L'ECRIT DE JOIE

L'ECRIT DE JOIE

Les rôles inversés

                                                   L’inversion des rôles

 

        Il est rare que j’aille à la piscine le jeudi. Tout particulièrement en début d’après-midi. C’est la formule que j’estime idéale à la préparation mentale de mon rendez-vous de dix sept heures quinze. Il est treize heures cinquante quand je gare la voiture sur le parking du stade nautique. La journée est aussi ensoleillée que celle d’hier. Je garde en mémoire cette agréable randonnée en compagnie d’Anne-Marie. Dans mon sac de sport, mes affaires de bain. Suspendus à leur cintre, mon costume noir, ma chemise blanche, ma cravate noire. Mes souliers de ville noirs et mon manteau sur le siège arrière. Je présente ma carte d’abonnement à la jeune femme de l’accueil. << Mais ? On est déjà lundi ? >> me demande t-elle sur le ton de la plaisanterie. Je réponds en présentant le cintre : << Oui, le lundi tombe un jeudi cette semaine. J’ai d’ailleurs mon costume du dimanche ! >>. Nous rions de nos facéties. Je retrouve ma cabine habituelle, portant le numéro 11. Je me change. En maillot rouge, coiffé de mon bonnet rouge. Mes lunettes sous-marines sur le front.

 

        La dame des vestiaires est également étonnée de me voir aujourd’hui. J’exécute mes poses de culturiste devant un des miroirs. Une série de vingt pompes. Je me dirige vers les douches. Il y a davantage de monde que le lundi. Principalement des scolaires. Ça hurle, c’est détestable. Je n’avais pas prévu la marmaille. Je retourne à la cabine récupérer mes protections auditives sous marines. Cire modelable. Rudement efficaces contre le vacarme. Supprimant jusqu’à 57 % des décibels ambiants. C’est à présent beaucoup plus supportable. Mon imagination me joue des tours. Toutes les jeunes femmes en maillots rouges sont des "Laure". Ces hallucinations m’amusent. Ma carrure attire évidemment les regards. Surtout celui des plus jeunes qui nagent sous les directives de leurs moniteurs sportifs ou de leurs professeurs. Sur le plongeoir, je me prépare à un de mes sauts. Je les veux toujours gracieux et esthétiques. Il faut partager les lignes de natations avec d’autres nageurs. Les éviter. Je me jure que ce sera ma seule expérience d'un jeudi.

 

        J’arrive tout de même à accomplir mes longueurs. Dix avant de pratiquer des largeurs sous les eaux. Dix également et à chaque fois en apnée. Je m’installe sur une des chaises longues en toiles synthétiques. Sirotant une eau minérale gazeuse. J’admire les nageuses. Il y a une jeune fille qui fait une succession de plongeons remarquables. Découvrant mon regard admiratif, elle m’adresse un discret sourire. Je retourne sous la douche. J’apprécie d’en régler la température jusqu’au froid intense. Ainsi, en retournant dans le bassin, l’impression d’une eau plus tempérée est une véritable invitation au plaisir. Je pratique mes dix longueurs. Dix largeurs sous-marines en ajustant les lunettes de plongée. Il va être seize heures. Une dernière douche avant de retrouver ma cabine. Je me change. Mon jeans, ma chemise jeans, mon blouson et mes baskets, avec les affaires de bain, dans le sac de sport. Me voilà en costume strict. En me voyant repartir, la dame des vestiaires ouvre de grands yeux. Est-ce le même homme ?

 

        Je m’ajuste devant un des grands miroirs. Je fais un peu employé des pompes funèbres. Ce qui me fait rire. La jeune femme de l’accueil, derrière son guichet, a la même réaction que celle des vestiaires. Content de mon petit effet, je lui adresse mon plus beau sourire. Il est seize heures trente quand je gare la voiture sur le parking de la maison médicalisée. Devant les vitrines de la pharmacie. Je repère rapidement la belle vendeuse préparatrice de la dernière fois. Une boîte de Doliprane, bien inutile, sera une nouvelle fois le prétexte à ma venue. Il y a d’autres clients. J’attends que mademoiselle Doliprane soit disponible pour m’approcher de son comptoir. Elle me reconnaît. Son sourire en témoigne. Son visage d’ange, fin, encadré de longs cheveux noirs. Elle est filiforme et plutôt grande. Tout à fait mon style de femme. La classe naturelle. Vingt cinq ans tout au plus. << Bonjour ! Je peux vous renseigner ? >> fait elle. Je réponds : << Oui, bonjour. J’ai un problème affectif alors je pense qu’un comprimé de Doliprane pourra soulager mes peines de cœur ! >>

