Quimper
Promenade en ville
Il n’est pas loin de huit heures trente. Odélie se tourne pour venir se serrer contre moi. J’ouvre les yeux. Elle me regarde en souriant. << Bonjour. Je te regarde depuis un petit moment ! >> murmure t-elle. Posant sa tête dans mon cou elle rajoute : << Tu respires tout doucement et je t’entends à peine ! >>. Je passe mon bras autour de ses épaules en disant : << Bonjour ! Moi je te regarde t’endormir le soir ! >>. Nous luttons encore un peu contre l’impérieux besoin naturel qui nous torture. Odélie se lève la première pour s’élancer vers la porte. J’aime l’entendre chantonner depuis les toilettes. Elle improvise souvent d’amusantes paroles. Cette fois en rapport avec nos frasques et nos péripéties de hier à Concarneau. Énumérant en chanson les plats dégustés au restaurant en soirée.
C’est une habitude. Je me rends sur le balcon. Le ciel n’est pas menaçant mais reste obstinément voilé. En me rejoignant, Odélie passe ses bras autour de ma taille. En découvrant l’atmosphère elle s’écrie : << C'est une journée idéale pour d’autres découvertes ! Pour d'autres aventures ! >>. Je vais aux toilettes. En la rejoignant à la cuisine, dans les effluves parfumées du café, du pain grillé, elle me saute au cou pour me proposer : << On se fait Quimper cet après-midi, ça te tente ? >>. Je trouve la suggestion attractive et excitante. En pressant les oranges, en pelant les kiwis, j’écoute ma compagne de vacances me donner ses impressions. Notre sortie à Concarneau semble rester un grand souvenir. Elle partage quelques ressentis en me confiant les moments les plus intenses vécus depuis cinq jours.
La brioche, quelques instants au four à micro ondes, retrouve tout son moelleux. Nous dégustons ce copieux petit déjeuner en revenant sur nos découvertes de la veille. La ville close et ses histoires de pirateries. Les flibustiers égarés aux larges des côtes dans le brouillard. Des vaisseaux coulés qui dorment probablement encore aux fonds des abysses. Le suave repas du soir, avant de rentrer dans la nuit, laisse encore de délicates impressions. Odélie, sur son téléphone, étudie les différents itinéraires qu'elle me montre. Il n’y a qu’une quinzaine de kilomètres jusqu’à la ville. << On passe par Pluguffan ? J’ai beaucoup aimé ! >> lance t-elle. Ma complice vient terminer sa tranche de brioche assise sur mes genoux. << Comme c’était bien hier soir avant de dormir ! >> fait elle encore en trempant sa tartine dans mon café. Je confirme : << C'était merveilleux. À refaire ! >>. Nous en rions de bon cœur.
La vaisselle. Faire les pitres, en nous lavant les dents devant le miroir de la salle de bain, semble être également devenu un de nos nouveaux rituels. Nous changeons nos T-shirts et slips de nuit pour nos tenues de sports. Pressés d’aller nous offrir le second plaisir de la journée, nous dévalons l’escalier. La température extérieure est de 21°. Nous aimons nous mettre au défi. C’est à qui fera ses dix pompes le plus vite et le plus parfaitement. À ce jeu là, ma partenaire de jogging ne me laisse aucune chance. Nous quittons le jardin en sortant par la poterne. C’est une fois encore le même circuit. Il présente les meilleures configurations. Et puis la forêt du Duc est d'un charme extraordinaire lorsque sa végétation est encore couverte de rosée. Les milliers d'éclats lumineux brillent comme autant de lucioles.
Odélie impose un rythme soutenu. J'apprécie lorsqu'elle prend les initiatives. C'est toujours surprenant. Même dans l'entraînement sportif. Quelques arrêts permettent de faire des exercices spécifiques. Nous comparons un peu de nos savoirs. Il y a un banc de bois qui offre la possibilité de faire des exercices abdominaux. Les manières de chacun de procéder à telle ou telle figure de style. Il est dix heures quinze quand nous revenons pour prendre notre douche. Odélie porte ce matin une de ses jupettes « tennis » de couleur beige. Un T-shirt blanc. Je suis en short kaki, chemisette bleu clair. Nos baskets. La promenade sur la place de Locronan est également devenu une sorte de rituel. C’est par la main qu’Odelie m’entraîne pour descendre la rue. << Viens on passe par l’église, ça change ! >> propose t-elle. Évidemment l'endroit est encore noir de monde. Il y a foule à se presser, à photographier. Il faut louvoyer entre les touristes.
