L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

La récidive de Virginie

                                                         Virginie récidive

 

        Samedi matin, en revenant des courses, je fais un crochet par le bourg voisin. C'est jour de marché. C'est là que je choisis mes fruits et mes légumes. Des artisans agriculteurs proposent leurs productions sur des étals magnifiquement décorés. Je me sens soudain observé. Mon sixième sens. Je tourne la tête dans ce réflexe naturel. Là-bas, Virginie. La jeune femme qui l'accompagne est incontestablement sa maman. Je connais vaguement les parents de la jeune fille. Elle m'adresse un furtif sourire. Elles sont belles toutes les deux. Magnifiques. Élégantes et maniérées. Je détourne rapidement les yeux. Personne n'a assisté à notre échange fugace. Rien dans nos attitudes ne pourrait laisser à penser que nous nous connaissons. J'apprécie ces instants volés aux convenances. De vraies forfaitures.

 

        Les deux femmes disparaissent dans la masse des clients. Je les perds de vue. Je suis de retour chez moi pour midi. Je range mes achats. C'est lorsque j'ai la tête dans le réfrigérateur que mon I-hone se met à vibrer. Puis à émettre sa sonnerie "à l'ancienne". Sur l'écran, le visage de Virginie. << Bonjour. Génial ce matin. Tu fais tes courses au marché ? >> lance la jeune fille. Nous échangeons quelques lieux communs. Quant à nos repas de midi, quand à la météo. Il fait beau en ce début juin. Mais c'est quand Virginie m'invite à la rejoindre cet après-midi que je reste sans voix. << Tu connais le vieux moulin ? >> demande t-elle. Je réponds par l'affirmative. << On se voit là-bas pour 14 h45. Je serai à cheval. Je serai libre jusqu'à 17 h30. le temps de revenir au centre hippique pour 18 heures. Maman qui vient me chercher ! >>

 

        Le ton autoritaire m'amuse. Je confirme ma venue, ma présence. << Je vais manger ! On se voit tout à l'heure ! >> conclue mon interlocutrice avant de raccrocher. Je regarde mon téléphone un peu pantois. Décidément Virginie sait ce qu'elle veut et l'exige avec fermeté. Je prépare mon repas en tentant d'imaginer ce qui va encore se dérouler d'ici deux heures au vieux moulin. Mon téléphone vibre à nouveau. Cette fois c'est le visage d'Anne-Marie qui s'affiche sur l'écran. << Bonjour. Tu vas randonner cet après-midi ? Si tu peux attendre jusqu'à 14 h30, je viens avec toi ! >>. À ces mots, une profonde frustration m'envahit. Impossible de m'en tirer par un mensonge par omission. Je n'ai que le choix de la vérité. J'avoue tout. << Ah comme c'est dommage ! >> s'exclame mon amie.

 

        Je me confonds en excuses maladroites. << Ce n'est pas grave. On remet ça. Ne t'inquiète pas. Tu me racontes tout ça ce soir en webcam. Passe un bon après-midi ! >> conclue Anne-Marie. En raccrochant, j'enrage. Depuis le temps que j'aimerais faire découvrir une de mes randonnées "trous" à ma bonne amie. La vaisselle. Il y a quelques séquences nuageuses mais la température extérieure est de 27°. Je me change. Un short beige, un T-shirt clair, mes baskets. Dans mon petit sac à dos, pommes, barres de céréales, la minuscule paire de jumelles. Je roule prudemment sur les vingt cinq kilomètres qui me séparent du lieu de notre rendez-vous. Il faut garer la voiture sur un parking. Le départ de plusieurs chemins de randonnées. Des groupes de marcheurs s'apprêtent à randonner.

