Rennes-le-Château
Rennes-le-Château
Un souffle chaud balaie mon visage. C’est d‘abord dans mon rêve. Un souffle chaud qui finit par me réveiller. J’ouvre les yeux. J’en découvre la provenance. Le visage d’Odélie tout près du mien. C’est elle qui souffle doucement, contrôlant le débit afin de le faire durer. Amusée, espiègle et mutine elle murmure : << Ah quand même. Bonjour monsieur ! >>. J’avance mon nez pour le mettre contre le sien en chuchotant : << Bonjour ma brise matinale ! >>. Dans le même élan nous nous serrons. Bien décidés à lutter contre l’envie viscérale qui se fait sentir. Jusqu’à la torture. Odélie met fin à la sienne en sautant du lit pour courir vers la porte. Ce rectangle de ciel bleu m’attire. J’ouvre la porte fenêtre pour aller sur le balcon, Juste en slip et T-shirt. Ce qui décuple mon urgence et me refroidit considérablement. Il ne fait que 13°. Il est huit heures. Ma complice vient me rejoindre pour m’entraîner au chaud. Je file aux toilettes. Je la retrouve à la salle de bain où nous enfilons nos leggings de lycra noir, nos sweats de lycra rouge. De l’eau sur nos visages.
J’aime écouter ma préparatrice préparer le café en racontant ses rêves. Je m’occupe des fruits. Ce matin c’est petit déjeuner à l’anglo-saxonne. Œufs poêlés et bacon. Tartines de pain grillé au beurre salé. Nous mangeons de bon appétit en revenant sur nos aventures de hier. Le château de Peyrepertuse, ses dédales, ses labyrinthes et ses vertiges. Nous avons tous deux envie d’aborder nos folies médiévales en altitudes. Par une sorte de télépathie sans doute. Une amusante pudeur nous l’interdit. Et pourtant, en nous regardant, nos lèvres se pincent pour ne pas en rire. Assise sur mes genoux, avec sa fourchette, la fille au van termine ma tranche de bacon et le petit morceau de pain grillé. Tous les matins je me fais confisquer ainsi une partie de ma nourriture et vider mon bol. Je dis : << Coquine ! >>. Elle rajoute : << Moi ? Pas du tout. Je suis une fille prude et chaste ! >>. Nous rions aux éclats quand je conclue : << Ah ben comme moi alors ! >>
Le premier repas de la journée permet d’établir le programme des évènements à venir. Nous partirons en début d’après-midi pour Rennes-Le-Château. Il y a 45 km dans les deux sens. Nous passerons par la ravissante petite ville de Limoux. Notre vaisselle. Nos habituelles pitreries devant le miroir de la salle de bain en nous brossant les dents. Odélie me saute au cou en s’écriant : << Mais comme je suis bien avec toi ! >>. Je la soulève. Accrochée à mon cou, ses jambes autour de ma taille, elle mitraille mon visage de bises. Je la pose au sol pour la soulever à nouveau mais comme une jeune mariée. Nous descendons l’escalier. Les mouvements d’échauffement avec cette fraîcheur doublement motivante. C’est presque en courant que nous traversons le hall. << Bonjour ! Vous allez courir tous les matins ? >> lance Séverine derrière son comptoir d’accueil. Je réponds : << Oui ! On vous emmène ? >>. Ce n’est évidemment qu’une boutade. Séverine est au travail. Nous sommes en glandages. L’exacte même itinéraire jogging que les jours précédents.
Nous courons depuis une dizaine de minutes. Odélie s’arrête. << Je suis hyper jalouse. Tu n’invites pas une autre fille quand je suis là. Et même quand je ne suis pas là ! >> fait elle d’un ton solennel. Elle serre mon cou des deux mains en rajoutant : << Je mords, j’étrangle et j’éviscère ! Il m’arrive même de crever des yeux ! >>. Nous rions. Nous reprenons notre jogging. Je masse mon cou en regardant la fille au van courir devant moi sur cette portion étroite du chemin. Sa silhouette athlétique, encore sublimée par son legging et son sweat moulants, m’enchante. Une heure d’une course au rythme imposé par ma coach sportive. La douche. Nous adorons y passer du temps. Nos mains se promènent sur nos corps. Odélie, assise sur le tabouret, me raconte des aventures vécues. Je tiens le sèche cheveux dans la main gauche, la brosse dans la main droite. Je la coiffe. Juste la grande serviette sur ses épaules. Elle nous observe dans le miroir. << Tu me fais une natte ? >> dit elle. Je sépare ses cheveux en trois parties que je tresse consciencieusement.
