Les anciennes tuileries
Les anciennes tuileries
Les manières souvent surprenantes avec lesquelles Odélie me réveille s’avèrent cette fois encore originales. Elle saisit ma tumescence en se blottissant contre moi. Ses pieds qui bougent en rythme contre les miens. << Tu arrives à dormir avec ce truc ? >> me demande t-elle. Mes érections matinales sont exclusivement physiologiques. Une réaction normale. Rien d'une quelconque excitation. Elle en rit quand je réponds : << C’est à cause des rêves érotiques que ta présence suscite ! >>. En jouant avec ma turgescence elle mordille le lobe de mon oreille. Nos câlins sont emprunts de tendresse et de douceur. Toute cette sensualité ne peut endiguer le besoin pressant qui nous saisit. Sans autres choix, nous nous levons pour courir vers la porte. Le rituel des toilettes, chacun à son tour. Ce matin en revêtant mes habits sports, j’entends Odélie chantonner. Je ne connais pas d’impressions au caractère plus élégiaque. C’est à la fois rassurant et source de bienêtre.
Elle arrive en sautillant. J’achève de mouiller mon visage à l’eau fraîche. C’est à mon tour. Nous nous rejoignons dans le couloir avant de dévaler les escaliers. Ma chanteuse fait ses essais de voix en s’arrêtant devant l’étroite fenêtre. Les vitraux empêchent de voir à l’extérieur. Elle en ouvre le battant. Un coup de vent glacial. Le ciel est désespérément gris. Elle referme très vite. Je l’attrape. Elle monte sur mon dos. Mes mains la retenant sous ses cuisses. C’est comme ça que nous entrons dans la cuisine. Odélie s’occupe du café en me racontant ses voyages oniriques de la nuit. << Mon rêve ! J’étais en Espagne, toute seule dans les rochers ! >> dit elle alors que je presse les oranges, que je pèle les kiwis. Je demande : << Sans ton "garde du corps" ? >>. Elle répond tout simplement : << Oui ! >>. Nous prenons notre petit déjeuner en revenant sur notre virée au port de plaisance, nos délits de violation de sépulture au cimetière. << C’est la première fois ! Avec toi ce sont souvent des endroits spéciaux ! >> lance Odélie.
Nous mangeons de bon appétit en faisant la liste des courses. Il n’est que huit heures trente. La logistique impose d’aller faire des achats. << L’hypermarché, un samedi matin, ça risque d’être chaud ! >> s’exclame ma complice. Nous ne nous attardons pas. Ce matin Odélie veut tester les agrès de la salle d’entraînement. La température extérieure n’étant que de 11°. Dès la vaisselle faite nous remontons en courant. Mon amie découvre l’équipement de pointe. Les machines, les barres, les haltères. Les mousses au sol qui permettent toutes sortes d’exercices. Jogging sur les tapis roulants. Je suis plié de rire en la voyant courir en faisant la clown. Courant à l’envers, en crabe, faisant semblant de perdre l’équilibre. Les grands miroirs reflètent son image à de multiples exemplaires. Les vélos ergométriques. Nous voilà bien échauffés pour attaquer les tractions aux barres, les flexions abdominales. Mon athlète me surprend aux charges additionnelles.