La porte latérale de l’église Saint Ronan est ouverte. Une invitation à y pénétrer. À peine sommes nous entrés, que nos yeux s’adaptent à la pénombre, que ma complice saute à mon cou. J’aime là aussi ses initiatives, ses improvisations qui ont souvent de quoi me surprendre. Posant ses lèvres sur les miennes, tout aussi soudainement, elle enfonce sa langue dans ma bouche. On entend des gens pas très loin. Ce baiser lascif me donne le vertige. Collant son bas ventre contre le mien Odélie, comme passionnée, me chuchote : << J'adore te mettre dans l'embarras. Tu es la "victime" idéale ! >>. Se frottant maintenant sur mon érection elle rajoute : << Tu es d'ailleurs très réceptif ! >>. Je dois m’appuyer contre le mur derrière moi. Elle pousse de petits gloussements de satisfactions.
Elle rit. Contente de l’effet produit, elle pose sa main sur ma bosse. Je n’ai pas le temps de réagir qu’elle me saisit par le bras pour m’emmener entre les bancs. Il règne une étrange ambiance dans cette église. Un charme indéfinissable. Se mêlent ici les mystères des siècles de dévotions mystiques et des ferveurs religieuses séculaires. Il y a des visiteurs. L’odeur d’encens. Les pierres centenaires semblent s'êtres imprégnées de tous les évènements qui se sont déroulés en ce lieu. Dramatiques parfois durant les méfaits de la Révolution. Il y a ce recoin entre le pilier de sainte Marie-Madeleine et le socle supportant le bathysphère en cuivre. Odélie m’y pousse pour m’embrasser à nouveau. Avec davantage de fougue encore. Je suis la victime consentante de ses « agressions » sensuelles. Mon cœur en bat la chamade. Elle peut le sentir. Il bât contre ses seins. Nous nous sentons envahis du profond désir de nous livrer à de toutes autres formes de dévotions.
Je me laisse aller. Ah, si seulement nous étions seuls en ce lieu, je pourrais me "défendre". C’est en riant que nous nous retrouvons sur la place. La foule semble encore s'être densifiée. Un petit bonjour à nos connaissances. Ma compagne d'aventures n'est plus une inconnue pour nos connaissances tenant commerces sur la place. Un tour à la boulangerie avant de remonter. Le sourire familer de madame Marthe qui nous vante aujourd'hui les mérites de ses tartes aux abricots. La faim se fait sentir lorsque nous remontons la rue. Il est un peu plus de midi. Odélie fait l’assaisonnement des carottes que je râpe. Quatre gros nems aux crevettes réchauffent dans la poêle. Je fais gonfler du riz complet. Saupoudré d’une bonne couche de Parmesan, c’est un régal. Nous mangeons de bon appétit en faisant le vague programme de l’après-midi. Le voile nuageux s’est épaissit et semble déterminé à régner toute la journée. Nous apprécions cette ambiance.
La vaisselle. Nous nous divertissons de nos clowneries habituelles devant le miroir de la salle de bain. Dans le petit sac à dos, brugnons, abricots et nectarines. Nos K-ways. Impatients de nous sauver, nous dévalons une nouvelle fois l’escalier. J’hésite. Inutile de capoter la voiture. Odélie décline évidemment ma proposition de prendre le volant. Il est à peine treize heures quinze. C’est parti. La circulation est fluide. En passant devant le Super U de Plogonnec, ma passagère me rappelle qu’il faudra venir y faire des courses demain matin. Nous faisons grande consommation de fruits de saisons. Une promotion sur les melons est doublement motivante. Ma complice caresse ma cuisse. Je roule doucement. J’aime l’écouter me raconter ses histoires. Ses aventures en van. Parfois, en riant, elle pose sa main sur ma bosse. << Ça se passe comment là-dedans ? >> lance t-elle, espiègle et mutine.