 

        Je dis cela avec un ton facétieux. Gagné ! Miss Doliprane se met à rire discrètement. Je la sens tout de même légèrement impressionnée. Ma haute taille, ma stature, mon élégance. Une sorte de personnage de film. Irréel. Elle me laisse un instant. Le temps de récupérer la boîte jaune sur une étagère. Elle revient. Je suis soulagé. Rassuré. Cette jeune fille n’a pas seulement du répondant mais de l’humour. Elle pose la boîte sur le comptoir en disant : << Un comprimé à chaque fois que vous être triste. À chaque râteau ! >>. C’est moi qui rit. J’introduis ma carte dans le terminal. Je sais que la vue d’une carte Gold exerce un attrait particulier sur la gente féminine. Ce n’est pas à un vieux singe qu’une jeune fille apprendra à faire la grimace. En rangeant la carte dans mon portefeuilles, je demande : << Et si je reste triste, malgré l’absorption de tous les comprimés de la boîte, que me conseillez-vous ? Nurofen ? >>. Gagné ! Mademoiselle Doliprane rit une nouvelle fois. Je peux l’accaparer car il n’y a personne derrière moi à attendre son tour.

 

       Le type en blouse blanche qui m’observe, depuis la porte arrière de l’officine, est très certainement le pharmacien. Son regard est explicite. Je chasse sur ses terres. Nullement désireux de cesser ma drague, je pose quelques questions sur les shampoings spéciaux "piscine". << René Furterer ! >> dit elle en se tournant pour me montrer les différents flacons. La jeune fille m’explique les dosages, lit la composition, me recommande ce tube plutôt que celui-ci. Les filles ne sont pas dupes. Elles nous voient venir avec nos gros sabots. Comme des paysans. Miss Doliprane a compris mon petit jeu depuis un moment. Elle s’y complait car elle fait durer notre plaisir. J’hésite. À quoi bon acheter un produit dont je ne me servirai jamais ? Voilà notre pharmacien qui arrive. Il met un terme à mon numéro de séduction en prenant le relai des renseignements. Me conseillant une autre marque. Derrière son dos, la jeune fille m’adresse un sourire dépité. Un signe de la main que j’interprète comme la manifestation d’une frustration. Elle nous laisse pour disparaître.

 

        Je remercie l’officiant pour m’en aller. Assis dans la voiture, je scrute l’intérieur de la pharmacie. Mademoiselle Doliprane passe et repasse. M’aurait-elle repéré ? Son regard insistant derrière la vitrine tout en disposant des boîtes sur une étagère. Je sors de l’auto en la contournant pour ouvrir le coffre arrière. Pour me faire remarquer. La vendeuse préparatrice en est à présent certaine. C’est bien moi. Entrant dans ma grosse berline Allemande noire. Juste avant d’en ressortir je lui offre mon sourire "Hollywood". Je gonfle mes pectoraux pour contourner la vitrine. J’entre dans l’immeuble. J’ai un peu honte d’exercer de telles "tortures" sur d’innocentes jeunes filles. Innocentes ? Il va être dix sept heures. Je suis attendu dans le cabinet de consultation de Laure d’ici quinze minutes. Il y a du monde dans la salle d’attente commune à quatre différents praticiens. Plus une chaise de libre. Je fais les cent pas dans le couloir. La porte de ma psychothérapeute s’ouvre. C’est un jeune homme qui en sort. L’air abattu. Toute la misère du monde paraît peser sur ses frêles épaules.