Nous nous montrons les exercices d’étirements qui nous sont personnels. Ce retour au calme grâce à un stretching très agréable est un excellent préliminaire à la douche. Une heure d’un entraînement gratifiant nous a transformé en "guerriers" pour la journée. Je suis agréablement surpris. Odélie porte une jupe carmin légèrement évasée au-dessus des genoux. Des collants noirs. Un chemisier crème. Des mocassins noirs. Aujourd’hui ses longs cheveux noirs flottent sur ses épaules. Je la découvre extrêmement féminine. Sur sa demande je porte un pantalon beige, à pinces et à plis. Une chemise blanche savamment déboutonnée. Mes mocassins bruns. << Regarde comme on est beaux tous les deux ! >> me fait elle en nous entraînant devant le grand miroir ovale. Je me place derrière elle. Je la saisis par ses épaules en murmurant : << Regarde. Tu es hyper "craquante". Tu fais de moi l’homme le plus privilégié du monde ! >>
Nous dévalons les escaliers pour enfiler nos blousons de cuir noir dans le hall d’entrée. Nous reprenons une nouvelle fois la pose devant le miroir de la penderie. Cette fois Odélie s’accroupit sur ma gauche. Elle passe ses bras autour de ma jambe. Pose sa tête sur ma hanche. Écarte ses cuisses. Me fixe de son expression mutine. Je regarde dans le miroir. C’est extraordinaire. Je dis : << Tu devrais m’offrir ce genre d’attitude plus souvent tu sais ! >>. Elle se redresse en répondant : << Tu es un coquin ! >>. Je murmure : << Tu es une coquine ! >>. Nous sortons. Le vent participe de cette désagréable sensation de fraîcheur humide. Nous traversons le jardin en courant. Sautant d’une dalle de grès sur l’autre comme le feraient des gamins jouant à la marelle. Je roule doucement. Ma passagère attrapant mon poignet pour poser ma main droite sur sa cuisse gauche. Elle commente le paysage. Le ciel est gris, bas et sinistre. Aucune menace pluvieuse toutefois.
Il est dix heures trente. Nous arrivons sur le parking de l’hypermarché. C’était prévisible. Il ne reste que quelques places. Je nettoie la poignée du caddie avec du gel hydroalcoolique. Ce qui fait rire ma comparse qui s’écrie : << Un autre trouble obsessionnel compulsif ? >>. Je réponds : << Prévoir, c’est guérir ! >>. Je pousse le chariot. Odélie tient la liste des courses. Elle nous entraîne dans les allées des rayons qui nous concernent. Il y a un monde fou et de véritables embouteillages de chariots. Légumes, fruits, viandes, pâtes, riz et autres produits d’hygiène. << Je suis une grande consommatrice de mouchoirs et de lingettes. Une habitude de routarde ! >> m’explique t-elle alors qu’elle compare les prix, les promos. Un petit tour aux rayons culturels. Il y a là moins de clients. << Reste là, je vais satisfaire ta demande faite devant le miroir ! >> me dit elle soudain. Je reste debout, immobile, tenant le caddie. Devant les bandes dessinées. Je la regarde s’éloigner. Pantois.
Que me réserve encore cette étonnante jeune fille ? J’admire sa silhouette. Sa démarche légère, alerte et tellement gracieuse. Elle n’est pas seulement attractive mais charismatique. J’observe là, dans toute sa réalité, la fille des vidéos. Je les ai tant regardé que je crois connaître par cœur sa chaîne Youtube. Mais ma surprise est encore à venir. Elle feuillette un magazine. Elle observe attentivement et discrètement partout. Elle m’adresse un sourire. Là, à une vingtaine de mètres, elle s’accroupît pour prendre un magazine sur le présentoir du bas. Je pousse le chariot pour le coller contre le rayon. Faisant ainsi écran et la dissimulant aux regards éventuels. Personne ne semble d’ailleurs nous prêter la moindre attention. C’est pour moi. Rien que pour moi. Exclusivement pour moi. Elle écarte ses cuisses. À chaque fois qu’elle pose le magazine pour en prendre un autre, elle serre ses jambes pour les écarter à nouveau en faisant semblant de lire.
Mon érection, contrariée au fond de mon slip, est des plus gênantes. Je pourrais me masturber tellement c’est bon. Les gens passant derrière elle ne se doute pas un seul instant du jeu merveilleux auquel nous nous livrons. Elle est belle. Elle est troublante. Heureusement que je peux me tenir à la poignée du caddie. Le vertige provoqué est redoutable. Odélie se redresse, certainement pour éviter l’ankylose. Pour reprendre sa position quelques instants plus tard. Elle ne me regarde plus. Nous jouons aux étrangers. Ce n’est pas ma première fois mais c’est tout aussi intense avec cette nouvelle partenaire. Je crois bien que ce plaisir est partagé. Odélie s’est-elle prise au jeu ? Cette question tourne dans mon esprit, rajoutant encore à mon trouble. Mon émotion est profonde. Autant sexuelle, sensuelle qu’affective. Comment vais-je trouver les mots pour lui raconter mes émois ? Ces mots existent ils ?