 

        Pour aller jusqu'au vieux moulin , il y a environ un quart d'heure. C'est le sentier qui longe la rivière. Je ne croise personne. La forêt est profonde, absolument magnifique. J'apprécie énormément l'ambiance particulière de ces cieux nuageux. Quand apparaît le soleil je suis sous les feuilles, à l'abri de sa morsure. Le vieux moulin est une bâtisse à l'abandon. Une impressionnante roue à aube continue de tourner tant que le niveau des eaux le permet. L'endroit est magique. Il règne là l'atmosphère des romans de chevalerie. Les héros de la Table Ronde pourraient apparaître au détour d'un muret. Je suis seul. Du moins je le crois. Le bruit de l'eau. Le gazouillis des oiseaux. De petits cris d'animaux non identifiables. J'entre dans la vieille bâtisse. Les effluves d'humus montent à mes narines.

 

        Je connais bien ce lieu. J'y viens quelquefois flâner en automne. La vieille carcasse d'une voiture des années trente. De grandes panières trouées. Un enchevêtrement de poutres en chêne. Le tout sous une considérable couche de poussière. Des années de toiles d'araignées tamisent les vitres comme le feraient des rideaux. Mes yeux s'habituent à l'obscurité. Je n'ai jamais eu le courage de monter l'échelle. Elle mène à une sorte de balcon d'où dépasse du foin, des lambeaux de tissus. La poussière dorée qui flotte juste dans ce rayon de lumière provenant de l'ouverture ronde dans le mur. Et surtout ce mécanisme surréaliste qu'anime la roue à aubes en tournant. Dans quelques cliquetis et autant de grincements. Un fantôme ferait son apparition ici que cela semblerait presque normal. Naturel.

 

        J'étudie un peu les murs. Aucun endroit où je pourrais creuser un de mes trous. Curieusement, ces lieux exercent à chaque fois sur ma psyché une excitation latente. Ce qui est encore le cas maintenant. Il faut que j'emmène Juliette ici. Je suis certain que sa libido y sera flattée autant que la mienne. Amusé par ces pensées, je me touche un peu. Une érection contrariée déforme la braguette de mon short. L'inconfort de mon sexe enroulé dans mon slip. C'est désagréable. Aussi j'ouvre ma braguette pour ajuster ma turgescence. La placer bien droite avant de la ranger soigneusement. << Coucou ! >>. Je tourne la tête. Dans l'encadrement de la porte, Virginie. Sa silhouette sublimée par sa tenue d'équitation. Je ne connais pas plus belle valorisation de la silhouette féminine qu'une tenue de cavalière.

 

        D'abord à contre jour, Virginie s'approche. Calmement et souriante. Mystérieuse aussi. Elle me saute au cou. << J'étais frustrée ce matin. C'est génial de te rencontrer à l'improviste ! >> lance t-elle avant d'enfoncer sa langue dans ma bouche. Sur la pointe des pieds, ses bras accrochés à mon cou. Sa tresse qui pend sur son épaule droite. Je demande : << Il est où le cheval ? >>. Virginie saisit ma main pour m'entraîner à l'extérieur. Le ciel est voilé. Le cheval est là-bas, dans l'ancien potager du meunier. Entouré de murets, il broute tranquillement. << J'aime improviser. Après t'avoir vu ce matin, je n'avais plus qu'une envie, être avec toi ! >> s'écrie ma complice. Elle passe sa main sur ma braguette en rajoutant : << Je t'ai vu te mettre à l'aise. Je peux voir comment c'est ! >>. Sans attendre ma réponse, Virginie pose sa main sur ma bosse. Elle appuie. Masse. Malaxe en riant. Elle demande : << Tu me la donnes un peu ? Comme dans la voiture l'autre jour ? >>

 

        Bien évidemment la jeune fille n'attend pas une quelconque autorisation. Bien au contraire elle redouble d'activité. Mon érection demande une liberté totale. Virginie semble avoir compris le fonctionnement d'un sexe masculin. Elle se penche pour descendre la tirette, fouille un peu avant d'en extraire ma turgescence. << Wouah, c'est génial. J'adore ! >> murmure t-elle dans un souffle. Virginie passe derrière moi. Collée contre mon dos, sa tête sous mon bras, elle observe. Ma comparse me masturbe d'un mouvement hésitant. Mon bras autour de ses épaules. << Tu aimes ? >> demande t-elle. Je ne réponds pas. Je préfère rester la victime silencieuse de cette merveilleuse "agression". Et mon agresseuse sait en profiter. Je regarde moi aussi. Mon sexe paraît encore plus impressionnant dans cette petite main délicate.