<< Wouah ! Tu étais coiffeur pour dame dans une autre vie ? >> s’exclame ma patiente. Je réponds : << Non ! Tour operator pour dame ! >>. Nous rions aux éclats. Je suis en slip. Odélie avec sa culotte. Debout, elle scrute avec attention le résultat de mon travail. Nous nous habillons. La fille au van porte une jupette bleue nuit. Un sweat de fin coton bleu clair. Je suis en bermuda kaki. Après lavage la carte géographique d’avant hier a disparu. Un sweat brun. Nos baskets. Nous descendons au salon. Assise sur mes genoux, me tournant le dos, ma compagne de vacances allume l’ordinateur. << C’est qui cette Juliette qui possède un haras ? >> demande t-elle. Je me contente de répondre : << Je t’en ai déjà parlé, une vieille amie ! >>. Elle rajoute : << Oui, une vieille amie ! J’imagine ! Vieux salaud ! >>. Nous en rions de bon cœur quand je précise : << Je te jure ! >>. Elle conclue : << Les hommes sont tous des menteurs ! >>. Je la laisse répondre à ses courriels en préparant le contenu du petit sac à dos.
Deux pommes, des barres de céréales, une bouteille d’eau. Cette fois j’emmène le Lumix. Il fait de superbes photos. Supérieures encore à celle de mon I-phone 15. Odélie me rejoint à la cuisine. Elle se met à la préparation de l’assaisonnement du concombre. Je prépare les galettes avec la farine complète. Une pâte onctueuse dans laquelle je rajoute ail, échalote, persil et ciboulette. De la crème fraîche, deux œufs, une pincée de sel, de poivre et de curry. Du gruyère de Comté. Poêlées ces galettes sont un véritable régal. Surtout saupoudrées de Parmesan. À chaque fois que nous nous croisons, nous échangeons un bisou. C’est une mécanique qui échappe à la raison. Nous savourons ce repas simple mais extrêmement nourrissant. Nutritif également car plein d’oligo-éléments. La vaisselle, les dents. Nous voilà prêts. Il n’est que midi quarante cinq. C’est parti. Le sourire de Séverine entrain de grignoter une pomme. << Bon après-midi ! >> nous lance t-elle. C’est Odélie qui conduit. J’apprécie. C’est tellement agréable de se faire promener.
Les batteries sont rechargées. Nous avons fait le branchement ce matin avant d’aller courir. Nous quittons le bourg. Le soleil va régner toute la journée dans un ciel entièrement bleu. Direction le Sud. << Ta main ! >> lance ma conductrice. J’obtempère immédiatement. Je pose ma dextre sur sa cuisse. Le velours de sa peau. Elle chantonne en conduisant. Je suis dans des limbes de bonheur. Voilà Limoux. Il y a quatre grandes montgolfières dans le ciel. C’est beau. Autour de nous les collines, sous bassement des Pyrénées, qui barrent l’horizon. La circulation est dense. << On va se taper tous les feux ! Sans parler des stops ! >> fait mon chauffeur en s’arrêtant pour la sixième fois. Il faut quitter la nationale pour prendre à droite, au carrefour. 17 km. Cette une étroite route sinueuse qui monte au village. Rennes-le-Château est situé en hauteur. Il faut garer la voiture sur le parking obligatoire. Le parking visiteurs. Je mets le sac sur le dos. Odélie prend ma main. C’est ma quatrième visite ici. Là-bas, en face, au sommet d’une des autres collines, Rennes-les-Bains.
