout le panel des expressions féminines. Là, par exemple, nous avons droit à une expression d’indifférence. Un peu comme si "l'actrice" se contentait de regarder l’objectif. Nous ne parlons pas. Nos respirations sont fortes. Quand la scène est "torride" nous nous mettons en apnée en même temps. Pour reprendre nos respirations en parfaite synchronicité. Ce qui nous fait quelquefois rire. Nous surveillons de plus en plus souvent les aiguilles de l'horloge murale. << Ça dure exactement trente cinq minutes ! >> précise Juliette.

 

    Nous faisons ainsi, tout le long du film, découverte après découverte. Les dix sept stations du circuit sont revisitées façon "fellations". Je félicite ma complice pour ses initiatives, pour son inventivité et pour ses audaces. Le film en arrive au dix huitième et dernier trou. Au bas de l’écran défilent soudain des commentaires plus drôles les uns que les autres. Je ris aux éclats. Je congratule Juliette pour ses qualités de réalisatrice, de narratrice et d'humoriste. Je la remercie pour ce montage. Du grand Art ! Ravie, Juliette passe son bras autour du mien. Toute contente du plaisir partagé. Elle s'écrie soudain : << C'est génial un mec comme toi. Je ne me fais pas sauter dessus. Je ne me sens pas convoitée. Je peux évoluer librement. Merci mille fois Julien. Tu es l'être le plus rassurant que je connaisse ! >>. Je ne sais quoi répondre. Juliette pose sa tête quelques instants sur mon épaule en s'appuyant contre moi. Elle se redresse rapidement.

 

     Là, sur l’écran, ce n’est plus un enchainement de photographies qui défilent. L’image s’anime soudain. C’est le fameux film de la fin. Nous pouvons découvrir le trou noir. Parfaitement rond. Il paraît noir jusqu'à ce que la caméra se rapproche. Ce sont les feuilles touffues du lierre qui donne cette impression d'obscurité. L'illusion est de très courte durée. Au bout de quelques secondes, mon sexe fait son apparition. Le prépuce fripé et luisant, une goute de liquide séminal en dégouline. Cette goutte opalescente et laiteuse qui perle sur son extrémité. Le visage de "l'actrice" tout prêt. La jeune femme examine la "chose" avec l’attention d’une entomologiste. En regardant ce qui se passe à l'écran, nous sommes soudain tous deux animés d'un spasme semblable. Nos corps parcourus d'une décharge électrique. Je murmure : << Toi aussi tu es rassurante tu sais. J'aime ton comportement. Tu sais te contrôler ! >>. Juliette pousse un profond soupir.

 

     Nous nous penchons vers le téléviseur en même temps. Les coudes en appui sur nos cuisses. Comme subjugués par les images animées. Dans le film, son regard vient parfois caresser l’objectif. Cette fois son regard est terriblement vicieux. J’en ai une érection encore plus forte. J’en fais part à Juliette qui me confesse être bien mouillée. Elle murmure : << Pendant le montage, au bureau, sur mon Mac, je n'ai pas arrêté de me toucher ! >>. Cette confession me donne le vertige. J'imagine cette femme, seule dans son bureau, entrain de s'affairer doublement. A présent, à l’image, nous pouvons la voir approcher sa bouche de mon prépuce pour en lécher la goutte. Regardant à nouveau l’objectif pour montrer sa lèvre inférieure maculée du liquide séminal qu'elle vient de récupérer. Je suis couvert de sueur, de frissons. Je murmure : << Tu es merveilleuse. Je m'y connais en films pornos, mais là, tu cristallises tous mes fantasmes ! >>

 

     << C'est vrai ? >> chuchote Juliette en venant se serrer contre moi. Nos corps sont bouillants. A l’image, nous pouvons voir "l'actrice" se saisir de mon sexe. Elle se le gobe, se l’engouffre pour se mettre à le sucer avec passion. Juliette avait parfaitement orienté la caméra. Ainsi, son regard pouvait de temps en temps fixer l’objectif. Je me souviens parfaitement des sensations que cela me procurait derrière la cloison. On m'entend d'ailleurs souffler comme un taureau derrière les planches. Parfois, se retirant, Juliette ouvre la bouche pour montrer de quoi elle est pleine. Tournant sa langue dans le liquide visqueux avec un regard pathétique, extatique, triste ou amusé. En quelques secondes elle revisite l'éventail des expressions humaines. Je murmure : << Quelle actrice. Tu as raté ta vocation ! >>. Juliette chuchote : << Tu sais, grâce à toi, je vis quelques uns de mes fantasmes ! >>. J’applaudis soudain à tout rompre. < Bravo ! Bravo ! >>

 

     Car à l'écran je devine la passion qui anime la jeune femme. Je m'exclame : << Tu es sublime ! >>. Sans hésiter, dans un élan amoureux, je dépose une bise sur son front. << Je sais ! >> me répond t-elle avec un sourire lourd de sens. Nous rions. À l’image, nous pouvons voir la jeune femme en train de déglutir en gémissant. Là aussi, j’ai l’explication de ce que je devinais derrière la cloison, lors du tournage. Des images merveilleuses. Tournées en 4K. Chaque détail étant surdimensionné, sublimé sur l'écran géant. Soudain, dans le film, se retirant précipitamment, Juliette évite le premier jet de pisse. Une esquive digne d’un toréador évitant la corne du taureau. Par contre le jet vient se briser sur le haut de son T-shirt. Dès le jet tarit, "l'actrice" se précipite pour sucer à nouveau. Le spectacle est digne d’un Oscar. Et dans n’importe quel festival. Il y a ainsi plusieurs jets, brefs et désordonnés. Je me souviens m'être concentré au maximum.

