L'ECRIT DE JOIE

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Valérie - 9 - L'inconnu du parcours sportif

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                                                                Valérie et l'inconnu du parcours sportif


La vie privée et plutôt agitée de Valérie nous offre très peu d'opportunités de rencontres. Par contre nous échangeons presque tous les jours. Des courriels souvent enflammés. Certains jours il y a jusqu'à deux échanges. Je peux suivre en temps réel les évolutions des situations évoquées. En cette mi-avril, Valérie m'a donné rendez-vous  sur les hauteurs de la ville. Au départ du parcours sportif.

C'est le second lundi du mois. Il est quatorze heures. Le lundi est son jour de repos. Le salon de thé est fermé. Il fait beau et presque chaud. Une journée ensoleillée et particulièrement agréable. J'arrive une fois encore en même temps que Valérie. Il fait délicieusement bon. Pas le moindre souffle de vent. Le chant des oiseaux  enchante le lieu parfaitement désert. Une ambiance bucolique.

La jeune fille est venue à bicyclette. Sur son VTT. Elle est vêtue d'une tenue de jogging. C'est la première fois que je la découvre ainsi. Valérie est superbe. Sa grande taille et sa silhouette athlétique la rendent attractive. Je prends le vélo.  Je décroche la roue avant. Je place le tout dans le coffre de ma voiture. Valérie se serre contre moi.  Lorsqu'elle se blottit ainsi dans mes bras, je sais le réconfort qu'elle y trouve. Je reste un long moment à la bercer doucement. Cette fois pourtant son silence est plus lourd. Plus solennel.

Après quelques échanges, la jeune fille me fait part d'anecdotes récentes et pénibles.  Nous marchons doucement le long du sentier étroit qui serpente au travers des épais bosquets de pins. Je reste silencieux. Je ne désire pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Par courriels, nous avons décidé de vivre aujourd'hui une expérience particulière. Lorsque certaines choses vont mal, Valérie a recours au sexe. Une catharsis qui lui réussit plutôt bien. 

Nous nous  éloignons du parcours sportif.  De l'endroit où nous nous trouvons, légèrement en hauteur, nous voyons le chemin en contrebas. Ce sentier ou courent de rares joggeurs. Par les trouées du feuillage naissant de ce début de printemps, nous avons une vue parfaite sur la ville. Une vue  jusqu'aux montagnes qui barrent le bleu de l'horizon.

Nous sommes prêts d'un vieux cabanon de jardin. Valérie me propose de me dissimuler derrière les planches qui clôturent ce petit espace. Je fais exactement ce qu'elle me demande Je me cache. De cet endroit je distingue parfaitement le sentier et l'entrée du petit jardinet abandonné.

Je regarde partir Valérie. Elle coure à petites foulées. Ces longs cheveux sont attachés. Une longue tresse. Cette longue tresse qui s'agite dans son dos. La fille est belle, féline. J'en ai à présent la certitude, je commence à m'attacher ! Même s'il nous faut rester prudent, nous voir discrètement, une douce habitude s'installe insidieusement. Valérie m'avoue quelquefois en souffrir. De plus en plus.

De longues minutes s'écoulent. Valérie passe en courant dans un sens. Au bout de quelques minutes, elle passe dans l'autre sens. Conformément au plan établi, la jeune fille m'ignore totalement. Pourtant, parfois, elle affiche un discret sourire. Un petit signe de la main.

Le manège dure un moment. Au bout du sentier il y a un homme. Il marche. Un promeneur. De petite stature, il est vêtu d'un jean et d'un blouson léger. Il avance, chaussé de baskets, en flânant. L'inconnu paraît scruter les lieux. Il ne m'a pas vu.  Il passe derrière les planches du jardinet. Il observe avec attention. Le sentier situé à quelques mètres, devant la palissade, semble susciter tout son intérêt. Je reste silencieux, sans bouger. Dans ma cachette.

Il se déboutonne. Il sort son sexe. L'inconnu se masturbe. Il reste attentif. Valérie revient en courant doucement et d'un pas régulier. Elle est concentrée sur sa course. L'homme s'avance. La jeune fille plutôt surprise s'arrête à environ cinq mètres de l'inconnu.