Il y a des clients. Il faut cesser. Même si tout cela est d’une grande discrétion il vaut mieux revenir à la raison. Odélie vient me rejoindre. << Vos fantasmes de vieux cochon ont-ils trouvé un terrain propice à leurs épanouissements cher monsieur ? >> me fait elle avant de me faire plusieurs bises. Ses lèvres contre les miennes. Je ne sais quoi dire si ce n’est la sempiternelle expression : << Tu es adorable ! >>. En passant son bras sous le mien pour nous entraîner vers les caisses, ma complice dit : << Je sais ! >>. Nous flânons encore un peu dans la galerie commerciale. En lisant les menus affichés devant la cafétéria, ma complice me fait : << On a tout ce qu’il faut pour se faire de bonnes choses à la maison ! >>. Je comprends ce que cela signifie. Je ne propose donc pas de goûter à ces délicieuses tourtes aux brocolis présentés sur la photo. Nous mettons les courses dans le coffre. C’est reparti. Nous sommes de retour pour midi trente. Morts de faim.
On fait simple. Ma préparatrice fait la mayonnaise pour les avocats au thon. Je réchauffe les pommes de terre précuites. Dans la poêle deux gros steaks hachés. Nous mangeons de bon appétit. Je n’ose pas aborder le sujet, mais j’aimerais beaucoup. Odélie le devine. Les filles savent toujours ce qui se passe dans la tête des garçons dans ce domaine. Et même dans d'autres. Elle me fixe parfois, silencieuse et surtout amusée. Pour ne pas nous salir nous portons tous deux des tabliers noués sur nos reins. Sur le sien la recette des moules grillées. Sur le mien la recette de la tarte aux champignons. C’est elle qui aborde le sujet. << J’ai beaucoup aimé ! >> se contente t-elle de dire. Je demande : << On refait s’il te plaît, j’aime trop ça ! >>. Odélie vient s’installer sur mes genoux. Ramenant son assiette à côté de la mienne, pour picorer dans les deux. Le programme de l’après-midi est décidé. Je vais faire découvrir un nouvel itinéraire de randonnée à mon invitée. Les anciennes tuileries.
Il n’y a que cinq kilomètres à faire. Ce ne sera pas du temps perdu en voiture. Il est treize heures quarante cinq. La vaisselle est faite. Nous remontons dans la salle de bain. Nous nous changeons. Nous voilà en jeans, chemises à carreaux et baskets. Pressés de filer, nous redescendons à toute vitesse. Dans le petit sac à dos, des pommes, les barres de céréales, la thermos de thé bouillant. Nous emmenons nos grosses godasses. Nos anoraks. C’est parti. Je roule jusqu’au bourg. Ma passagère masse ma braguette en revenant sur nos jeux en hypermarché. Je gare la voiture le long du muret de la chapelle désacralisée. Nous changeons de chaussures. Nous traversons la route pour nous engager sur le chemin qui monte en pente douce. Un tapis de feuilles qui jonchent un sol sec et pierreux. Odélie me tient la main. J’aime quand elle me raconte des extraits de ses aventures. Cette fois c’est la finalisation de l’agencement de son van.
Des étagères qu’elle compte installer judicieusement. Rationalisant l’espace de son "camion" avec subtilité. J’écoute. Parfois elle s’arrête pour me montrer des photos sur son téléphone. Je reconnais l’intérieur de son véhicule. Je l’ai vu d’innombrables fois sur Youtube. En vrai à Locronan. << Il est garé dans la cour chez mes parents ! >> précise t-elle. Le chemin devient sentier. Ce sont les anciennes carrières d’où étaient extraites les terres glaises nécessaires à la confection des tuiles. Je suis sujet au vertige. Nous sommes au-dessus des falaises. En contrebas le gouffre ressemble à un grand cratère. Odélie est amusée par mon attitude. Je marche tout contre la paroi, évitant de regarder l’abîme sur ma droite. Quelques arrêts bisous. Au détour du chemin, les bâtiments abandonnés des anciennes tuileries. C’est un endroit surréaliste. Le cadre idéal pour un film de sciences fiction apocalyptique.