 

        Laure. Magnifique. Sublime dans sa robe carmin sombre. Une ceinture noire serrant sa taille déjà fine. Un châle noir, assorti à ses mocassins, sur les épaules. Une chaînette en or supportant une pierre précieuse rouge sertie dans un ovale qui pend entre le haut de ses seins. Ses cheveux châtains, bouclés, encadrant son visage de poupée. Cette "préciosité" spectaculaire qui la rend irrésistible. << Bonjour ! >> dit elle en refermant la porte sur moi. << Tu vas bien ? >> rajoute t-elle. Je la rassure. Dès que nous sommes seuls dans son bureau, la jeune femme se laisse tomber dans le fauteuil. << Je suis fourbue. Sept patients aujourd’hui. Et pas des “tendres“ ! >> me confie t-elle. Je m’assois sur le canapé. Elle me pose tout un tas de questions sur mes activités de la semaine. << Tu es super élégant ! C’est pour moi ? >> me demande ma thérapeute épuisée. Je confirme en racontant mon après-midi piscine. Laure m’explique rapidement. L’inversement des rôles. Je vais interpréter le rôle du psychothérapeute. Laure celui de la patiente.

 

        << Une expérience ! >> précise t-elle en m’invitant à passer derrière le bureau et à m’y installer. Laure se lève, quitte la grande pièce pour me laisser seul. Tiens ? Qui est-ce jeune homme en tenue de ski sur la photo dans le cadre blanc posé sur le bureau ? Trois petits coups frappés contre la porte. Je fais : << Entrez ! >>. Laure ouvre la porte, me dit : << Bonjour ! >>. Referme pour s’installer dans le fauteuil. Je fais : << Nous pouvons commencer. Attrapez la première pensée qui vous passe par l’esprit. Elle sera le fil conducteur de votre récit. C'est quand vous voulez. J’écoute ! >>. C’est aussi étrange qu’insolite. Le silence. Je garde les coudes sur le bureau, les doigts croisés sous le menton. Je fixe la jeune femme. Une véritable inspiration pour toute libido masculine normalement gérée. Quand je ne fixe pas ses yeux noisettes, je regarde ses genoux. Le galbe de ses mollets. Je ne peux m’empêcher de comparer ses yeux à ceux d’Anne-Marie. Tellement semblables.

 

        Laure brise le silence : << Je passe mes journées à écouter toutes sortes d’individus. Certains sur injonction de justice. D’autres venant de leurs pleins gré. C’est rarement pour parler de leurs bonheurs, de leurs plaisirs ou encore de leurs joies ! >>. Laure se tait. Je ne dis rien. Je ne suis convié que pour écouter. Le rôle de psychothérapeute est simple. En apparence. Laure est immobile, posée et silencieuse. Je remarque l’écartement de ses genoux. Je sais que c’est délibérée. Je commence à la connaître. Un peu. Porte t-elle des bas ou des collants ? Mystère et Sigmund Freud. La jeune femme reprend : << Depuis peu je randonne avec un homme. Je me surprends à être impatiente de le retrouver pour des promenades en forêt. Il présente un curieux penchant pour la perceuse et le papier à poncer ! >>. Elle se tait. Je me mords les lèvres pour ne pas rire. À présent, un espace d’une dizaine de centimètres entre ses genoux. Ce que je vis là est passionnant. Je ressens la gêne d’une érection sournoise. J’aimerais pouvoir positionner mon sexe. Plutôt que de le laisser tordu. N’importe comment, au fond de mon slip.

 

        Laure reprend : << Je passe beaucoup de bon temps avec ce monsieur. Que ce soit en balades, au cinéma ou encore au restaurant. Même s’il n’est pas mon genre d’homme, je suis sous son charme, attirée et curieuse d’en savoir davantage. Tout cela me semble trop beau. Trop parfait ! >>. La jeune femme marque un nouveau silence. D’entendre être décrit de cette façon me pétrit d’émotions. Je n’en montre rien. Mon rôle me l’interdit. J’ai rarement vécu une situation aussi spéciale. Aussi particulière. Ce qui attire encore davantage mon attention c’est l’écart d’au moins vingt centimètres entre ses genoux. J’aperçois le porte-jarretelles noir. J’ai la réponse à ma question. Ma patiente porte des bas. Je ne montre rien du trouble délicieux qui m’envahit. C’est une femme. Elles savent. Elles devinent. Se jouent de nos émotions avec leurs "supers pouvoirs". Laure reprend : << Cet homme prend un inexplicable plaisir à creuser des trous un peu partout. J’ai d’abord cru à une sorte de pathologie. Aux conséquences d’un traumatisme. Ou encore à une pulsion déviante. Rien de tout cela. C’est un "collectionneur" épris de créations. Un artiste ! >>

