L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

La pointe du Raz

                                              Le sentier au-dessus des falaises

 

        Cette nuit, nous avons fait l'amour deux fois. À chaque fois spontanément. D'abord dans une demi sommeil. Prenant conscience de nos actes qu'une fois intimement liés. Je ne connais pas d'enchantement plus sublime. Cette grasse matinée est donc amplement méritée. J'ouvre les yeux. Je regarde la porte fenêtre pour constater que le ciel reste obstinément voilé. Sur ma gauche, Odélie se met à bouger doucement. Ses pieds contre les miens. Je n'ose pas faire le moindre mouvement. Elle se réveille en se tournant pour se serrer contre moi. Je passe délicatement l'extrémité de mon index sur l'un de ses sourcils. Elle gémit d'aise. Approchant ses lèvres de mon oreille pour en gober le lobe. Elle chuchote : << J'adore les insomnies avec toi. C'est si bon. J'ai rêvé ou c'était réel ? >>. La fille au van  pose sa tête sur ma poitrine, sa main sur mon ventre, en gémissant à nouveau. Je caresse sa nuque. << J'entends battre ton cœur ! >> rajoute t-elle. Elle se redresse. Nous nous levons en même temps pour aller regarder par les vitres. Serrés l'un contre l'autre.

 

        Un rapide tour aux toilettes pendant qu'Odélie prépare le café. C'est tellement charmant de l'entendre chantonner dans le bruit des ustensiles qu'elle manipule. Je la rejoins à la cuisine. Elle me saute au cou. Une réaction devenue une douce habitude. Je la soulève. Accrochée à mon cou, ses jambes autour de ma taille. Nous ne portons que nos T-shirts de nuit. Je l'assois sur la table entre les bols et le presse oranges. << Willy, je... >>. Je pose ma main sur sa bouche en disant : << Tu allais dire une bêtise ! >>. Je suis pétri d'émotion. Personne, depuis près de quinze ans, ne m'a plus appelé "Willy". Par ce diminutif qu'employait ma compagne disparue. Elle se met à rire. En tenant mes mains, Odélie fait : << Tu te rappelles, c'est moi qui t'empêchais de dire des bêtises. Maintenant c'est toi ! >>. Je rajoute : << Et tu précisais qu'il ne fallait pas qu'on s'attache ! >>. D'un bond Odélie saute de la table pour attraper les tranches éjectées du grille pain. Je les beurre. Elle les recouvre de ce bon miel crémeux.

 

        Nous prenons notre petit déjeuner en revenant sur notre expédition de hier, à Camaret. Comme le climat est identique c'est un peu par associations d'idées. Nous traînons à table. Assise sur mes cuisses, comme elle le fait chaque matin, c'est dans mon bol qu'elle trempe sa tartine. Nous nous régalons des parts de tarte aux pruneaux. << Demain, tout s'arrête Willy. Je pars en début d'après-midi. J'ai promis à mes parents de passer deux jours avec eux avant de redescendre dans le Sud ! Je n'arrive pas à m'empêcher d'y penser ! >> me confie ma compagne de vacances. Je réponds : << Tu devrais être heureuse parce qu'il y a des gens qui t'attendent, qui se réjouissent pour te revoir. Tu es aimée ! >>. Elle reste silencieuse en jouant avec sa petite cuillère. Je sens que cette fois les choses se passeront moins facilement que lors de son dernier départ. Je dois changer de sujet. Aussi, je propose de nous préparer des sandwichs et de partir dès ce matin. Vivre d'autres aventures. Elle change de position.

 

        À califourchon sur mes cuisses, ses bras autour de mon cou, la fille au van me fixe longuement. << Quelque chose nous a ensorcelé. Il y a quelque chose qui m'habite ! >> finit elle par me confier. Elle pose ses lèvres sucrées sur les miennes. C'est amusant car elles collent. Nos nez se touchent. La proximité de nos yeux nous fait loucher. Ce qui nous fait rire. << Tu as une idée aujourd'hui ? >> demande t-elle. Je suggère d'aller passer la journée à la Pointe du Raz. << Génial. Tu as toujours de bonnes idées ! >> s'exclame t-elle en se levant. Odélie retrouve son dynamisme. Nous débarrassons pour faire la vaisselle. Le brossage des dents. Ce matin, malgré nos rires, le cœur n'est pas aux pitreries habituelles. Passant ses bras autour de mon cou ma complice lance : << Pourquoi que ça fait toujours mal ? >>. Je réponds : << Quand j'ai posé cette question avant ton dernier départ, tu as haussé les épaules. Moi je te fais un bisou ! >>. Elle m'embrasse.