 

     Les esquives sont des instants de virtuosités remarquables. Dans le film nous pouvons voir "l'actrice" se régaler de tout ce qu’elle peut déglutir. Oubliant même, dans sa dégustation, de regarder l’objectif avec ce regard "d’innocence" dont elle est coutumière. Parfois, ne pouvant suivre, notre "comédienne" se retire pour vider sa bouche dans l’herbe, juste sous l'orifice murale. On voit d'ailleurs le liquide luisant couler le long des planches. Je comprends enfin tout ce qui se passait durant les prises de vue. Mon excitation est à son comble. Mon érection presque douloureuse. Je dis : << Si nous avions davantage de temps, je te demanderais de revoir le film en nous masturbant ! >>. Juliette s'écarte, ouvre de grands yeux pour demander : << Tu serais chaud pour un tel "plan" ? >>. je m'écrie : << Et comment ! J'adore ça ! >>. Un profond soupir de satisfaction avant que Juliette ne lance : << Moi aussi ! >>. Nous continuons à regarder le film. Silencieux.

 

     Là, soudain immobile, comme si l’image s’était bloquée, nous pouvons voir "l’actrice" savourant l’éjaculation qui s'en suit. On voit l'abondance des giclées qui déforment ses joues. Les yeux fermés, une expression d’extase sur le visage, notre "comédienne" joue à la perfection. Enfin, au bout de peut-être deux minutes, elle se retire. L’image devient floue. << Nous arrivions à la fin de la batterie ! Rappelle-toi ! >> me fait Juliette en se levant pour récupérer les petites assiettes et les couverts. Je l'aide à débarrasser. Soucieux de ne laisser aucune trace de ma présence. Il va être 8 h50. Cette soirée a encore passé tellement vite. De quoi être frustré. À la cuisine Juliette me fait part du même ressenti. Nous rions de nos gestes qui deviennent de plus en plus confus. Dans la précipitation nous faisons un peu n'importe quoi. J'essuie rapidement les petites assiettes et les petites cuillères pendant que ma complice passe l'éponge. Plus aucune trace.

 

     Je suis debout devant le réfrigérateur. Je m'apprête à quitter la cuisine. J'hésite entre faire un dernier bisou sur le front de ma comparse. Elle devine ma pensée. En riant, elle saisit mon bras pour m'entraîner dans le couloir, jusqu'à la porte. Je prends Juliette par ses épaules pour dire : << C’est sans doute un des meilleurs films que j’ai vu depuis longtemps ! >>. Dans un élan d'une incroyable sensualité Juliette se serre contre moi. << Merci, mais je te propose d’essayer de faire encore mieux la prochaine fois, tu veux ? >> me répond t-elle. La jeune femme rajoute : << Je ne fais pas de copie. Tu n'en auras donc pas. Mais on peut le regarder encore ! >>. Je la rassure. Surtout pas de copie. Ne rien laisser sur l'ordinateur. Juliette aussi me rassure : << Ne t'inquiète pas je suis aussi rusée qu'une amazone ! Je ne laisse rien traîner derrière moi ! >>. Juliette me raccompagne jusqu'à la voiture. << On se voit samedi à 14 h ? >> lance t-elle.

 

     Rendez-vous est pris. Même endroit. Mais cette fois je propose de faire découvrir un autre de mes circuits "trous" à mon amie. << Oh oui ! J'emmène la caméra ! >>. Il faut partir. Il est pile vingt et une heures. Inutile de prendre le moindre risque. Je quitte Juliette. << N’oublie pas d’aller sur ta messagerie ! >> me fait-elle en se penchant dans la voiture par la vitre baissée. Je démarre. Juliette se met à courir pour remonter l'escalier du perron. Sur les quelques kilomètres qui me séparent de la maison je roule excessivement lentement. Je me masturbe en me remémorant les moments forts de cette soirée. Toute sa durée ne fut d'ailleurs qu'un moment fort. Assis devant mon ordinateur, Anne-Marie en webcam, j'ai envie de lui raconter tout ce que j'ai vécu il y a encore une demi heure. J'évite avec maladresse. Anne-Marie est une femme. Les mensonges, même par omission, ne peuvent la convaincre. Debout, je me masturbe pour distraire son attention...

 

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19/04/2024

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