Des bâtiments de briques rouges. De la végétation ayant envahi jusqu’aux escaliers menant à l’intérieur. Je connais très bien les lieux. En pénétrant dans le seul bâtiment accessible, on découvre une grande salle. Sur la droite quatre gigantesques fours. Des wagonnets suspendus. De grosses chaînes d’où pendent des caisses métalliques. Des crochets inquiétants. Un sentiment de désolation intense. Il faut monter quatre marches pour entrer dans le premier four. Il faut imaginer là un espace d’environ cinq mètres sur quatre, autant en hauteur. C’est là que se cuisaient les tuiles. Par tonnes. Il y a un peu plus de cinquante ans. Il reste des scories de charbon sur le carrelage de pierres plates. Des pelles. Odélie se serre contre moi. Nous sommes à l’abri du vent. Les efforts de la marche nous ont réchauffé. Nous pouvons garder nos anoraks simplement posés sur nos épaules.
<< Tu sais que ces endroits un peu glauques exercent sur ma psyché d’étranges invitations à la luxure ! >> lance ma randonneuse en tournant sur elle-même dans cet étrange environnement. Il en va de même pour moi. Ces lieux étranges flattent mes fantasmes. Odélie me saute au cou. Je la soulève. Elle mitraille mon visage de bisous. << Prends-moi, là, débrouille-toi comme tu veux ! >> s’écrie ma complice que je dépose sur ses pieds. J'ouvre de grands yeux. Elle empoigne ma braguette avec fermeté. Je glisse ma main entre ses cuisses. Nous nous embrassons jusqu’aux vertiges. Nous nous écartons pour maintenir nos équilibres par les mains. Nous rions. Comment allons-nous procéder ? Comme je suis prié de faire preuve d’imagination, c’est à mon tour et je dois bien ça à mon adorable compagne de promenades, je regarde partout autour de nous. Me vient une idée peu orthodoxe. Les chaînes qui pendent des rails fixés au plafond.
Odélie doit avoir la même pensée. Serions-nous devenus télépathes ? Elle lève les bras pour saisir des deux mains les deux chaînes. Les crochets. Elle monte sur la caisse métallique posée au sol. Je déboutonne son jeans pour le descendre avec peine en même temps que la culotte. Je dis : << Avec ta tenue de ce matin tout aurait été plus simple ! >> Elle rit avant de répondre : << Tu m’imagines randonner en tenue ville ! >>. La position ne prête pas vraiment à la sensualité. Je déboutonne mon jeans. Je veux le descendre. << Non, juste la braguette ouverte s'il te plaît ! >> lance ma comparse, lâchant les chaines pour sauter de la caisse. Elle y pose son anorak. Je recouvre du mien. Elle s’allonge. Avec ses vêtements sur les chevilles l’inconfort est évident. Je dénoue ses godasses de marche. Je les retire. Elle n’est plus qu’en chaussettes et en chemises à carreaux. La température est limite. Elle m’invite à la rejoindre. Je reste en appui sur mes bras. Nous serions sur la planète Mars que nos ressentis ne seraient pas différents.
Nous nous embrassons avec cette passion dévorante dont nous sommes devenus coutumiers. << Viens ! >> murmure ma partenaire. Je m’immisce en elle avec d’infinies précautions. Elle m’en est reconnaissante. L’éclat de ses prunelles noires me pénètre jusqu’au plus profond de l’âme. Nous nous aimons dans cet endroit abandonné depuis des décennies. Nous n’imaginons même pas êtres surpris. Qui pourrait bien venir se promener ici par ce climat médiocre ? D'autres fous ? Nous restons souvent immobiles, tous nos sens aux aguets. Personne. Pas de bruit si ce n’est le cri d’un des nombreux corbeaux ayant colonisé les bâtiments. Je soulève Odélie. Elle me regarde avec étonnement. Je la promène ainsi dans l’espace restreint de ce vieux four. Accrochée à mon cou, ses jambes enserrant mes hanches. Je dois prendre garde. À plusieurs reprises mon érection risque de glisser et de se retirer. Ce serait rédhibitoire. Odélie attrape les deux chaînes. Puis les crochets. Elle s’y agrippe.