 

        Je prends conscience de ce qui se déroule. Ce sont des aveux que me fait cette jeune femme. N’a t-elle pas trouvé une autre tactique pour m’en parler ? Une autre stratégie pour se confier ? Je dois cacher mon trouble qui est à présent d’une toute autre nature. Soudain, d’un geste lent, parfaitement contrôlé, Laure lève sa jambe gauche pour poser sa cuisse sur l’accoudoir gauche. Dévoilant son intimité. J’ai beau être un homme "averti", un "chasseur" avéré, je n’en mène par large. Où veut-elle en venir ? J’attends. Je me sens étrangement bien, serein, détendu. Ce que je viens d’entendre, ce que je vois, m’emplit d’une sorte de joie intense. Laure ne porte que son porte-Jarretelles. Je découvre donc son intimité. Une intimité qu’elle m’offre pour la toute première fois. Je déteste les "tickets de métro". Elle reprend : << Avec lui, lors de nos randonnées, j’ai découvert une chose étrange en moi. Une chose larvaire, comme en gestation depuis des années. Une tendance qui s’est révélée, affirmée soudainement. Je suis exhibitionniste ! >>

 

        Je dois garder le silence et mon rôle. Je dois donc surmonter un véritable tourment. Sans rien en montrer. Laure continue : << Je dois cesser de voir cet homme. De continuer à le fréquenter pourrait me plonger dans une déviance que je ne désire pas développer. J’ai beau me raisonner pourtant. Je n’ai qu’une envie, un besoin plutôt, de me retrouver avec lui ! >>. Laure vient de poser sa cuisse droite sur l’accoudoir droit. Son silence sera cette fois plus marqué. Elle me fixe. Immobile. Gardant sa position. Presque obscène si elle n'était pas aussi attractive. Je joue le jeu. Impassible. Immobile. Jouant avec le stylo en or. Une heure vient de passer. Laure reprend pour conclure : << Telle que vous me voyez-là, je suis désemparée, dubitative et interrogative quant à l’avenir ? Je dois trouver la formule qui me détournera de l’attractivité qu’exerce cet homme sur ma psyché. Sous peine d’en devenir amoureuse. Et il ne le faut surtout pas ! J’envisage de le décevoir. De me faire détester. Je ne sais pas encore comment. Quelque chose de cet ordre ! >>

 

        Je me lève, mon érection déformant affreusement ma braguette, je dis : << Bien. Nous allons en rester là pour aujourd'hui. Nous reprendrons si vous le souhaitez. Jeudi prochain, à la même heure, si ça va pour vous ! >>. Laure resserre ses jambes, se tient bien droite. Se lève. Se dirige vers la porte qu’elle ouvre. << Au revoir monsieur. Je vous téléphone pour confirmer le prochain rendez-vous ! >>. Elle sort. Je prends une longue inspiration. Je me découvre avec le nez et les joues perlant de sueur. Quelle expérience ! La porte s’ouvre. Laure se précipite, contourne son bureau pour passer ses bras autour de mon cou. Elle me regarde comme le ferait une adolescente prise en faute. Je pose mes mains sur sa taille pour murmurer : << Tu es une femme extraordinaire. Tu as utilisé un biais de ton métier pour tout m’avouer. Je t’en suis infiniment reconnaissant ! >>. Laure répond : << Toutes autres façons de le faire aurait été beaucoup plus difficile. Parfois, tu m’impressionnes. Et je ne veux surtout pas te faire le moindre mal ! >>

 

        Je la rassure : << Ne te fais aucun souci, ne te pose aucun cas de conscience. Je comprends parfaitement. Ne nous engageons dans rien. Ou alors juste cette complicité qui nous convient parfaitement. Je vais quitter cette pièce pour ne plus jamais y revenir. Je m’en irai avec de beaux souvenirs. Largement suffisants ! >>. Je veux me dégager mais la jeune femme m’en empêche : << Ah non, pas comme ça. Je veux encore au moins deux randonnées et deux autres consultations. Ton amitié unique. La première consultation où tu parles. La seconde où c’est moi qui parle ! >>. Pour m’empêcher de rajouter quoi que ce soit, elle pose ses lèvres sur les miennes. C’est une attente extraordinaire, d’une densité enivrante. Lequel mettra sa langue dans la bouche de l’autre le premier ! >>. Ni l’un ni l’autre. Nous nous séparons. Laure s’assoit à son bureau. C’est moi qui prend sa place dans le fauteuil. << J’ai ma comptabilité à faire. Ça me prend dix minutes. Ne pars pas s'il te plaît ! >> dit elle en allumant son ordinateur.