< Vous auriez l'heure ? > fait l'inconnu en se masturbant. Valérie, les sens en alerte, malgré ma présence secrète, regarde sa montre. Le quidam, beaucoup plus petit qu'elle, semble embarrassé par l'aplomb de la jeune fille. < Il est quinze heures trente ! > lance t-elle. < Vous êtes du coin ? > demanda encore l'inconnu.

< Oui ! Si je peux vous renseigner ! > fait la jeune fille. Tout en observant les agissements du curieux petit personnage. De l'endroit où je me trouve je distingue bien son mouvement masturbatoire. Petit, presque ridicule dans cette situation, l'inconnu est tout rouge. < Je cherche un sentier pour monter à la chapelle ! > fait encore le masturbateur.

< Il faut monter jusqu'au croisement des chemins là haut. Puis à environ cent mètres vous prenez à droite. C'est à dix minutes ! > répond la jeune fille.  Valérie reste immobile. L'homme cesse son mouvement. Il pose ses deux mains sur ses hanches. Debout devant la joggeuse, il laisse pendre son sexe de sa braguette ouverte. Un sexe mou. Sans le moindre prémisse d'un quelconque début d'érection.

< Vous seriez tentée ? > lance l'énergumène qui ne manque décidément par d'air ! < Tentée pas quoi ? > demande Valérie. < Une petite pipe ? > fait le quidam. Il y a un long silence. Valérie regarde le sexe de l'homme d'une façon dubitative. Avec un air amusée. Son regard se porte à présent sur le visage de l'inconnu. La jeune fille scrute ce curieux personnage. Le silence est lourd. Pesant. Elle s'accroupit pour lacer sa chaussure.

Valérie s'avance pour pénétrer dans le petit jardinet. Tout cela n'est pas sans évoquer les situations que j'ai vécu il y a quelques mois avec Nathalie. < Une pipe ? Pourquoi pas ! Et votre chapelle ? > fait la jeune fille. Elle passe derrière la palissade. L'inconnu ne sait visiblement plus quoi faire. Sans doute déstabilisé par tant d'aplomb. Décontenancé par la réponse de la jeune fille, il paraît même un peu stupide.

Valérie fait encore : < Venez.  Ne restez pas là comme un imbécile. Si une personne venait à passer elle pourrait voir votre queue ! >.  L'homme s'avance. Il est visiblement gêné. Un peu lamentable. Comme un gamin pris en faute . Il faut dire que Valérie, avec sa taille et sa silhouette sportive,  intimide facilement. Elle peut même, sans aucun doute, s'avérer redoutable. Il ne le sait pas. Le bougre.

La jeune fille s'avance encore un peu.  Elle se saisit du bras du bonhomme. Il n'en mène pas large ! A coup sûr il préfèrerait tourner des talons. Son attitude prostrée n'est pas vraiment à son avantage. Je n'ai jamais vu un type aussi lamentable devant une situation qu'il vient pourtant de créer. Tout cela devient risible. Kafkaïen. Sans doute quadragénaire, il ne semble toutefois pas né de la dernière pluie. Etrange comportement.

S'accroupissant devant l'individu la jeune fille se met à renifler son sexe. Je vois l'homme vaciller, risquant de perdre son équilibre. Il prend appui de ses deux mains  sur les planches de la palissade. Juste derrière lui. Il regarde avec attention. Il paraît emplit de crainte. Quelques instants et Valérie se met à genoux.

Le spectacle me dégoûte un peu. Pour une bonne part à cause des sentiments qui commencent à m'habiter. Valérie suce ce sexe sans parvenir à le faire durcir. L'inconnu, penché en arrière, les jambes vacillantes, garde les yeux fermés. La jeune fille pompe. Je sais qu'il est très difficile de résister à sa bouche. Comment est-il possible de vivre une telle situation sans se retrouver en érection ? Cet individu est un mystère.

La pipe dure depuis un bon moment. Par intervalles plus ou moins réguliers je peux voir la jeune fille déglutir. Les yeux ouverts, le nez dans la braguette, Valérie pompe, les joues creusées par l'effort. Le type doit certainement  éjaculer. Le type s'agite et cesse tout mouvement. Une immobilité totale. Valérie déglutit avec les yeux fermés. Avec difficulté et par lampées. Je me masturbe en contemplant ce spectacle hallucinant.

