Villerouge-Termenès
Villerouge-Termenès
De sortir du sommeil, aux alentours de huit heures, semble être devenu une constante. Il n’est pas tout à fait huit heures quand nous nous réveillons en même temps. Juste avec ses pieds contre les miens, Odélie se rapproche pour murmurer : << J’ai fait un rêve coquin ! >>. En passant mon bras autour de ses épaules, je chuchote : << Tu me racontes ça devant des œufs au bacon et un bon café ! >>. Nos urgences n’autorisent plus d’autres échanges. Quelques bises avant de nous extraire du lit pour courir vers la porte. Pour patienter je prépare les vêtements que je vais porter aujourd’hui. C’est enfin à mon tour d’aller aux toilettes. Nous nous retrouvons dans la salle de bain. Devant le lavabo à nous asperger les visages d’eau fraîche. Nos leggings, nos sweats, nos baskets avant de dévaler l’escalier. La météo est identique à celle des jours précédents. Un ciel parfaitement bleu. Ma douce amie s’occupe du café alors que je prépare les jus d’oranges. Petit déjeuner à l’Anglo-Saxonne en cette matinée de mardi.
Nous mangeons de bon appétit en revenant sur nos escapades de la veille. Les ruines de cet autre château que nous avons honoré de nos folles sensualités. De nos suaves déviances. Je demande : << Tu veux bien continuer ton histoire ? Tu en étais à ce bel inconnu croisé au bord d’un lac ! >>. Ma rêveuse vient s’installer sur mes genoux. En dérobant la moitié de ma dernière tranche de pain grillé, elle me raconte la suite de son rêve. C’est délicieusement érotique. Très féminin. Et nous rions aux éclats de la fin totalement surréaliste où elle s’envole dans un avion du manège forain voisin. Nous étudions l’itinéraire de notre périple de ce jour. La visite de Carrièra Del Castel. Une forteresse militaire entièrement rénovée érigée au treizième siècle. Ce château est en plaine et en direction de la frontière. Nulle ascension de montagnes, nulle escalade de sentiers escarpés. La citadelle est bâtit au fond d’un vallon. Face aux vignobles de cette partie des Corbières. Nous sommes évidemment impatients de découvrir le site.
La vaisselle. Nos amusantes facéties devant le miroir de la salle de bain. Nous mimons tous les deux une fellation avec nos brosses à dents. En riant, je manque de m’étouffer en me rinçant la bouche. Odélie tape sur mon dos pour m’aider à reprendre une respiration normale. La température extérieure ne dépasse pas 17°. Il va être huit heures quarante cinq. Vêtus de nos K-ways, nous pratiquons les mouvements d’échauffement au bord de la piscine. Depuis deux jours nous avons des voisins dans le jardin d’à côté. Ils prennent leur petit déjeuner au soleil, au bord de leur piscine. Nous nous saluons d’un signe de la main. C’est au petit trot que nous traversons le parterre floral pour arriver dans le hall. Le << Bonjour ! >> de Séverine occupée au téléphone. C’est parti. Direction le complexe sportif et la piste d’athlétisme autour du stade de rugby. << Douze ! >> me fait ma complice. Nous nous tapons les mains alors que je dis : << Treize ! >>. Nous ne sommes pas les seuls à nous offrir le plaisir d’un jogging matinal.
Douze tours en un peu moins d’une heure. << Treize, ça porte la poisse ! Tu as vu avec Jésus ! >> lance Odélie alors que nous hésitons. C’est en courant que nous revenons à l’hôtel. La douche. Mon athlète porte une de ses jupettes. Carmin avec un T-shirt brun. Je suis en bermuda gris et T-shirt beige. Nos baskets. Assise sur mes genoux, me tournant le dos, elle allume l’ordinateur. Mes mains sous son vêtement, je caresse délicatement ses seins. << Tu ne regardes pas tes mails ? >> me demande t-elle après avoir répondu aux siens. Elle se lève pour changer de position. À califourchon sur mes cuisses, ses bras autour de mou cou, imprimant un léger mouvement régulier de son bassin, elle demande : << Tu me réserves quelques unes de tes belles surprises aujourd’hui ? >>. Sans me laisser répondre, elle enfonce sa langue dans ma bouche. Le mouvement de ses hanches, son baiser passionné et me voilà détenteur d’une splendide érection. Une érection contrariée et tordue au fond de mon slip. Rien n’est plus désagréable.