 

        Nous restons ainsi un long moment. Silencieux. C'est toujours étonnant quand les respirations se synchronisent. Nos apnées en parfaites symbioses. Nous ressentons la fraîcheur qui règne dans cette bâtisse de pierre. Virginie porte un pantalon moulant, des bottes de cuir noir, un sweat. Alors que moi je frissonne dans mon short et mon T-shirt. En prend t-elle conscience ? Toujours est-il que la jeune fille m'entraîne à l'extérieur. Il y a des promeneurs, là-bas, de l'autre côté de la large rivière. Nous restons discrets. Le muret dissimule ce qui se passe. Virginie s'amuse de la situation en s'arrêtant pour reprendre ses attouchements. Le groupe de marcheurs ne nous prête aucune attention. Virginie s'accroupit devant moi. Elle me masturbe vigoureusement. S'arrête. Reprend.

 

        Je dis : << Comme ça, je n'aime pas trop. Ce n'est pas très agréable ! >>. Virginie cesse, se redresse en s'exclamant : << Oh pardon, excuse-moi. Tu m'apprends comment il faut faire ! >>. Nous éclatons de rire. Je réponds : << Il n'y a pas réellement d'apprentissage. Parlons plutôt d'initiation à la douceur ! >>. Virginie reprend mon sexe en main. Cette fois avec une grande douceur. De la tendresse en demandant : << Comme ça ? >>. Je réponds : << Oui ! Comme ça. Comme avec ta bouche l'autre jour dans la voiture ! >>. Les promeneurs ont disparu. Nous allons nous installer sur le banc en pierre. Nous avons une vue parfaite sur les environs. Virginie joue avec mon sexe tout en me racontant ses études. Elle est en plein partiels. J'écoute avec intérêt. C'est si bien.

 

        Couchée sur le dos, sa tête sur mes cuisses, la jeune fille me confie ses craintes, ses doutes mais aussi ses projets. Ses études sont une priorité absolue. Elle prétend que notre "relation" constitue un moteur supplémentaire. Une motivation renforcée. << Tu es un peu ma récompense quand je peux te voir ! >> précise t-elle. Mon sexe contre sa joue. Je passe l'extrémité de mes doigts sur ses sourcils. Nous restons silencieux. Je fais le guet. Ce moment d'une grande intensité procure un bien être jouissif. << On se voit demain. Tu me feras l'amour demain ? J'aimerais apprendre. S'il te plaît ! >> me chuchote Virginie. Je ne dis rien. Je n'ai pas envie de me répéter. << Oh oui, je sais, une première fois ne fait pas partie de tes fantasmes. Mais si tu raisonnais hors fantasmes ? >> s'écrie t-elle.

 

        Je demande : << Et tu vois ça où et comment ? >>. Virginie se redresse, saisit mon sexe à présent mou, se cale contre moi pour dire : << Je connais un endroit hyper bien pour "ça". C'est derrière chez moi, dans le cabanon de l'étang privé de notre voisin. En plus il n'est pas là ! >>. J'écoute. Je sais bien que les filles sont stratèges, rusées. Ma complice rajoute : << Je m'en occupe. Demain matin je t'appelle et je t'explique tout dans le détail ! >>. Je change de position pour me mettre à califourchon sur le banc. Virginie fait de même. Nos genoux se touchent. Nous nous faisons face. Ses sourires espiègles, parfois malicieux quand elle me confie quelques secrets de fille. Sa relation avec sa mamie, avec son papy, sa cousine "conne à pleurer". Nous rions beaucoup car c'est drôle.