 

        Nous revêtons nos tenues de sports. Il faut se faire violence. Rien de tel qu'un bon jogging pour retrouver le bon sens. Nous dévalons l'escalier pour sortir. Quelques mouvements d'échauffement. Il fait un peu plus frais que hier. Nous courons le long du même circuit, croisant d'autres joggeurs. Il est onze heures quand nous revenons. La douche. Nos corps recouverts de savon que nous frottons l'un contre l'autre. Odélie me met de la mousse sur le bout du nez avant de la souffler. La bonne humeur et la joie de vivre sont revenues. Avec à peine 19° nous donnons préférence à nos paires de jeans. Un sweat, des baskets. À la cuisine, nous préparons des sandwichs. Pâté végétal Tartex, tranches de gruyère, rondelles de tomates, beurre salé. Des nectarines, des pommes, des brugnons et des barres de céréales. Le petit sac à dos est plein à ras bord avec la gourde d'eau et les K-ways. Pressés de filer, nous redescendons l'escalier en courant.

 

        C'est parti. La circulation est fluide. En passant par Pont-Croix, il y a une trentaine de kilomètres à parcourir. Odélie garde sa main gauche sur l'intérieur de ma cuisse. Ses caresses sont toujours d'une incroyable douceur. Elle monte quelquefois jusqu'à la couture de ma braguette. La voiture est capotée. Nous sommes à l'abri du vent. À voir remuer les branches des arbres au bord de la route, nous le devinons tempêtueux. Ma main droite n'est pas en reste non plus. Je fais la même chose. Mon petit doigt arrivant à la couture, à l'endroit de son intimité. Nous regrettons de n'êtres pas en jupe et en short. Ma passagère me fait souvent des bises sur la joue pour ponctuer une phrase, une impression ou un ressenti. Je gare la voiture sur le parking, sous le phare. Il n'y a pas grand monde avec cette météo. En sortant du véhicule nous manquons d'être renversés par une bourrasque. Odélie s'accroche à mon bras. C'est ainsi que nous nous engageons vers le chemin qui mène à l'océan.

 

         En prenant le sentier sur la gauche, nous nous retrouvons rapidement au-dessus des falaises vertigineuses. Le ressac assourdissant des vagues qui viennent se briser à une centaine de mètres en contrebas. Là-bas, l'île de Sein. Odélie stoppe notre marche contre le vent en s'accrochant à mon cou. << Willy ! >> lance t-elle. Mon cœur s'effondre au fond de ma poitrine lorsqu'elle m'appelle ainsi. Elle enfonce sa langue dans ma bouche. Le vertige pourrait me faire tomber. Sur l'instant il est double. Nous reprenons notre avancée, pénible contre le vent, jusqu'à la pointe extrême. Un autre couple arrive. Nous nous saluons en nous souriant. Si nous nous installons à l'abri de cet amas rocheux, nous pourrons manger dans un calme très relatif. Il est treize heures trente. Morts de faim, nous savourons nos fruits en entrée avant de réserver un sort funeste à nos sandwichs. Il y a quelques téméraires en voilier entre Sein et Raz. Derrière l'île, de grands bateaux de commerces se détachent à peine sur la grisaille.

 

         Allongée sur son K-way en guise de plaid, sa tête posée sur ma cuisse, Odélie serre mes mains dans les siennes. Quand elle ne plonge pas son regard dans le mien, elle fixe les cieux. Les nuages offrent toutes les déclinaisons des gris les plus sombres aux gris les plus clairs. Ils défilent à toute vitesse. Nous restons silencieux. Serions-nous devenus télépathes ? Depuis quelques jours nos pensées sont identiques. Il suffit de les échanger pour s'en rendre compte. Avec ces mots qui reviennent à chaque fois : << Je pensais à la même chose ! >>. Aujourd'hui, veille de cette seconde séparation, nous sommes encore parfaitement connectés. Une symbiose parfaite. Totale sans doute. Quand ma complice lance : << Tu sais que je passerai mon anniversaire avec toi. C'est une grande première loin de ma famille ! >>. Je réponds : << J'y pensais justement. Je ne voudrais pas te confisquer à tes proches ! >>. Pour toute réponse Odélie se redresse. Elle dénoue sa basket pour en retirer le lacet en tirant. Jette le caillou qui martirisait son gros doigt de pied.