Nous quittons le salon pour faire le tour de la piscine. J’en profite pour ajuster ma turgescence. Odélie garde ma main dans la sienne. Il est onze heures quinze. La température est de 20°. Le reste de la journée promet d’être radieux. Quelle chance d’avoir bénéficié de cette météo durant tout le séjour. Il commence à faire faim. Nous voilà dans la cuisine. Ma préparatrice s’affaire à l’assaisonnement d’un concombre. Je fais rissoler deux escalopes de dinde. Ail, échalote, champignons. Pendant que gonfle du riz complet. J’y casse un œuf et j’y rajoute de la carotte râpée. Des épices. Ça se cuisine parfaitement et le mélange est savoureux, saupoudré de Parmesan. Dans le petit sac à dos, deux pommes, les barres de céréales, la bouteille d’eau et les K-ways. Plus besoin d’y penser. Nous n’avons plus qu’à manger de bon appétit en étudiant l’itinéraire. Il n’est même pas midi. Dès la vaisselle terminée, le brossage des dents effectué, nous partons comme des voleurs. La fille au van conduit. Mon petit doigt effleure la laine du haut de l’intérieur de sa cuisse.
Quelle agréable surprise. Pas de culotte. Ma main gauche sur sa jambe droite mon chauffeur commente les paysages. En sortant de Carcassonne il faut prendre en direction de Trèbes. Dix kilomètres jusqu’à cette charmante petite ville. Tout y est extraordinairement lumineux. Il faut prendre à droite, la départementale 3. Il y a 55 km depuis notre hôtel. Ça roule très bien à cette heure. Peu de circulation si ce n’est quelques tracteurs agricoles. Il est treize heures lorsque Odélie gare la voiture sur le parking aux pieds de la citadelle. C’est le village de Villerouge-Termenès qui entoure le château. Une forteresse massive flanquée de quatre épaisses tours cylindriques. Une partie des remparts surplombe une falaise mais rien de comparable avec ce que nous avons vu les jours précédents. Je mets le sac sur le dos. Le soleil tape. Ma conductrice propose de visiter le village. De nous réserver la découverte du château plus tard. Excellente idée. Nous contournons l’édifice pour nous enfoncer dans les rues.
Main dans la main, nous parcourons le village. Il est plus grand qu’il n’y paraît. Là-bas, dans le vallon, il y a du vignoble. Les sommets des Pyrénées au loin. De basses montagnes nous entourent. L’endroit est magnifique. Des commerces. Petites boutiques sympathiques. Quelques touristes. Et même cette épicerie typique à la porte de laquelle pendent des filets pleins de fruits. Ce sont surtout les pots de crème glacée Ben & Jerry’s qui attirent notre attention. Je demande : << Chacun le sien ? >>. Odélie répond : << Non, un pour deux ! >>. Sans petites cuillères comment allons-nous procéder ? La dame de la boutique propose de nous prêter deux petites cuillères. L’empathie des gens du Sud se reconnaît bien là. Nous acceptons bien volontiers. Pour les déguster, la brave dame nous invite à la suivre. C’est la cour de sa maison. Un puits au milieu. Des chaises de jardin. Un grand chien qui ouvre un œil paresseux en restant couché. L’épicière nous laisse en indiquant le portillon par lequel il sera possible de retourner sur la place.
Un plaisir que d’être reçus ainsi. Pour un couple, tout paraît toujours bien plus simple dans les rapports humains. Nous savourons ce pot "vanille pécan" en prenant tout notre temps. Déjà quatorze heures trente. Direction Carrièra Del Castel dont l’imposante silhouette barre l’horizon. On y pénètre par une large et haute porte romane. Une rampe d’accès longe la muraille pour y arriver. Un assommoir impressionnant au-dessus de nos têtes. Sur la gauche la rôtisserie. C’est une auberge telle que le voyageur du moyen-âge devait la trouver en son époque . À gauche la maison de Bélibaste, le dernier prêtre "Parfait". Le dernier Cathare. Bien évidemment ces reconstitutions se basent exclusivement sur des archives. Des écrits parcellaires retrouvés lors de fouilles. Des récits ancestraux répétés de générations en générations. Tout cela n’est toutefois pas dépourvu d’un certain romantisme. On peut monter dans la tour Nord. C’est un escalier circulaire. Odélie compte les marches. << quatre vingt douze ! >> lance t-elle alors que nous débouchons sur la vaste rotonde du sommet.