Il faut prendre la rue centrale. Environs trois cent mètres et on arrive à l’église. Sur la droite le petit cimetière. Nous y pénétrons par la grille ouverte. Pas plus d’une cinquantaine de tombes. Nous parcourons les deux allées parallèles. Odélie est entrain de lire à voix haute l’inscription gravée sur le socle d'une statue. Je me place derrière elle. C’est pratique une natte. Je peux poser mes lèvres dans sa nuque. Avec ma langue, jouer avec la racine des petites mèches de cheveux bien trop courtes et bien trop rebelles. J’adore quand ma compagne d’explorations a des sursauts de surprises. Je pose mes mains sur sa taille. Nous sommes absolument seuls. Il fait chaud sous ce soleil de fin mars. Odélie saisit mes poignets. Je descends mes mains sur son aine puis sur le haut de ses cuisses. Je retrousse la jupette pour glisser sur sa culotte. Elle penche sa tête en arrière, sa joue contre la mienne. Je murmure : << Je te prends ici, maintenant ! >>. Elle se tourne sans lâcher mes poignets en s’écriant : << Non mais ça va bien ? Oui ? >>
Je l’attrape par la taille pour la serrer contre mon érection naissante. J’enfonce ma langue dans sa bouche. Soudain inerte, la fille au van, se laisse aller dans mes bras. << Tu es fou ! >> chuchote t-elle quand je cesse de l’embrasser goulument. Je réponds : << Oui ! De vous mademoiselle ! >>. J’avise le muret et le portillon sur notre droite. Je prends sa main pour l’emmener. Nous passons l’étroit portillon. Il y a quatre grosses poubelles noires sur roues. Elles débordent de fleurs fanées, de gerbes de végétaux séchés. Là, un banc sans dossier. Odélie, sans doute captivée par mon initiative, assiste à tout cela en silence. Elle me fait le plus merveilleux des sourires. Se dresse sur la pointe des pieds pour regarder par dessus le mur. C’est une sorte de local poubelles à ciel ouvert. Elle me tourne le dos. Ses mains en appui sur les pierres de taille. Je saisis sa natte. Fermement. Je l’entraîne ainsi vers le banc. Odélie ouvre de grands yeux. Je la force à s’assoir sur le banc. Avec mes genoux entre les siens, j’écarte ses cuisses.
Odélie s’adosse contre le mur. Je la tiens par sa natte. Elle me fixe de ses yeux noirs. Ses cheveux châtains foncés, presque noirs, ont des reflets dorés sous le soleil. De ma main libre, je descends la tirette de mon bermuda. Le silence est lourd. À peine si parfois, dans le lointain, nous percevons le bruit d’un moteur. Odélie fixe à présent ma main droite. Une expression d’inquiétude sur son visage. L’ombre que font ses pommettes saillantes rajoute encore à cette expression de gravité. J’adore ses sourcils magnifiques, denses et noirs. Selon ses mimiques ils semblent animés d’une activité indépendante. Je n’ai jamais rien vu de tel. Mon érection est difficile à extraire. Je me sens un peu ridicule à fouiller dans mon slip. Je présente le résultat de ma recherche à la fille au van. Elle pose ses mains sur mes hanches. Ma virilité à une trentaine de centimètres de son visage. Elle va avoir le réflexe de me repousser. Je le devine lorsque ses mains se placent sur le haut de mes cuisses. Je la maintiens fermement par sa natte.
Tous mes sens aux aguets, prêt à remballer à la moindre alerte, je m’avance encore. Je tiens mon érection à sa base, entre le pouce et l’index. Je dois redoubler d’effort pour maintenir ma regardante. Elle détourne sa face quand je y frotter mon sexe. Je sais la force naturelle de la jeune fille. Je tente de bloquer sa tête. Impossible. Je cesse. Elle m’adresse un regard sévère, lourd de reproche. Je lâche sa natte. Pour me tourner. Je m’éloigne. Je veux jeter un coup d’œil dans le cimetière. Je n’ai pas le temps de réagir qu’on m’attrape le haut des cuisses. Odélie, accroupie, contourne mes jambes pour se placer devant moi. << Il suffit de demander gentiment ! >> lance t-elle avant de gober mon érection déclinante. D’un gracieux mouvement de tête, se tenant aux passants de mon bermuda. Sous l’effet de l’indicible caresse je dois m’agripper à une des poubelles. C’est immédiatement chaud. J’ai l’impression d’avoir ma turgescence dans un bol de purée tiède. Je regarde ma suceuse, les joues creusées par l’effort de succion. Comme elle est belle. Je fond.
Quelques minutes. Je l’aide à se relever. Je la prends dans mes bras pour la bercer. Nous restons silencieux dans une intimité d’une tendresse inouïe. Je murmure : << Tu me pardonnes ? Tu sais, je ne suis qu’un mec ! >>. Odélie s’écarte en tenant mes mains. Elle dit : << Mais je n’ai rien à te pardonner ! Pourquoi tu t’es arrêté ? >>. J’avale de travers. Je reste consterné. Ainsi, mon comportement de satyre ne l’a pas importuné ? Je n’en reviens pas. La fille au van devine mon embarras, mes interrogations et ma surprise. << Tu sais, j’aime jouer ! >> souffle t-elle en m’entraînant. Elle s’assoit sur le banc. Tout dans son attitude m’invite à reprendre les choses où nous les avons laissé. Elle me tend sa natte. Son regard implorant. Je me sens stupide. Con. Je saisis ses cheveux. Odélie écarte ses cuisses pour que je revienne me placer. Mes genoux contre le banc. Elle reprend sa fellation. Je suis la proie de vertiges. Rien à quoi m’agripper. Je lâche ses cheveux pour tenir ses oreilles. Je bouge lentement mon bassin dans un léger va et vient.