Nous arrivons à Quimper par la Croix du Gardien et son centre commercial Leclerc sur la gauche. Par cette route on descend vers le centre. Je marrête à la station service pour faire le plein. Odélie consulte son smartphone. C'est reparti. Je gare l’auto dans une des ruelles. Il ne faut pas plus de dix minutes pour se retrouver sur les bords de l’Odet. Avant de sortir de la voiture, regardant partout autour d’elle, Odélie retire sa culotte. Elle la fourre dans la poche avant du sac que je porte. Devant mon étonnement, passant son index sur mes lèvres, elle dit : << J'anticipe, puisque tu vas me donner le même gage à cause de mes attitudes de ce matin. Et puis j’ai envie de faire ma coquine ! >>. Elle ne me laisse pas le loisir de répondre en posant ses lèvres sur les miennes. Une fois encore, je me sens comme le passager clandestin d'une croisière de rêve. Merci Odélie. Ma comparse saisit ma main pour m’entraîner. Nous prenons la rue du vieux couvent. Il y a l’entrée d’une cour privée. Nous avisons une lourde porte cochère ouverte.
Sans la moindre hésitation Odelie m’y pousse. Une fois encore pour fouiller ma bouche de sa langue exploratrice. Frotter son bas ventre contre mon érection revenue presque instantanément. En y posant sa main elle chuchote : << J’aime quand c’est bien dur ! >>. Nous rions de bon cœur. Mon embarras grandissant m'envahit de craintes infondées car il n'y a strictement personne en cet endroit. Satisfaite de me troubler au point que j'en trébuche, elle me tire par la main. Nous continuons notre descente jusqu’à la rue Kéréon. C’est vendredi après-midi, il y a un monde fou. << Viens, on se fait la cathédrale ! J'aime les épisodes épiscopaux ! >> lance t-elle. Nous rions aux éclats. Odelie prend toutes les initiatives. Je suis l’homme le plus heureux du monde. Je n’ai qu’à me laisser guider. Et ma guide ne manque pas de ressources. Ne manque par d'arguments pour agrémenter nos visites devenues ludiques. Nos promenades aux déroulements parfois "torrides".
L’intérieur de la cathédrale est extraordinairement lumineux. Cela tient à ses vitraux. L’édifice présente un léger angle étrange en son milieu. Là-haut, sur sa stèle, Santig Dü, le petit Saint Noir et son expression de bienveillance. Appelé également Saint Jean Discalcéat, il fait partie de l'Histoire quimpéroise. Pas de recoins sombres où pourrait me pousser ma délicieuse "délinquante". Et puis il y a des groupes de visiteurs menés par des guides. Il serait ridicule de tenter quoi que ce soit. Nous écoutons parcimonieusement quelques explications. Sans y porter réellement un intérêt quelconque. Après quelques errances dans l'édifice religieux nous ressortons. Par contre dans les jardins qui entourent l’édifice gothique, nous pouvons retrouver un peu de cette intimité que nous apprécions. Ma complice de jeux de ce début d’après-midi me saute au cou dans l'allée centrale. Il y a des bancs où s’assoir. À l'arrière de chacun d'eux des bosquets entre lesquels Odélie m’entraîne par la main en murmurant : << Toi, tu vas voir ! >>
<< Tu sais que tu es le compagnon de jeux idéal ? Toujours passif et pourtant toujours actif ! >> dit elle en palpant ma bosse une nouvelle fois et d’une poigne ferme. Je n’ai que cette courte phrase qui revient constamment à mes lèvres en pareilles circonstances : << Tu es adorable ! >>. En riant, elle répond : << Je sais ! >>. Ce qui me fait répéter la même suite de mots une seconde fois. Il y a de nombreux promeneurs dans ce parc. Il se prépare même quelques festivités car des employés municipaux installent une scène sous un chapiteau. Nous sommes dissimulés des regards derrière nos fourrés. Mais de notre cachette nous avons une vue d'ensemble parfaite. Il y a une jeune femme avec un landau. Nous a t-elle repéré ? Non. Elle est penchée sur le bébé pour ajuster les coussins. Ouf, elle continue sa promenade. Odélie passe ses bras autour de mon cou, m'embrasse. Puis, ses bras autour de ma taille en mitraillant mon visage de bises.