Je suis pris de vertige. Les créneaux en rondeurs offrent la sécurité nécessaire. Depuis ce point de vue remarquable on découvre que l’architecture du village est circulaire, entourant la forteresse. Odélie prend des photos car le paysage laisse rêveur. Je pose mes mains sur ses hanches. Nous sommes seuls là-haut. Je remonte lentement jusque sous ses aisselles. Ses bras levés pour tenir son téléphone permettent le meilleur accès. À ses seins également. Que je caresse avec tant de délicatesse que j’entends de tous petits gémissements. Je descends sur son ventre. Je descends encore. Il suffit de retrousser la jupette pour me retrouver dans d’autres contrées. Toutes aussi enchanteresses et envoûtantes. Je m’y attarde pour perturber ma photographe qui finit pas se retourner en murmurant : << Mais toi alors ! >>. C’est moi qui enfonce ma langue dans sa bouche. J’y retrouve le goût de la vanille. Notre baiser devient rapidement fougueux. Ma touriste fourre son smartphone dans le sac à dos. Pose sa main sur la bosse qui déforme mon bermuda.
Je propose de visiter le château en jouant aux inconnus. Des inconnus qui se croiseraient aux détours de recoins pour se livrer à toutes sortes d’approches. Plus insolites, plus affolantes les unes que les autres. Ma visiteuse répète une nouvelle fois : << Mais toi alors ! >>. Nous restons quelques instants à nous fixer en nous tenant les mains. << Viens, on descends, on commence dès qu’on est en bas ! >>. Au terme de notre descente nous nous séparons au bas de l’escalier. Le musée du château est ouvert au public. La visite est libre. Ma complice traverse la cour intérieure pour y pénétrer. J’arrive à mon tour. Il y a là des mannequins revêtus de tenues médiévales. La tenue des gens simples. Là-bas, Odélie qui caresse les tissus. Je contourne une des tables sur laquelle il y a des objets en terre cuite retrouvés lors de fouilles. Il n’y a personne. Très rapidement s’installe dans notre jeu un climat érotique. Une ambiance suggestive. C’est divin. Ma comparse ouvre les festivités.
En contournant un groupe de personnages, je la découvre accroupie, lisant les informations d’un des panneaux inclinés. J’interprète le rôle de l’inconnu. Je me place en face. Je m’accroupis à mon tour pour mieux voir. Elle lève les yeux et resserre ses cuisses. Comme choquée. Elle se redresse pour quitter la salle. Je l’y rejoins. Il y a là des meubles anciens. La reconstitution d’une cuisine médiévale. Je surprends mon actrice appuyée contre le coin de la grande bassine à linge. Une pierre carrée. L’endroit de son sexe en appui sur le coin. La jeune fille m’ignore. Je regarde partout autour de moi. Par les deux fenêtres donnant sur la cour. Absolument personne. Tout le château semble rien que pour nous. Je descends la tirette de mon bermuda. Ma turgescence en est soulagée lorsque je l’en extrais. La visiteuse ne s’en est pas encore rendue compte. Se masturbe t-elle sur ce coin de pierre ? La situation en devient torride. Je suis en sueur.
Je me place entre l’armoire et le lit haut. Je me masturbe lentement. La visiteuse se tourne. Me découvre ainsi. Un regard sévère qu’elle me lance avant de me tourner le dos. Elle avance doucement, les bras croisés. Mon actrice joue à la perfection la fille importunée. C'est sublime. Elle quitte la pièce pour entrer dans celle du fond. La dernière. Évidement je n’attends pas plus de deux minutes pour m’y rendre à mon tour. Je la découvre accroupie, caressant du doigts les faux légumes disposés dans de grands paniers en rotin. C’est la reconstitution du cellier. Ses cuisses largement écartées, dans une indécence folle, elle m‘ignore. C’est merveilleux. Je dois faire preuve d’imagination. D’un peu d’originalité. Je tiens mon érection à sa base. Je fais semblant d’observer les chapelets d’aulx et d’oignons tressés. Elle se redresse. Nos regards se croisent. Son jeu est parfait. Je vis des instants d’une intensité indescriptible.