L'inconnu veut se retirer. Je connais bien Valérie.  Je sais où elle veut en venir. Une fois encore partir pour un second tour. Après quelques "extras" qu'elle apprécie tout spécialement. Bien évidemment. Le bonhomme se tient à la palissade. Il donne l'impression de lutter pour se soustraire d'une étreinte forcée ! Valérie se retire enfin. Elle le regarde dans les yeux et lui fait : < Tu voulais une pipe non ? Tu vas en avoir deux ! >.

Immédiatement la jeune fille reprend le sexe en bouche. Ne ménageant pas ses efforts pour emmener l'homme au plaisir une seconde fois ! Le quidam se penche en avant pour dire : < Tu es une vraie salope toi ! >. Valérie se retirant, répond : < Et tu n'as pas idée à quel point , mon vieux ! >. Je regarde ce spectacle surréaliste en me masturbant doucement.

Dans une sorte de rugissement l'inconnu éjacule une seconde fois. Et  au bout de quelques minutes. Là ou tout autre, conscient de l'appétit et des aptitudes de la fille, aurait fait durer, ce type éjacule bêtement. Après lui avoir bien vidé les couilles, se redressant en s'essuyant la bouche, Valérie lance à l'homme : < Maintenant casses toi salopard. Que je ne te revoie plus jamais te branler par là ! Dégage ! >.

Le type consterné se réajuste. Comme saisit d'une peur soudaine, fermant sa braguette de manière fébrile, il ne demande pas son reste. Il file à toutes jambes. En courant presque ! Je sors de ma cachette ! Valérie prend un chewing-gum du paquet qu'elle tire de sa poche. Elle me fait : < Son foutre est aussi dégueulasse que lui, mais quel moment excitant ! Merci de m'avoir donné la possibilité de vivre ce fantasme ! >.

Nous prenons le chemin du retour. Nous restons silencieux. Au bout d'un moment, Valérie s'arrête et me fait encore : < C'est dommage qu'il y ait un fort pourcentage de mecs moches qui se baladent en forêt ! C'est rarement des beaux mecs ! >. Nous éclatons de rire. Je lui réponds : < Nous tenterons une nouvelle expérience ! Voilà un bon prétexte ! >. Valérie s'arrête. Elle me regarde gravement avant de me dire : < Je ne crois pas ! >.

Nous retournons à la voiture. Quelle n'est pas notre surprise de voir l'individu assis sur un banc. Il fume une cigarette ! Il nous regarde arriver. Son air d'abord étonné devient rapidement celui de la culpabilité. Il est sans doute envahit d'une sorte de crainte. Il me regarde. Inquiet.  En passant devant le banc Valérie détourne la tête. Je lance à l'attention du quidam : < Bonjour monsieur ! >. Je prononce ces mots avec politesse. Je suis presqu'obséquieux. Un nouveau malaise pour notre gaillard qui me salue timidement. Il croit certainement que je ne suis au courant de rien.

Nous laissons le vélo dans le coffre de ma voiture. Je prends la direction de mon appartement. Il y a un étrange silence durant tout le chemin. Valérie a le souhait de prendre une bonne douche. Du dentifrice afin de se laver la bouche. Je propose de terminer cette journée dans un bon restaurant. Valérie revient de la salle de bain. Assise sur le canapé elle reste étrangement silencieuse. Fuyant mes questions. Fuyant mes regards.

 

Le soir au restaurant la conversation tourne autour de sujets beaucoup moins légers.  Valérie m'annonce soudain qu'il est préférable de mettre fin à nos rendez-vous. Du moins provisoirement. La jeune fille désire avant tout trouver une solution à une situation passionnel et affective dont elle ne veut plus. C'est à mon tour de rester silencieux. Valérie a les yeux humides. Elle me fait : < Tu me comprends, n'est-ce pas ! >.

 

Je suis resté sans nouvelle plusieurs semaines. Je ne me suis plus manifesté. Lorsque je reçois enfin un courriel, je n'y réponds pas. Je suis convaincu que c'est préférable...

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18/04/2012

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