 

        Virginie se lève. << Viens, rapproche-toi du bord ! >> me dit elle en s'installant en tailleur à même le sol. Sur les dalles de grès. Elle approche son visage de mon sexe. Elle hume. Je saisis sa tresse pour jouer avec. Ce qui me permet une certaine contenance. Ses lèvres se posent sur mon érection qu'elle ne tarde pas à gober. Virginie savoure avec appétit. J'entends les différents rythmes que prend sa respiration. Ses apnées. Ses tentatives d'avaler l'abondance de mes sécrétions. C'est émouvant. Je la regarde. Le bout de son nez charmant. Sa tête immobile. Ma position n'est pas confortable, je ne peux m'adosser à rien. Si je me couche sur le dos je ne pourrai plus surveiller à l'entour. Le risque est trop grand. Je tire sur la tresse de Virginie pour la forcer à cesser. Elle ouvre de grands yeux. Étonnée, elle demande : << Je ne fais pas bien ? >>. Je la rassure. << Et si on se trouvait un endroit plus confortable ? >> fait elle en se redressant à son tour.

 

        Nous faisons le tour de l'ancienne bâtisse. Il n'y a personne. C'est dans les fourrés que nous nous installons. Aucun marcheur ne passe en cet endroit légèrement en surplomb. Couchée sur le côté, blottie contre moi, Virginie nous offre une fellation d'une indicible douceur. << Je crois que je commence à beaucoup aimer "ça" ! >> murmure t-elle entre deux dégustations. Je caresse sa nuque. Je suis naturellement d'une grande douceur. Là je tente de l'être encore davantage. Attentionné. À l'écoute. Je dois lutter pour surmonter l'instant critique. Je me suis engagé à ne plus éjaculer dans sa bouche. Du moins tant que Virginie ne m'en fait pas la demande. Elle cesse. Je caresse ses joues, sa mâchoire. << Tu me fais l'amour demain ? >> me demande t-elle une nouvelle fois. Je reste silencieux.

 

        J'accompagne Virginie jusqu'à son cheval. Elle me tient la main comme une fille amoureuse. Ce qui me place dans un embarras profond. Je culpabilise à nouveau. Je me promets de tout révéler à cette jeune fille. Je me dois d'être honnête avec elle. Elle s'offre à moi dans toute sa confiance. Avec cette générosité et cette sincérité propre à son âge. Je lui dois la vérité. Anne-Marie, Juliette. Redoutables épreuves devant lesquelles les hommes sont souvent d'une lâcheté sidérante. Je ne veux pas en faire partie avec Virginie. Je lui dois le respect à tous les niveaux. Je me promets de le faire demain. Comme si elle devinait mon tourment, Virginie fait : << Dis-moi. Qu'est-ce qui te tracasse ? >>. Je me contente de déposer mes lèvres sur les siennes. Elle monte sur son cheval. Nous marchons ainsi jusqu'à ma voiture. Je parle en levant la tête. Je suis impressionné par sa "noblesse". Il faut se séparer. Se faire violence. Je regarde Virginie s'en aller.

 

        En revenant, je conduis en me masturbant doucement. Mes doigts sont trempés. Les excitations successives de l'après-midi. J'arrive chez moi pour dix huit heures quarante cinq. Je réchauffe les restes du riz complet de midi. Une salade de tomates. Deux nems au crabe. Je pense à Virginie. À la manière avec laquelle je vais aborder mes aveux. Il me faut réunir mon courage et répéter mes phrases. Les apprendre pas cœur. Cela m'amuse au plus haut point. Me procurant le courage nécessaire. Je suis devant mon ordinateur à vingt et une heures. En webcam avec Anne-Marie. Je raconte mon après-midi. Mon projet de confession. Avec son accord, je pourrai parler d'Anne-Marie. Elle me conseille de me passer de l'accord de Juliette. << C'est bien de toujours dire la vérité ! >> précise Anne-Marie.

 

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21/06/2024

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