Après le rapide regard courroucé qu’elle me lance, la jeune fille se dirige vers les faux jambons suspendus aux poutres. Va t-elle me dénoncer ? Elle me tourne le dos. Je devine ce qu’elle fait de sa main droite. Je m’accroupis pour découvrir sa jupette retroussée sur l’avant. Elle se retourne pour me surprendre en pleine masturbation. Ses sourcils froncés, une expression de profonde indignation sur le visage, ma comédienne me toise vertement. Avec un mépris surprenant. Me fixant avec une telle sévérité que j’en éprouve un frisson d’épouvante. Il me vient à l’idée qu’il nous faudra filmer de telles scènes. Peut-être en Écosse, cet été. Il faudra que je lui en parle ce soir, au restaurant. La visiteuse quitte la pièce. J’attends une petite minute avant de faire de même. Où est-elle passée ? Sans doute a t-elle quitté le musée. Je sors. Là-bas, longeant les murailles, les bras croisés, avançant doucement, la jeune fille semble chercher quelque chose. Je remballe avant de la suivre. Impossible de prendre le risque d’interpréter un satyre en plein air dans la cour de cette forteresse. Je l’ai perdu de vue.
J’avance en flânant, continuant mon rôle de touriste. Il y a des caisses, des rambardes d’échafaudages. Sans doute pour de prochains travaux. Je les contourne pour me diriger vers la poterne. C’est l’ouverture noire de la Tour Sud. Je regarde machinalement sur la droite. La visiteuse, accroupie, a très certainement attendu cet instant précis. Me faisant face, les cuisses largement écartées, adossée contre la muraille, elle se lâche dans une série de jets impressionnants. Les mains posées à plats sur ses cuisses. Je reste comme tétanisé. Impossible de faire le moindre mouvement. Paralysée par le ravissement. Je suis le voyeur privilégié d’un spectacle passionnant. Elle me fixe. Parfaitement immobile. Une dizaine de mètres nous séparent. Je suis à l’abri des regards. Je peux extraire l’érection démentielle qui me tourmente. Elle cesse. Reste dans cette position pour me faire le plus merveilleux des sourires. J’agite mon sexe. « L’hélicoptère ». J’ai envie de ramper jusqu’à elle. De me régaler de ses intimités. J'adore la rendre dingue avec ma bouche.
Mon actrice se redresse. Tournant les talons pour se diriger vers la poterne. Elle y disparaît. J’entends des voix. Un groupe visite le musée. S’ils savaient ! Je ne m’attarde pas. Le dos tourné pour me diriger à mon tour vers la tour, personne ne peut se douter de ce que je tiens dans la main droite. Mes yeux s’habituent très rapidement à l’obscurité. C’est un escalier en colimaçon. Je monte quelques marches. Odélie est assise. Vautrée plutôt, se touchant, en sueur. Elle aussi peut enfin savourer les fruits de nos jeux. Je m’écrie : << Je t’aime ! Je t'aime comme un fou ! >>. Je tombe à genoux sur deux marches plus bas pour répéter deux fois les mêmes mots. Ça y est nous y voyons plus clair. Nos yeux se sont adaptés à la pénombre. Le groupe de touristes ne semble pas venir par là. Je me redresse. Je monte les deux marches. Debout devant ma complice, j’agite mon érection. Avec mes excitations successives les arrivées intempestives de liquide séminal s’écoulent sur le sol. Odélie approche son visage, saisit les passants de mon bermuda pour me gober.