Je la lâche. C’est totalement surréaliste. Odélie, suspendue aux chaînes. Pénétrée. La tête rejetée en arrière. Une expression d'extase. Je suis cambré sur mes genoux fléchis. Je m’agite dans la fille qui pousse de petit cris d’animal blessé. << C’est la première fois que tu me baises ! >> gémit elle dans un souffle. C’est vrai. J’en prends soudain conscience. Plus rien de sentimental ou de romantique dans cette situation "sextraordinaire". Ce qui décuple nos élans. Ses cris déchirent le silence. Ses hurlements résonnent d’une étrange manière. Et si quelqu’un venait ? Cette pensée nous gagne parfois. << On s’en fout ! Juste toi et moi ! >> lance Odélie entre deux gémissements. Nos plaisirs sont proportionnels à nos efforts. Car il faut sans cesse changer de position. Les bras de ma complice fatiguent. À nouveau allongée sur les anoraks, Odélie offre ses intimités à la voracité de ma bouche.
Lorsque je cesse de sucer son clitoris, pour savourer ses épanchements, elle se masturbe en poussant de petits râles. C’est merveilleux. Moi aussi je me masturbe. << Attention ! >> s’exclame ma jouisseuse en me repoussant. J’ai tout juste le temps de me retirer. C’est un jet puissant qui vient se briser contre le mur de briques derrière moi. Ce spectacle, absolument fantastique me donne le tournis. Je me masturbe en admirant. Odélie, en appui sur un bras, l’autre main sur sa bouche regarde avec autant de stupeur que moi. Elle se redresse pour s’accroupir, terminer son besoin. << Tu me rends complètement folle. Je n’ai jamais vécu ça avec un mec ! >> s’écrie t-elle. Je me masturbe. Je cesse. Ma complice se relève, me saute au cou. << Willy ! >> lance t-elle d’une voix émue. Je la serre dans mes bras en murmurant : << Moi aussi tu me rends fou ! >>. Odélie s’essuie puis remets ses vêtements. Je m’accroupis pour nouer ses chaussures.
Elle caresse ma tête. Je me relève à mon tour. Si nous voulons rentrer avant la nuit, il va falloir y aller. Déjà dix huit heures trente. C’est en marchant vite, une heure, parfois en sautillant que nous prenons le chemin du retour. Nous avouant mille secrets quand à nos découvertes de cette journée spéciale. Arrivés à la voiture, en changeant de chaussures, je dis : << Demain, pour ton anniversaire, j’ai soudain un tas d’idées ! >>. Odélie se serre contre moi en s’exclamant : << Tu y a pensé ! >>. Je réponds : << Un vingt deux septembre ! Les chiffres 22 constituent un nombre magique ! Le plus important en magie ! >>. Elle me regarde avant de demander : << Tu t‘intéresses à ces choses ? >>. Je murmure : << Oui ! >>. Il est presque vingt heures quand nous revenons à la maison.
Odélie prépare l’assaisonnement d’un concombre. Je coupe de longues tranches de pain que je beurre. J’y allonge des filets d’anchois. De fines rondelles de tomates. De fines tranches de Gouda. Au four préchauffé pendant la préparation. 300°. Cinq minutes. C’est un délice. La fatigue se fait sentir. Juste une toute petite vaisselle ce soir. Nous passons au salon pour une de nos ‘’soirées cinéma’’. Vautrés dans le canapé, nous regardons ce soir le film que j’ai tourné à Dunnottar Castle, au Nord Est de l’Écosse. Odélie, sa tête sur mon épaule. Elle est soudain inerte. Sa respiration devenue forte et régulière. Elle s’est endormie. Je suis pétri d’émotion. Je me sens responsable de son bienêtre. J’éteins le téléviseur. Dans le reflet de l'écran noir, je regarde ma dormeuse. C’est émouvant de la voir ainsi, abandonnée à son sommeil. Je me lève. Ça la réveille. Je la soulève. Elle gémit. Je l’emmène ainsi, telle une jeune mariée, jusqu’à l’étage. Les toilettes, le brossage des dents, autant d’épreuves avant de retrouver la douceur des draps.
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