<< Pipi ! >> lance t-elle soudainement. Toujours aussi imprévisible et en s’accroupissant. Je veux m’éloigner mais elle m’attrape par mon short en disant : << Interdit de s'enfuir ! >>. Je détourne pudiquement les yeux. Ce qui la fait rire. Je m’accroupis à mon tour, bien en face, je regarde. Effrontément. Même si je ne suis pas réellement voyeur, l'instant est bien trop captivant. << Coquin ! >> murmure t-elle en lâchant plusieurs jets. Elle me tend le mouchoir en papier en rajoutant : << Tu m’essuies ? >>. Devant mon expression hallucinée elle rajoute : << Quoi ? J'ai dit une bêtise ? >>. Je répète : << Tu es adorable ! >>. Je m’applique. Forcément maladroit et un peu gauche. Mais je me débrouille plutôt bien. Cela me rappelle les situations vécues avec mon ancienne compagne disparue. Redressés, nous regardons par dessus les haies de lauriers. Personne ne peut se douter de tout cela. C'est rassurant de pouvoir "jouer" dans l'impunité totale.
<< Et toi ? >> demande ma complice avant de faire semblant de se rattraper. La main sur la bouche. Comme catastrophée. Parfaite comédienne. Je réponds : << Tu as un gage ! >>. Nous rions quand Odélie rajoute : << Pipi ? >>. Quand elle glisse sa main dans mon short, je comprends le sens de la question. Son bras autour de ma taille, de son autre main elle tient mon sexe pour en diriger les jets. Ça me gêne terriblement. Aussi je dis : << On ne se connaît pas bien quand même ! >>. Ce qui fait rire aux éclats ma partenaire. Elle s'écrie : << Oh mais je commence à bien te "cerner" monsieur ! >>. En longeant l’Odet à marée basse, les odeurs sont fortes. Les parterres fleuris, ou encore les jardinières, décorent chacun des ponts qui enjambent la rivière. Odélie prend des photos. Nous prenons des poses pour quelques selfies. En faisant parfois les clowns. En mimant des situations grotesques. En faisant d'horribles grimaces. Devant des passants amusés qui se retournent pour mieux voir.
Je connais un salon de thé dont le premier étage offre une vue panoramique sur la colline du parc. Nous voilà attablés dans une salle luxueuse. Des tables rondes recouvertes de nappes blanches à dentelles. Installés devant de grosses coupes glacées que nous dégustons en bavardant. Il va être seize heures. Qu’il est agréable de profiter de cet endroit un petit moment. J'écoute ma compagne de promenade comparer les différentes villes à proximité desquelles elle séjourne quelquefois avec son van. C'est souvent passionnant car elle sait décrire les anecdotes vécues avec beaucoup d'humour. Un rapide tour aux toilettes. Avant de continuer notre périple dans les ruelles pavées du vieux Quimper. La place au beurre et ses commerces artisanaux. Son restaurant dont nous découvrons les menus affichés. Je propose d’y réserver une table. Il y a là de bien appétissantes suggestions.
Une autre entrée de cour privée. Une autre situation. Odelie m’y entraîne. Je n’ai qu’à me laisser faire sans opposer la moindre résistance. Toute résistance serait d’ailleurs vaine car ma complice fait preuve d’une froide détermination. Elle est d'ailleurs dotée d'une force peu commune qui m'impressionne toujours lorsqu'elle en fait usage. Nous nous embrassons passionnément. << J’ai envie de faire l’amour ! >> chuchote t-elle. Nos mentons sont rapidement trempés de nos salives. Je me plais à l'idée saugrenue que mon érection presque instantanée pourrait déchirer le fin coton de mon short. Mes doigts explorent les intimités de ma comparse. << Mmhh, c’est bon ça ! >> chuchote t-elle. Avons-nous les mêmes vertiges ? Une voix : << Je ne dérange pas au moins ? >>. C’est une dame qui passe dans la cour. Nous cessons aussitôt. La sexagénaire porte des cabas qu'elle pose au sol. Ses mains sur les hanches, elle nous observe.
Il vaut mieux quitter l’endroit. Nous remontons l’Odet jusqu’’à la cathédrale. Il n’est pas loin de dix neuf heures. C’est un groupe de Rock Celtique qui fait des essais de sonorisation. Sympathique et surtout mélodique. Nous nous promettons d’y revenir après le restaurant. La place au beurre est un rectangle minuscule entourée d'un quadrilatère de rues pavées. C’est sous la pergola que nous savourons nos plateaux de fruits de mer. Odélie revient sur notre projet de la mi septembre. Elle viendra passer dix jours chez moi. Je l’entretiens de toutes les choses à voir dans ma région. << Le premier octobre je commence mon boulot. Jusqu’à la fin février ! >> précise t-elle. Nous évitons de faire des "plans sur la comète". L'improvisation nous sied très bien. Je montre quelques photos de ma demeure du dix neuvième siècle. Bâtie sur une ancienne commanderie Templière dont subsistent des souterrains. Odélie écoute et regarde avec beaucoup d'intérêt.