Je suis obligé de me tenir au mur de la main gauche. Ma main droite sous ses cheveux, sur sa nuque. Comment un être humain peut-il survivre à de telles épreuves ? Je suis aux limites de l'apoplexie. Les gémissements de plaisirs de ma complice résonnent étrangement dans cet escalier barré par un échafaudage. Les marches, à leurs extrémités, sont larges. Suffisamment pour y faire l’amour. Je me penche pour murmurer : << On fait, tu veux ? >>. La fille au van cesse. Sans répondre elle s’allonge. Je retire le sac à dos pour le placer sous sa tête. En appui sur mes mains, je la laisse diriger la suite. Nous restons immobiles. L’un dans l’autre. Silencieux. C’est comme si nous nous interrogions de nos regards inquisiteurs. Aucun n’ose poser la question. Aucun n’ose émettre une considération. L’érotisme a maintenant fait place à un sentiment beaucoup plus profond. Inqualifiable. Mais qui nous envahit de sensations extraordinaires. Impossible de quantifier la durée de nos échanges sensuels. Leurs partages si complets nous emmènent dans d’autres sphères de la conscience.
<< On refait. C’est trop bien ! >> murmure soudain ma complice. Avant de se cambrer. D’émettre un long râle profond et sonore. Je me lâche moi aussi. Nous poussons le même cri. En même temps avant que je ne m’effondre, totalement vidé, sur ma partenaire. Nous reprenons doucement nos esprits. La fraîcheur soudaine y participe. Odélie tire son téléphone du sac à dos en s’asseyant à mes côté sur la marche. << Tu sais l’heure qu’il est ? >> lance t-elle. Je réponds : << Langue au chat ! >>. Elle s’écrie ; << Tu ne préfères pas à la chatte ! >>. Nous en rions aux éclats avant qu’elle ne prononce, d’un ton sentencieux : << Dix huit heures quinze ! >>. Nous en restons surpris. C’est la conséquence inéluctable après avoir pénétré d’autres dimensions. Nous nous réajustons. Les pommes sont un délices. Ainsi que l’eau gazeuse. Nous quittons le château. Les odeurs de grillades éveillent nos appétits. Nous hésitons. La fille au van, pleine de sagesse, préconise : << Il faut tenir le coup jusqu’au restaurant ! >>. Elle est toujours de si bons conseils. Comme dans ses vidéos.
Nous voilà sur la route du retour. En riant nous revenons sur nos jeux de l’après-midi. << C’est génial, je n’avais jamais joué à ça ! C’est à refaire. Absolument ! >> me confie t-elle en conduisant. Je dis : << Il faudra attendre l’Écosse. Encore trois mois sans nous voir ! >>. Ma conductrice rajoute : << Tu nous concoctes quelques scénarios sympas pour le mois d’août ! >>. C’est là que j’émets l’hypothèse de filmer nos performances d’acteurs. Ma conductrice reste silencieuse. Je n’aurai pas de réponse. Il est dix neuf heures trente quand nous sommes de retour. La douche est une autre récompense. La fraîcheur du soir impose des jeans et des sweats. Notre table nous attend. Il y a une animation musicale. Des moules grillées accompagnées de légumes en fritures nous régalent. En écoutant un trio de Blues et de Jazz. Guitare, basse, batterie. Un plaisir supplémentaire. Nous occultons la rupture brutale qui nous attend demain.
La fatigue nous assaille juste avant les coupes glacées. Cela nous fait toujours rire lorsque nous bâillons ensemble. Il faut lutter. Et pour le faire dans les meilleures dispositions, c’est avec un café serré. C’est une soirée romantique, bercée par de la musique vraie. Juste des bougies sur les tables pour éclairer la salle. Séverine est installée à quelques tables en compagnie d’un couple. Nous venons de l’apercevoir. Est-elle là depuis notre arrivée ? Mystère. Nous sommes tellement dans un autre monde. Elle nous adresse son sourire habituel. Par contre je surprends à quelques reprises son regard insistant. Cela me gêne un peu. Comment en parler à Odélie ? Je redoute ses foudres et le "bleu" que j’ai encore au bras m’en dissuade. L’addition. Je laisse un billet de 20 euros pour les musiciens. Au lit, sous les draps, alors qu’elle se love contre moi, j’avoue les regards incessants de Séverine. << Tu vas te la faire quand je serai partie ? Salaud ! >> lance t-elle. J’attrape ses poignets. Ouf, elle ne pourra pas m’infliger un second hématome. Je la rassure. C’est en riant de bon cœur que nous sombrons…
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