 

         << Je t'en prie, pour m'empêcher de partir, attache-moi ! >> dit elle en me donnant le lacet et en joignant ses poignets. << S'il te plait ! >> insiste t-elle. Odélie prononce ces mots avec tant de conviction que je passe le lacet autour de ses poignets pour les attacher. Les mains ainsi entravées elle s'appuie contre moi. << Willy ! >> répète t-elle. Je suis certain que c'est une larme qui tombe.  Éxactement sur ma braguette. Nous restons ainsi. Je la serre contre moi. Une de mes larmes tombe sur son sein droit. Aucun de nous deux ne prononce le moindre mot. Cette pudeur émouvante nous rapproche. Doucement je détache ses poignets avant de les masser. Je replace le long lacet en le passant dans chacun des trous de sa basket. << Willy, je vais compter les jours et je... >> la fin de sa phrase se termine dans un sanglot. Je dis : << Arrête, tu vas me faire pleurer aussi ! >>. Odélie s'écrie : << Quand on pleure on a moins mal ! >>. Je le sais bien.

 

        Le vent fait rage. La pointe du raz est réputée pour ses phénomènes tempétueux, spontanés. Nous nous levons. Avec un mouchoir en papier, je sèche les yeux d'Odélie avant d'essuyer les miens. << On est bête hein ? On se revoit le 17 septembre. Ça va passer encore plus vite que la dernière fois ! >> s'écrie t-elle en se mettant à sautiller autour de moi. Avant de me sauter au cou, d'enserrer ses jambes autour de ma taille. Nos cheveux complètement décoiffés dans des bourrasques s'amplifiant encore. Là-bas, la Pointe du Van. On distingue la petite chapelle. C'est la baie des trépassés qui sépare les deux pointes. La légende veut que c'est sur cette plage au sable sombre que la mer rejette les marins tombés en mer. Une barque pleine de fantômes revient les chercher. Odélie frissonne à cette évocation. Nous revenons à la voiture après avoir parcouru une large boucle. Il va être seize heures. Odélie décline mon invitation à conduire.

 

        Nous revenons mais en passant par Audierne. Il y a une quinzaine d'années, j'avais loué sur les quais une boutique pour en faire une galerie d'Art. Afin d'y exposer quelques toiles pendant deux mois. Un bon souvenir. Nous flânons sur ces quais en forme de grand "U". Odélie reste à mon bras. Elle s'arrête souvent pour me serrer dans les siens. << Mon ange gardien ! >> dit elle à chaque fois dans un profond soupir. Je crois bien que c'est à partir de ce jour qu'Odélie ne m'appelle plus que Willy. << Raconte-moi la fille dont tu es le garde du corps ! >> demande t-elle. Je ris avant de répondre : << Il m'est interdit d'en parler, c'est un secret "professionnel" ! >> Nous rions quand elle rajoute : << Elle est comment ? Dis-moi tout ! >>. Je m'y refuse en répétant : << Secret professionnel ! >> Ce à quoi Odélie répond : << T'es vilain avec moi. Tu me fais déjà des cachoteries ! >>. Je la soulève sous quelques regards amusés.

 

         Nous ne sommes pas seuls à nous promener sur les quais. Audierne est un bourg encaissé entre des collines. Nous y sommes à l'abri du vent. Je propose de nous réserver une table dans un des restaurants devant les bateaux amarrés. "L'Orizhon" est un restaurant gastronomique. Une ambiance très cosy. Recommandé par le guide Michelin. C'est là que nous attendra notre table pour dix neuf heures trente. Sur le port, il y a un coin où sont empilées des monceaux de palettes en bois, de casiers à crustacés en rotin, des caisses et autres matériels de pêche. C'est un peu un labyrinthe où m'entraîne Odélie. Personne. Plein de recoins. Elle me prend les poignets, les tient fermement avant d'enfoncer sa langue dans ma bouche. Je me sens souvent vaciller sous l'effet de ses baisers passionnés et inattendus. Et cette fois encore. Heureusement, je peux m'accrocher à sa taille. Elle me pousse sans ménagement. Je tombe assis sur une pile de palette en bois.

 

        S'accroupissant, elle écarte mes genoux. Regarde partout autour de nous. C'est certain, il n'y a personne ici. Surtout à dix huit heures trente. Même si nous percevons au loin quelques voix. Odélie déboutonne mon Levis. Je suis extrêmement gêné. Devant mon air affolé, elle rit. Elle fouille dans ma braguette pour en extraire ma turgescence. C'est extrêmement déstabilisant alors qu'elle me fixe dans cette situation, tenant mon érection. Ses yeux noirs me transpercent. Vont s'imiscer jusqu'aux tréfonds de mon âme. J'en ai des frissons. J'en tremblotte. C'est comme si j'avais soudain froid. Sans cesser de me scruter, avec une expression presque sévère, ma complice avance son visage. Je retire le sac à dos qu'elle saisit pour le poser au sol. Pour s'y mettre à genoux. Je suis en appui sur mes coudes. J'observe tout cela dans une sorte d'état second. Refermant sa bouche sur mon érection, Odélie ferme les yeux. J'éprouve comme un profond soulagement.