Pas un bruit si ce n’est parfois l’envol d’une mésange ou d’un merle rieur. Nous restons ainsi un long moment. Toutes les deux trois minutes, pour laisser reposer sa mâchoire, ma complice se retire. Je me penche alors pour mitrailler son visage de bises. Le mur de l’église cache à présent le soleil. Il fait plus frais à l’ombre. L’immobilité nous indispose ainsi légèrement vêtus. Il est déjà seize heures. Je me retire pour m’accroupir. Je ne peux pas le garder plus longtemps sur le bout de la langue. De toute manière, c’est comme si elle l’attendait. Je dis à voix basse, en prenant ses poignets : << Je t’aime ! >>. Son expression achève de me faire vaciller, je m’assois parterre. Aurai-je encore commis un impair ? Une bourde dont je suis coutumier ? << Viens, on va au soleil ! >> fait elle en me tirant par les mains. Je suis soudain comme un gamin qui suit sa maîtresse. Au fond de moi, dans les plus secrets tréfonds de l’âme, j’éprouve comme un soulagement. Je l’ai enfin avoué. Je me suis libéré. Il fait bien meilleur qu’à l’ombre.
En quittant le cimetière nous passons devant les tombes de Béranger Saunière et de Marie Dénardaud. Le fameux abbé et sa gouvernante. L’église est ouverte. Elle est beaucoup plus petite qu’il n’y paraît de l’extérieur. De suite à gauche, en entrant, la statue en bois noir d’Asmodée, le gardien des trésors cachés. La représentation sculptée d’un démon de la mythologie chrétienne dans une église à de quoi surprendre. Pourtant il n’est pas réellement effrayant. Les murs sont couverts de fresques. Des peintures toutes aussi étranges et curieuses. Je connais bien l’histoire qui s’attache à ce haut lieu. J’y viens pour la quatrième fois et c’est comme une grande première. Odélie semble partager mes curiosités. Tout ici respire un profond mystère. Même si les décorations sont un peu maladroites et gauches. Leurs significations échappent au commun des mortels dont nous sommes. La fraîcheur devient assez rapidement désagréable. Nous ressortons au soleil. Le presbytère ne se visite pas. Une grande bâtisse quelconque.
En continuant nous arrivons à la Tour Magdala. On peut parcourir le chemin sur les remparts entre la serre et la Tour. Mais elle ne se visite pas. Cet ensemble, financé par l’étrange trésor trouvé par l’abbé Saunière en faisant des travaux dans l’église, rajoute encore à l’étrangeté des lieux. Nous descendons en contrebas. Nous n’avons croisé personne aujourd’hui. Il y a deux bancs le long du chemin. Un troisième plus bas. << Tu me refais le coup du banc ? >> me demande Odélie quand je l’y entraîne. Derrière les bosquets, il est impossible de nous voir. Je retrousse sa jupette pour faire tomber sa culotte. Elle la retire en se tenant à mon épaule. Je la saisis par sa natte pour la faire s’assoir. À genoux dans l’herbe sèche, ma tête entre ses cuisses, je vais me régaler de ses nectars. Ses excitations successives m’offrent d’abondantes offrandes. Je m’en pourlèche en gémissant. Je suis comme un gamin dans un magasin de bonbons. Et quel bonbon ! Odélie caresse mes cheveux. Murmure parfois des choses incompréhensibles. Mes mains sur ses genoux, sur ses cuisses, sur le haut de ses fesses, ou mes bras autour de sa taille, je me régale des plus vertigineuses extases.