Je l’écoute me raconter ses stratégies. Les "extras" qu'elle réalise pour gagner l'argent nécessaire avant de repartir à l'aventure. Odélie énumère les dépenses régulières et obligatoires au bon fonctionnement de son existence "van life". Ce qui conforte une fois encore ma certitude d'un esprit méthodique. D'une logique implacable. D'une capacité d'organisation qui suscite l'admiration. Lorsqu’elle croise ses doigts entre les miens, je dis : << Pourquoi ne viendrais-tu pas travailler pour moi. Je cherche une secrétaire. C’est un boulot cool ! >>. En riant mon interlocutrice me demande : << C’est quoi comme boulot ? >>. Je réponds : << Oh, il faut rédiger deux trois courriers par semaine, les envoyer. Pour le double du salaire de tes « extras » ! >>. J’aime la voir rire aux éclats. Ce n’est bien sûr qu’une boutade. Nous traînons à table. Nous ne sommes pas seuls même si nous l'oublions quelquefois. L’addition. Un petit tour aux toilettes et nous reprenons la rue Kéréon pour remonter jusqu’à la cathédrale et son parc.
Il y a foule pour assister à ce concert. Un bien agréable moment. La buvette, les tranches de Kouing Amann, l’odeur des crêpes. Odélie m'entraîne au bas de la scène. M'engageant dans un pogo éreintant mais ô combien sympathique. Entourés d'autre danseurs, elle me prend les mains, les relâche, tourne sur elle même tel un derviche tourneur. Ses lèvres se posent sur les miennes. Et ça recommence au morceau de musique suivant. Il va être vingt deux heures trente quand nous retournons à la voiture. Odélie ne veut toujours pas rouler. C’est parti. La route est déserte. Je peux conduire doucement. Odélie palpe ma bosse. Ma main entre ses cuisses, je démêle quelques nœuds. Mes doigts à la manière d’un peigne. Elle se penche sur sa gauche. Sous l’effet de l’indicible caresse, je dois m’arrêter. Elle cesse pour s’écrier : << Non. Il faut rentrer ! >>. C’est donc victime d’une fellation sublime que je circule à environ 10 km/h sur une nationale déserte.
Une douche rapide. Nous nous glissons sous les draps. C’est devenu un autre de nos rituels. J’offre à Odelie un cunnilingus. J’adore l’entendre gémir de bonheur. Elle me tient par les oreilles comme pour me guider. Comme pour tempérer les ardeurs de mes activités linguales et labiales. << Viens ! >> lance t-elle dans un souffle en m'attirant sur elle. En appui sur mes bras, je la laisse prendre les dernières initiatives de cette journée. Ma complice saisit mon érection pour se l’introduire. Dans l'obscurité nous tentons de nous fixer dans les yeux. Ses iris noirs se confondent avec ses pupilles noires. C'est sporadiquement étrange. Une impression de mystère me gagne une fois de plus en contemplant son visage. Tâche blafarde dans la pénombre. En même temps qu'un sentiment rassurant m'envahit. Nous adorons alterner les berceuses et les instants d’immobilités. Odélie se touche alors que je bouge doucement. Sa tête rejetée en arrière, se mordillant la lèvre inférieure.
Je me retire pour revenir à mes activités buccales. J'aime contempler le mouvement pendulaire de ses doigts lorsqu'elle se masturbe en même temps. Nous nous aimons encore longuement dans la nuit silencieuse. La porte fenêtre grande ouverte permet à de légers souffles de vent de nous caresser. Je reviens. Je me retire. Je reviens encore. La douceur de son corps, la douceur de ses mouvements. Il y a une adéquation totale entre le contact de sa peau contre la mienne. Une compatibilité épidermique de plus en plus évidente. Tout cela procure en moi les plus divines émotions. L’obscurité nous oblige à nous concentrer si nous voulons nous scruter. Nos bouches ne sont plus que ventouses, avides du goût de nos salives. L’orgasme est commun. Nos corps tremblent et vibrent de concert avant de retomber inertes. Je sais que mon plaisir n’est pas terminé. Je vais sentir Odélie s’endormir contre moi. Je vais tenter résister au sommeil pour assister à ce dernier bonheur.
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