 

        Croisant ses doigts entre les miens, comme pour me signifier de ne pas m'inquiéter, Odélie m'offre cette indicible caresse qui me fait perdre la raison. Une "dure lutte" où je tente toutefois de rester aux aguets. Je la regarde. Comme elles sont belles quand elles font "ça". Si elles savaient ! Parfois, ma comparse ouvre les yeux pour me fixer. Différentes expressions sur ses traits me bouleversent. Car c'est un authentique bouleversement des sens que m'impose là ma complice. Je n'ose pas me laisser aller. Non pas seulement à cause de cet endroit à risques, mais parce que cette fellation, c'est Odélie qui me la prodigue. Mon aventurière adorée. Cela arrive durant nos ébats nocturnes, mais là, ce n'est pas un interlude entre deux étreintes de nos corps. Non, c'est comme vide de sens. Je n'en peux plus, c'est trop intense. Trop fort. j'ai le réflexe de saisir sa tête pour ne pas me lâcher dans sa bouche. Elle résiste, m'en empêche en gémissant. J'éjacule dans un véritable hurlement de dément.

 

        Nous restons un petit moment silencieux. J'ai honte. Je fuis ses regards. Ce qui semble beaucoup l'amuser. Elle se redresse, ramasse le sac, le met sur son dos, me tend la main que je saisis. Je remballe, m'ajuste, avant qu'elle ne m'entraîne à travers le dédale. Nous voilà de retour sur les quais. Je suis épuisé. Odélie me fait part de la même sensation. << Les émotions, ça crève plus que tout ! >> lance t-elle. Notre table n'attendait plus que nous. Non messieurs dames, je ne suis pas le papa de la fille assise en face de moi. Et pour ne laisser aucun doute quant à la nature de notre relation, Odélie me tient les mains. Le service est assuré par des jeunes gens. Probablement des étudiants exerçant là leur job d'été. Nous savourons des moules grillées. Des salades d'avocats et de crudités. C'est extraordinairement bon. Avant le dessert, Odélie se lève, saisit ma main. Nous traversons la salle sans vouloir croiser un regard. C'est devenu le plus insolite et le plus loufoque de nos rituels.

 

        Enfermés dans un des cabinets des toilettes hommes, nous nous embrassons jusqu'aux limites de la folie. J'excelle dans le contorsionnisme de cabinet. J'adore surprendre ma complice en la léchant après ses pissous. << Arrête ! >> murmure t-elle en s'amusant de mes contorsions. En revenant, toujours en essayant de ne croiser aucun regard, nous sentons malgré tout, et très bien, ceux qui pèsent sur nous. Il y a le nouveau disque de Bill Wyman "Drive my car" qui passe lorsque nous prenons le dessert. C'est magnifique, fameux. Comme de circonstance. Sa musique n'est pas sans rappeler celle de J.J. Cale. Nous traînons à table en essayant de ne pas parler de demain. De l'épreuve vraisemblablement terrifiante qui nous attend. L'addition. Je roule doucement. Odélie se met en "chien de fusil" sur son siège, sa tête sur ma cuisse. Je passe les vitesses avec difficulté. Ce qui nous fait rire. Il est presque vingt trois heures quand nous revenons. Une rapide toilette. C'est épuisés que nous plongeons sous les draps.

 

        Il y a une émotion supérieure qui nous gagne lorsque nos intimités se frôlent, avant de s'imbriquer comme les pièces d'un puzzle parfait. Nous nous aimons tendrement. C'est encore plus émouvant qu'une première fois. Dans une synchronicité parfaite, nos orgasmes nous remplissent de suaves plaisirs affolants. Odélie se précipite aux toilettes pour un dernier pipi. Elle revient. C'est à mon tour. Quand je la rejoins, elle dort déjà profondément, le dos nu. Avec d'infinies précautions je remonte le draps sur ses épaules. Comme elle est belle. Je pourrais en pleurer. Et toujours cette même impression qui m'envahit. Au risque de me répéter. Celle d'être le passager clandestin d'une croisière de rêve. Je ne trouve pas d'autres métaphores pour exprimer ce curieux ressenti. Je me sens tellement privilégié. Je fais le tour du lit pour la regarder. Elle dort dans cet absolu abandon des innocents, probablement plongée dans l'onirisme le plus profond. Je m'allonge en essayant d'avoir la légèreté d'une plume. Je tente bien de résister au sommeil qui me gagne. Je suis fourbu, épuisé. C'est dans ses doux ronflements réguliers que je m'endors.

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06/09/2024

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