 

        Je réponds : << Mais je n’ai nulle envie de partir. Ce soir je t’invite. On se fait un bon restaurant ! >>. Tout en tapant sur le clavier, Laure lance : << Génial ! Tu as toujours de bonnes idées ! >>. Je reste silencieux à observer ses genoux écartés sous son bureau. Elle joue. C’est merveilleux une femme qui joue. Une main dans mon pantalon, j’ajuste mon érection. Enfin ! Je suis bien plus à l’aise. Une fois encore la vision de son intimité provoque mes émois. Je garde ma main dans mon pantalon. Elle s’en rend compte en levant les yeux. Son sourire est désarmant. Il va être dix huit heures trente. Laure éteint son ordinateur. Referme le carnet à spirales, se lève. << Encore une journée de passée ! >> lance t-elle avec un profond soupir. Elle ouvre la porte du placard pour en tirer son manteau. Le mien est dans la voiture. Elle m’attrape par la main. Je me lève. Nous quittons le cabinet. En évitant de nous toucher dans le couloir. Je ne suis officiellement qu’un visiteur. Un patient. On pourrait croiser quelqu’un. Il fait nuit. Il fait froid. Je jette un coup d’œil dans la pharmacie. Miss Doliprane.

 

        Je m’empresse de mettre mon manteau. Je précise : << On se suit jusqu’à chez toi. Je te récupère et je te ramène vers vingt et une heures. Ça marche ? >>. Laure me fait une bise en répondant : << Ça marche. Tout est toujours tellement simple avec toi ! >>. Je démarre alors qu’elle se met à courir vers sa voiture. Nous quittons le parking. Je roule en la suivant. En passant devant ma propriété Laure ralenti. Elle sort son bras pour montrer ma maison avant d’accélérer. Je la récupère devant chez elle. Je n’attends pas plus de quelques minutes, le temps de son petit tour aux toilettes. Le "Bol d’Or" où nous avons nos habitudes. Nos ronds de serviettes. Ce soir ce sera de la carpe panée accompagnée de pommes de terre en friture. Un assortiment de crudités où les radis noirs sont à la fête. Nous mangeons de bon appétit en revenant sur nos jeux de rôles. Je dis : << J’ai fait la connaissance d’une sublime jeune femme cet après-midi, en consultation ! >>. Laure pose sa main sur la mienne pour lancer : << Tu n’imagines pas comme je suis rassurée. Ça m'a fait un bien fou ! >>

 

       Le but d’une psychothérapie est de se confier. Visiblement, cet inversement des rôles a enchanté ma nouvelle amie. Je la félicite, je la remercie. L’astuce d’une consultation a permis à la jeune femme de mettre les choses à plat. Je confie mon immense soulagement. Notre relation restera dans le cadre étroit où nous l’avions défini dès le premier jour, lors de notre rencontre à la piscine. << Tu es un séducteur. Combien de femmes tombent dans tes stratégies honteuses ? Toutes celles qui découvrent ta passion pour les créations murales ? >> demande t-elle. Je réponds par une facétie : << Je crois que j’en parlerai lors de ma prochaine séance ! >>. Il est vingt et une heures précise lorsque je dépose la jeune femme devant chez elle. Avant qu’elle ne sorte de la voiture je demande : << C’est qui le skieur sur la photo ? >> Déclinant son offre de rentrer "cinq minutes" je l’entends me répondre : << Mon amant ! >>. Elle referme la portière. Féminine jusque dans ce dernier aveux. Je jubile. Une trentaine de minutes plus tard, je retrouve la douceur de mes draps…

 

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20/02/2025

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