Je sais quand elle va venir. Ses gémissements. Ses cris étouffés. Les tremblements de l'intérieur de ses cuisses contre mes joues. Ses mains devenant fébriles sur ma tête, mes épaules. Comme voulant fuir l'inéluctable, dans un cri, Odélie se lâche. Je sais aussi quand me retirer. Je le fais juste à temps pour assister à cette conséquence extraordinaire. Je reviens. Malgré ses efforts pour m’en empêcher. Je sais aussi à quel point un second tour de manège peut emmener à la sublimation du divin. Là aussi, le soleil vient de disparaître derrière la Tout Magdala. La fraîcheur devient rapidement incommodante. C’est comme si elle voulait y parvenir malgré tout. Accélérant le mouvement de son bassin. Pour me jouir dans la bouche en haletant. Je me redresse. Mes genoux sont tous verts. Odélie reprend ses esprits, se lève, s’ajuste et remet sa culotte. Après les moments divins, vient le prosaïsme de nos conditions humaines. Ma comparse me saute au cou. Nous nous embrassons passionnément. Il faut remonter le sentier pour revenir sur la route.
Il va être dix huit heures. Il fait bien plus agréable dans la voiture. Il faut refaire les 45 km dans le sens inverse. Odélie conduit en chantonnant. Elle invente des paroles qui nous mettent en scène dans les situations les plus loufoques. Dans le local poubelles du cimetière. Hier dans les ruines du château. Ma main posée sur sa cuisse je savoure ces instants magiques. Dans une douce volupté. Nous traversons Limoux et ses arrêts feux rouges. Il est dix neuf heures quand nous revenons à l’hôtel. L’accueil fermé. Odélie revient des toilettes quand je l’attrape par la taille. Je la soulève. Comme un paquet de linge pour la jeter sur le lit. Elle ouvre de grands yeux. Je plonge sur elle. Nous nous embrassons comme des fous. Elle retire sa culotte. Je m’introduis avec d’infinies précautions. La fille au van se mordille la lèvre inférieure. Je murmure : << On fait l’amour ou on baise ? >>. En se mettant à bouger, elle chuchote : << On fera l’amour une autre fois ! >>. Le message est clair. Je pratique la ‘’machine à coudre’’ en faisant appel à mes dernières forces.
Odélie me fait tomber sur le côté. Sans se déboîter, la voilà à me chevaucher. Penchée en avant, tenant mes bras écartés par les poignets, tout en faisant du dada, elle me dit : << Le coup du banc, tu me refais ça et tu ne te poses pas de questions ! OK ? >>. Là aussi, la fille au van ne peut pas être plus explicite. Ces échanges nous galvanisent et finissent par nous épuiser dans un rut sauvage. << J’aime baiser avec toi. Je crois bien que c’est ce que je préfère ! >> lance t-elle avant de s’emmener au bout dans un long râle profond. Je me lâche moi aussi, inondant son intimité. Je ne saurai jamais rien de la sensation que cela peut procurer, mais à admirer les expressions sur le visage de ma jouisseuse, j’en ai une vague idée. Il faut se faire violence pour ne pas s’endormir. Heureusement je dois aller aux toilettes. Odélie m’y accompagne. Toute contente de m’étonner. Elle tient mon sexe pour en diriger les jets. << Génial ! Je sens quand ça passe ! >> lance t-elle. Nous en rions aux éclats.
Une rapide toilettes. Nous revêtons des jeans, des sweats, les baskets avant de nous précipiter dans l’escalier. Notre table nous attend dans une salle aux deux tiers vides. Pas d’orchestre ce soir. Mais de délicieuses queues de homards grillées accompagnées de crudités et de petites pommes de terre rissolées. Nous traînons longuement à table. En bâillant à nous en décrocher les mâchoires. L’addition après le café. Nous traversons la rue comme dans la parabole de l’aveugle et du paralytique. En nous tenant misérablement. Épuisées, fourbus. Sous les draps, serrés l’un contre l’autre, Odélie murmure : << Dis-moi encore ce que tu m’as chuchoté au banc, dans le cimetière ! >>. Je suis émerveillé. Je reste longuement silencieux. Je dois trouver la dernière énergie, le dernier courage. Je chuchote : << Je t’aime Odélie. Je t’aime comme un fou. Depuis le premier jour ! >>. Blottie contre moi, gémissante de satisfaction, la fille au van m’emporte dans son sommeil…
__________________________________________
Tous droits réservés - © - 2024 -
L'utilisation, toute ou partie, d'un texte, (ou photographie), par copié/colé par exemple, sans le consentement de l'auteur, constitue une violation de la propriété intellectuelle. Délit sanctionné par l'Article. L.335-2. du Code pénal.
La divulgation d'informations relatives à la vie privée, ou à l'identité, constitue un délit sanctionné par les articles 706-102-1 (Informatique) et 88-227 du code pénal.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 34 autres membres